Les protecteurs d'Ariman, tome 1 : Trahison pour l'amour

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Le Marché de Ariman était, sans doute, le lieu le plus insolite que l'on puisse visiter dans sa vie. Caché dans une bulle dimensionnelle qui dissimulait toute une île, le Marché était visité par des créatures venues du monde entier. En tant normal, Michaël adorait visiter le Marché. Il ne se lassait pas de déambuler au milieu des étals permanents ou non de ce lieu inégalable. Michaël aimait les odeurs d'épices et le brouhaha que l'on ne trouvait nul part ailleurs. Lorsqu'on entrait dans cette bulle dimensionnelle, on avait l'impression de pénétrer dans un autre monde. Michaël ne s'en lassait pas. Pourtant, aujourd'hui...

Aujourd'hui, ce serait différent ! Il n'y allait pas par plaisir. Mener une enquête au Marché serait difficile. Très difficile ! Michaël allait devoir poser des questions délicates à des gens peu recommandables. Bien sûr, c'était toujours ces énergumènes qui en savaient long sur ce type d'affaires. Mika n'était pas pressé de s'aventurer dans la cour des miracles du Marché. Malgré toutes ses visites, le loup-garou ne s'était pas aventuré dans cette zone du Marché. Pour diverses raisons... L'une d'entre elles étant qu'il aurait été mal perçu de voir l'héritier d'une meute là-bas.

Ce n'était pas sans raison que cette partie de l'île avait si mauvaise réputation. La loi était bien plus floue encore dans cette partie de l'île. Le Marché était trop grand et trop visité pour être correctement sécurisé mais les quartiers les plus fréquentés restaient sûrs... Contrairement à la zone que l'on appelait la cour des miracles où des criminels se retrouvaient.

Voilà pourquoi Michaël s'étonnait encore que Looriam ait été vu là-bas pour la dernière fois. Son ami n'avait rien d'un aventureux ! Pourquoi et comment s'était-il laissé embarquer dans une affaire assez hasardeuse pour le conduire dans ce coin ?

Michaël secoua la tête et ajusta les sangles de son sac, mal à l'aise. Il détacha son regard de l'île qui se rapprochait rapidement. Trop vite à son goût, pour une fois. Il devait avouer qu'il ne savait pas comment aborder cette affaire... ou même le lutin. Michaël avait beaucoup de contacts parmi différentes races mais il n'avait encore jamais abordé de lutin.

Le regard de Mika parcourut les autres passagers de la navette qui l'entouraient. Ils affichaient des enthousiasmes qui variaient selon ce qui les amenait ici. Certains venaient pour le plaisir, d'autres pour affaires. Des affaires plus ou moins légales. Certains venaient pour la première fois alors que pour d'autres le voyage était devenu bien trop familier. Les races étaient nombreuses : elfes, fées, loups-garous, ours-garous etc. Michaël s'étonnait toujours qu'il n'y ait pas de véritables émeutes au Marché avec tout ce mélange ethnique. Pourtant, il n'y avait jamais eu plus que quelques bagarres sans conséquences. Les individus les plus susceptibles de les provoquer préféraient rester discrets et profiter de ce lieu flou avec la loi de Ariman.

Enfin, le regard de Michaël s'arrêta sur une jeune femelle, jeune d'apparence du moins. Il s'agissait d'une vampire... Les humains l'auraient classée comme simple gothique en raison de son choix vestimentaire mais ce n'était, là, que les goûts propres aux vampires. La femelle portait, en effet, une belle robe à manche longues de velour noir. Les lacets qui se trouvaient sur ces manches étaient reliés par des broderies baroques que l'on retrouvait aussi au niveau de la poitrine. La robe était courte et tombait à mi-cuisse. La tenue intimidante était complétée par des collants noirs à quadrillage et des bottines montantes. Les vampires, comme les elfes, aimaient les tenues sophistiquées. Ils étaient toujours élégants et attrayants.

Malgré le fait que leurs races soient naturellement ennemies, Michaël ne put détacher son regard de la vampire. Ses cheveux d'un roux sombre étaient ramenés en arrière en un chignon bas. Comme tous ceux de son espèce, elle avait un teint de porcelaine qui lui donnait un air de fausse fragilité. Puis, Michaël croisa ses yeux d'un vert intense et il sentit son sexe se raidir alors que son désir s'enflammait.