Il fallut à peine une heure à Michaël pour arriver au village. Le village où il mit les pieds semblait tout à fait commun. Paisible et agréable, fleuri et ensoleillé. Le dernier endroit où l'on pensait voir des vampires. Pourtant, c'était bien là que les Noctambules que Michaël recherchait avaient choisi comme lieu de résidence. Pour ceux qui avaient appris à voir au-delà des apparences, l'atmosphère de ce village devenait fausse. Elle se faisait lourde et menaçante. Du moins pour un loup-garou et, peut-être, quelques autres créatures. Or, Michaël savait discerner le vrai du faux. Par leur simple présence, certains vampires seuls rendaient la ville plus dangereuse que la cour des miracles et les Territoires Interdits. Michaël le savait, aussi ne s'y trompa-t-il pas lorsqu'il découvrit l'apparente paix des lieux.

La bulle dimensionnelle était conçue de façon inhabituelle à ce que tous êtres surnaturels puissent la repérer facilement et y pénétrer. Presque à la manière des dimensions publiques. Bien que seuls les inconscients se risqueraient à pénétrer dans un village de vampires.

La bulle se distinguait d'une autre manière... Michaël ne pouvait pas le voir encore mais Aliyah lui avait parlé, en détail, de cette particularité. La bulle masquait la lumière de toute une zone en permanence pour permettre aux vampires de s'y déplacer en toute liberté, sans aucune crainte. Une protection de plus pour les noctambules les plus sensibles aux rayons solaires. Aliyah lui avait dit que les bâtiments officiels y étaient bâtis. C'était aussi dans cette zone que les jeunes vampires étaient logés la première année, le temps que leur corps s'adapte au changement.

Heureusement, le changeforme savait déjà où trouver les vampires. Les vieux vampires étaient prévisibles, à certains égards. Le lycanthrope savait qu'il trouverait le clan entier ressembler près des ruines d'un château. A l'endroit même où étaient rassemblés les bâtiments officiels dont lui avait parlé Aliyah.

Les vampires les plus tradionnelles et, donc, les plus vieux n'aimaient rien de mieux que de s'installer près de ruines et d'habitations d'un autre âge... Des bâtiments aussi vieux ou même plus vieux qu'eux-mêmes.

La seule importance que les loups accordaient à cette information était stratégique. En cas de conflit, cela leur permettait, tout simplement, de trouver rapidement leur ennemi.

Michaël n'avait jamais fait de commentaires au sujet de cette habitude, contrairement à beaucoup de ses congénères. De son point de vue, son peuple pouvait se montrer aussi prévisible que leur ennemi naturel. Les meutes s'établissaient, presque toujours, à proximité d'un point d'eau douce, après tout.

Ce jour-là, il ne serait jamais venu à l'esprit de Mika de regretter cette habitude que les vampires avaient. Il avait su, sans le moindre doute, où aller et où effectuer ses recherches.

Finalement, Michaël était arrivé au crépuscule près de l'antre des vampires. Il hésitait encore à y pénétrer de force lorsque deux membres du clan étaient apparus dans son champ de vision. Michaël s'était caché dans un bosquet, dans le sens contraire du vent pour éviter d'être repéré.

Bien qu'il n'en ait pas douté, le loup-garou avait, tout de suite, su qu'il avait trouvé le bon clan d'après les propos des deux vampires. Les noctambules évoquaient, en effet, le cas de Aliyah et de Michaël... Ou, plutôt, le cas de cette traîtresse et de cette immonde bête, pour reprendre leurs propos. Michaël sentit son cœur s'accélérer et se surprit à se demander comment les deux noctambules ne pouvaient pas l'entendre. Toutefois, les vampires ne montrèrent aucun signe qui indiqua à Michaël qu'ils l'avaient repéré. Le loup-garou put, ainsi, les suivre à une distance respectable.

Le village était, donc, charmant. Michaël devait bien l'avouer. La municipalité avait fait le choix de s'inspirer des fables de la fontaine pour décorer le village. A l'aide de fils de fer, différentes scènes des fables avaient été réalisées dans les différents espaces verts. Cela dévoilait un côté tendre et normal que les vampires avaient l'habitude de masquer. Leur race aimait cacher leurs émotions. Cela les rendait inaccessibles et, par conséquent, les autres espèces ne retenaient, souvent, que le comportement sanglant et cruel des quelques vampires qui se distinguaient. A cause d'une minorité de vampires, toute la race avait cette réputation de créatures associables et sauvages. Michaël n'avait pas fait exception... Puis son chemin avait croisé celui de Aliyah et tout ce qu'il pensait savoir avait basculé.

Les protecteurs d'Ariman, tome 1 : Trahison pour l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant