Les protecteurs d'Ariman, tome 1 : Trahison pour l'amour

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À la grande surprise de Aliyah et Michaël, la surveillance de la propriété était quasiment nulle. Si l'on oubliait la surveillance vidéo inévitable, bien entendu. Les gardes étaient peu nombreux et faisaient des rondes régulières qui ne changeaient pas. Ils semblaient distraits. Sans doute à cause de la fête. Ils devaient, certainement, se concentrer sur la fête et les invités. Leur prévisibilité jouait en leur faveur, en tous cas. Le couple connaissait, maintenant, le trajet des gardes et de combien de temps ils disposaient entre deux passages. Malheureusement, c'était aussi les choses les plus simples à découvrir. Ce n'était pas, non plus, le plus important. Il fallait, à tout prix, qu'ils découvrent où Looriam était retenu. S'il était même là ! Ils ne pouvaient pas envisager de rentrer dans la propriété sans connaître cette information. Bien sûr, ils se doutaient qu'il devait être dans une pièce aussi éloignée que possible des lieux des festivités. Cela limitait la zone de recherche mais pas suffisamment.

Cela faisait quatre heures, déjà, qu'ils observaient les invités et les gardes vaguer à leurs occupations mais ils n'avaient eu aucun indice à propos de Looriam. Ils avaient perdu tout espoir de trouver des réponses lorsque deux gardes, des vampires, sortirent de la grande maison par une porte qui faisait face à leur arbre. Une dizaine de mètres seulement les séparait, si bien que le couple voyait et entendait, nettement, les gardes. Ceux-ci prenaient leur pause, c'était évident à la cigarette qu'ils allumèrent, bientôt. Peut-être Aliyah et Michaël n'auraient-ils pas prêté beaucoup d'attention au duo si l'un deux n'étaient pas anormalement nerveux.

-Tu es sûr qu'on ne va pas avoir d'ennuis ? On devrait rester auprès du prisonnier.

-Relaxes, gamin. Le loup ne risque pas de s'envoler ! Tu as vu dans quel état il est.

-Mais Nathaniel...

-Nathaniel n'en sera rien si tu arrives à tenir ta langue ! Il est occupé à divertir ses invités. Le prisonnier est à portée de voix, on peut arriver en quelques secondes dans la pièce. On prend une demi-heure et on revient à notre travail de babysitting !

Le vampire anxieux s'empara de la cigarette que lui tendait son collègue, tout en continuant à jeter des regards vers la porte du bâtiment. Michaël se désintéressa, aussitôt, du duo de vampires et descendit de l'arbre. Il atterrit, avec adresse, de l'autre côté de la barrière. Il en avait assez entendu ! Ces idiots en avaient assez dit pour qu'ils aient une idée de la prison de Looriam et du temps dont ils disposaient pour agir. C'était leur meilleure ouverture ! Il était, donc, inutile de s'attarder ici. Aliyah atterrit, souplement, quelques secondes après lui. Cet acte simple lui indiqua que la vampire était d'accord avec son évaluation.

Ils se déplacèrent, avec prudence, jusqu'à la première véranda déverrouillée qu'ils trouvèrent. Une trentaine de mètres au sud de la zone qui les intéressait. Ils se montraient prudents, déterminés à rencontrer le moins de personnes possibles. La fête leur éviterait de trop attirer l'attention mais ils ne deviendraient pas invisibles pour autant. Ils n'étaient pas en tenue pour le type de festivité que Nathaniel donnait, cela attirerait, inévitablement, des regards malvenus. Il fallait, donc, éviter les regards.

Aliyah se glissa dans la maison et s'immobilisa aussitôt. Michaël et elle écoutèrent leur environnement en silence. La pièce dans laquelle ils étaient entrés était éclairée de vives lumières mais, heureusement, déserte. Les sons de la fête étaient plus distincts que depuis le jardin mais encore assez lointains pour ne pas inquiéter le couple. Les rires, les tintements de verres et les discussions leur parvenaient étouffés, signe que plusieurs pièces les séparaient encore du cœur de la fête. Avec un peu de chance, ils étaient assez loin pour ne pas croiser d'invités isolés.

Aliyah lâcha un soupir tremblant, le seul signe qu'elle s'inquiétait de se faire prendre sur le territoire de Nathaniel, et prit la direction opposée de la fête. Il fallait faire vite !