Les protecteurs d'Ariman, tome 1 : Trahison pour l'amour

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-C'est là. Évites de parler ou même de croiser le regard de quelqu'un là-bas. La clientèle est assez sordide à ce qu'il parait.

Michaël pinça les lèvres lorsqu'ils s'arrêtèrent, justement, devant le bar en question. Il n'avait rien de particulier pour attirer l'attention. Une fenêtre semblait être la seule source de lumière naturelle pour ce bar et la façade aurait eu besoin d'être refaite. Nul doute qu'un passant ordinaire ne se serait pas arrêté, il fallait déjà connaître ce bar pour le trouver. Le loup-garou avait un très mauvais pressentiment. Pourtant, il entra dans le bar à la suite de Aliyah.

Comme il l'avait imaginé, le bar était sombre, uniquement éclairé par des lampes installées au centre des tables. Malgré tout, le bar était moderne et propre. L'atmosphère qu'il dégageait, cependant, ne laissait aucun doute sur la nature de la clientèle peu recommandable.

D'ailleurs, les scènes qui s'offraient à leur vue ne laissaient aucun doute. A vrai dire, le bar s'apparentait davantage à une discothèque. Une piste de danse avait été aménagée et les occupants des lieux s'y défoulait sans complexe. Michaël regarda un instant, fasciné, les corps se tordre au rythme fort de la musique et se frotter les uns contre les autres dans des gestes universels de séduction.

Michaël était jeune, il avait fréquenté beaucoup de clubs nocturnes mais jamais il n'avait approché un de ce genre. Il n'avait jamais vu cette variété de créatures dans un lieu aussi exigu. Surtout, des créatures qui ne se donnait aucun mal de se cacher malgré la présence d'humains. En effet, des vampires se nourrissaient sur des humains sur les banquettes les plus éloignées de la piste de danse, un wendigo mangeait un bol dont Mika préférait ignorer le contenu... Des créatures ailées de toutes sortes voletaient même au-dessus d'eux sans inquiétude.

Michaël avait entendu parlé de ces lieux de plaisirs où les créatures côtoyaient les humains sans craintes. Il n'avait jamais vraiment cru ces histoires. Il n'avait pas pensé que l'on puisse être assez téméraire pour se risquer à se montrer de cette façon à des humains. Des amis lui avaient dit que des substances avaient été développées pour altérer la perception des humains. Autrement dit, on droguait les humains dès qu'ils m'étaient les pieds dans le club. Sans doute à travers la ventilation si Michaël devait le deviner à partir de l'étrange goût sucré de l'air.

Michaël trouvait cette façon de faire immonde et inutilement risquée en dépit de la sécurité des lieux. Effectivement, des employés du club circulaient parmi les clients pour surveiller leurs activités.

Cependant, d'après ce que Michaël avait pu observer, tout le monde était prudent avec les humains. Personne ne voulait attirer l'attention de qui que ce soit avec la mort de l'un d'entre eux. Les protecteurs devaient juste tolérer ce genre de club. Ils profiteraient de n'importe quel prétexte pour les faire fermer, Mika en était certain. La mort d'un humain en serait, sans aucun doute, un en or. Aussi, les créatures qui profitaient des services du club étaient-elle prudentes et veillaient-elles à ce qu'il n'y ait pas de débordements.

Mais, de toute façon, les humains étaient certainement trop saouls pour se rendre compte de ce qui se passait vraiment dans ce club Même sans la drogue, la plupart n'auraient, sans doute, pas réagi vivement à tous ce qui se passait autour d'eux.

Or, de leur état, ils ne faisaient que se prélasser, sans aucune trace de peur, au côté des créatures surnaturelles qui profitaient de leur état pour se nourrir de diverses façons. Ils semblaient même prendre plaisir à tout ce qu'on pouvait lui infliger. Bien sûr, les créatures qui se nourrissaient d'autre être diffusaient toujours des phéromones et de l'endorphine pour éviter que leurs proies ne se débattent ; toutefois, il y avait toujours un once de peur lorsque leur consentement n'était pas total. Mais, curieusement, il n'y avait aucune trace de peur dans ce club. Ce qui signifiait bien que les humains n'étaient pas en pleine possession de leur moyen. Nul doute qu'aucun d'eux ne se souviendrait des caractéristiques anormales de cette nuit.