Les protecteurs d'Ariman, tome 1 : Trahison pour l'amour

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Même en étant l'héritier du chef de meute, Michaël n'était jamais entré dans la maison du Conseil. Dans le vestibule étroit de la maison, le jeune mâle se fit la réflexion que ce n'était pas plus mal. Les lieux étaient oppressants et sombres. Cet aspect et toutes les histoires qui circulaient sur la maison auraient, certainement, suffi à lui donner des cauchemars. Malgré tout, Michaël ne pouvait pas faire autrement que de laisser libre cours à sa curiosité. Cette maison avait, après tout, réussi à rester mystérieuse toutes ces années malgré l'intérêt qu'on lui portait. On suspectait qu'un élément plus important expliquait pourquoi rien, sur cette maison, n'avait filtré hors de ces murs. Tout le monde était conscient que le secret était, en grande partie, maintenu parce que l'on craignait ce qu'elle représentait et renfermait.

Il y avait des raisons pour que le Conseil soit autant respecté ! Ce n'était pas seulement l'âge vénérable de ses membres qui occasionnait ce respect. Bien que leurs âges comptaient beaucoup ! Un loup-garou ne vivait pas aussi longtemps et n'entrait dans le Conseil que parce qu'il était fort et intelligent. Une combinaison toujours redoutable ! Toutefois, c'était surtout tout le pouvoir qu'ils détenaient, ensembles, qui faisait frémir le reste de la meute. Une autre raison qui expliquait la crainte respectueuse de la meute : Ils ne se réunissaient que lors de graves crises. C'est-à-dire lorsque la meute était menacée, directement ou non. Si le Conseil se réunissait dans cette maison, ce n'était pas bon pour la meute.

Michaël, comme le reste de sa meute, le savait. Il était angoissé par les événements qui l'avaient conduit à être convoqué et l'atmosphère lugubre de cet endroit ne l'aidait pas à se relaxer. Des tableaux assez impressionnants étaient accrochés dans le mince couloir. Des loups-garous, bien sûr ! Mais qui exactement ? C'était difficile à dire... Cela pouvait être aussi bien d'anciens et illustres membres du Conseil ou les chefs de meute qui s'étaient succédés. Michaël n'en connaissait aucun, cependant. Ce n'était pas significatif, cependant. Michaël n'aurait pas même pas pu reconnaître son grand-père puisque son père et son oncle ne parlaient jamais de leur géniteur. Michaël ignorait à quoi son grand-père pouvait même ressembler. Il n'aurait pas pu reconnaître son grand-père s'il avait été affiché ici.

Toutefois, il ne pensait pas que le portrait de Arden Frêne soit accroché sur l'un de ces murs. Les membres de sa famille n'étaient pas les seuls à ne pas parler de son grand-père. Tous les membres de la meute semblaient avoir tout oublié du loup-garou. Arden Frêne avait tout simplement été banni des mémoires de la meute. Alors, apprendre pourquoi il avait volontairement oublié par la meute était aussi impossible que d'en savoir plus sur ses ancêtres.

Le regard du jeune héritier se déplaça autour du vestibule. L'endroit semblait sans danger mais Michaël sentait la magie dans ses murs. Pour la protéger des dommages et des années, clairement, mais aussi pour empêcher les non invités d'entrer dans la maison. La magie qui agissait ici devait aussi être responsable du silence des loups-garous à propos de cet endroit, maintenant que Michaël y songeait.

Les sorciers étaient un groupe à part. A vrai dire, ils n'étaient pas une race à part entière. Un loup-garou ou un vampire pouvait devenir un sorcier. En effet, certains individus, de n'importe quelle espèce, pouvaient naître avec une habileté particulière avec la magie. Ils pouvaient, alors, décider de se concentrer sur l'art de la magie et devenir, ainsi, des sorciers. La condition incontournable était de quitter, définitivement, le groupement dont on faisait partie. A partir de l'instant où la rupture était faite, l'individu intégrait le clan sorcier de son choix (un qui l'avait accepté au préalable, bien sûr). A partir de ce moment, ils entreprenaient d'apprendre les mystères de la magie. Michaël n'avait pas rencontré beaucoup de sorciers mais il en savait assez pour connaître les bases à leur propos. La nature magique des sorciers, par exemple, variaient selon leur race.