corps liés, cœurs torturés

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Une petite heure plus tard, le problème était résolu. Le front des deux jeunes adultes était luisant de sueur, preuve de leurs efforts. Ils avaient beaucoup plus d'endurance qu'avant, moins de temps de réaction et plus de lucidité. Ils étaient vifs, rapides et intelligents, au grand damne du Papillon qui a mystérieusement refait surface. Ils se reposaient maintenant sur un toit parisien en admirant la vue. Lui comme elle n'avait pas envie de rentrer, de retourner à leur quotidien banal sans savoir quand ils pourraient de nouveau se revoir. Le ciel resplendissait au dessus d'eux, et le soleil réchauffait leur figure fatiguées.

— On fait toujours une si bonne équipe, remarqua la coccinelle sans lever les yeux des nuages.

— On pourrait presque être un remake de Bonnie et Clyde, rétorque le blond.

Il mime une arme à feu à l'aide de ses mains et imite les tirs avec des bruitages exagérés et s'arrête quand il entend le doux rire de la belle. Il se gratte la nuque, légèrement gêné et s'esclaffe avec elle.

Après s'être convenu à un rendez vous ce soir pour une patrouille, les deux rentrent chez eux l'esprit confus mais les yeux brillants d'émotions.

Après le coucher du soleil comme prévu, le chat et la coccinelle se rejoignirent sur un toit parisien. L'un avait prétexté une partie de jeux vidéo chez son meilleur ami, l'autre une soirée révision avec ses copines. Des excuses et des mensonges, comme la bonne vieille époque. Mais c'était pour la bonne cause, n'est-ce pas ?

Ils commencèrent à surveiller les différentes rues depuis les airs, aidaient quelques habitants par ci par là et vérifiaient que les rues étaient calmes et silencieuses.

Les deux restaient très concentrés à leur tâche et savaient rester professionnels malgré l'excitation et la joie d'être réunis.

Après quelques heures de patrouille, sans surprise, il n'y avait rien à signaler. La coccinelle s'assit près du chat et contempla elle aussi la beauté de la ville endormie. Ses yeux se posèrent de nouveau sur le blond aux yeux verts qui regardait Paris d'un air pensif. Qu'est-ce qui se passait dans sa tête ? À quoi réfléchissait-il, quand son regard d'habitude si malicieux devenait soudainement morose ?

— Je sais que je suis magnifique, mais t'es pas obligée de me fixer comme ça, tu sais ? rit Chat Noir sans quitter les pupilles du paysage.

Ladybug, sans surprise, leva les yeux aux cieux.

— C'est bizarre, commença-t-elle.

— De quoi tu parles ?

Elle chercha son regard, sans succès. Après une courte pause, elle reprit.

— Tu... n'as étrangement rien tenté aujourd'hui. Je veux dire, avant tu me faisais tout le temps des avances, ce qui d'ailleurs était très chiant, elle ajouta la dernière phrase en riant, nostalgique.

Le blondinet osa affronter son regard. C'est vrai, il avait délaissé les blagues dragueuses et en même temps l'infime espoir qu'il avait d'être un jour avec sa bien-aimée. Et puis, il était avec Kagami. Même s'il était sous un masque avec un autre nom, il se sentait mal de dire ce genre de choses sous le prétexte qu'ils ne connaissaient pas leurs véritables identités. Il avait trop de respect envers Kagami, lui-même et Ladybug pour ça.

— Et bien... Je suis en couple. C'est probablement pour ça que tu as cette impression

Il se gratta la nuque, le regard fuyant. Il avait peur que sa coéquipière prenne cela comme de la « trahison ». Pourquoi le prendrait-elle comme ça, d'ailleurs ? Ladybug était la fille la plus compréhensive qu'il connaisse, elle ne pouvait que bien réagir. Pourtant, ce sentiment continuait de lui tordre les intestins.

MIEUX VAUT TARD QUE CHAT-MAISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant