Chapitre 8

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J'ai mal à la tête, d'où vient tout ce bruit ? 
Je tente d'ouvrir mes yeux et réussis difficilement après quelques minutes 

Je suis toujours au même endroit, en sang au milieu de cette grande avenue, la grande horloge affiche désormais 16h03

J'étais restée près de 10h en plein milieu du trottoir et personne ne m'avait remarqué ? C'est impossible, je tentai alors de bouger ma tête mais impossible : mon corps entier semblait peser des tonnes. 

Je sentis mes narines m'empêcher de respirer à cause du sang qui avait séché. Je respirais donc difficilement, prise entre ma difficulté à inspirer et ma douleur au ventre lorsque j'expirai. 

Ma gorge nouée m'empêchait de dire quoique ce soit, ma voix étant bien trop basse pour être entendue. J'étais là, allongée en plein Paris mais incapable de demander de l'aide. 

Je vis alors des pieds s'approcher de moi, cette personne marche droit en ma direction elle ne peut pas ne pas m'avoir vue. Je prie silencieusement pour qu'elle me vienne en aide, tendant mon bras pour lui indiquer que je n'étais pas morte ou juste endormie. 

Mais tous mes espoirs tombèrent à l'eau lorsque je vis ces mêmes pieds prendre une direction légèrement différente et passer à quelques centimètres de moi sans s'arrêter. J'étais rester là 10h, et aucune des centaines de personnes qui étaient passées par là n'avaient voulu accorder quelques minutes à ma misérable personne... 

Si je mourrais, combien de temps il faudrait pour que quelqu'un s'en rends compte ? 

Je refermai les yeux, laissant une larme couler sur mon visage lorsque j'entendis une voix d'enfant et vis des petites bottes rouges s'approcher de moi

Enfant : maman ! le monsieur pourquoi il est par terre ? 

Sa mère : parce qu'il n'a pas bien travaillé à l'école, si tu ne veux pas finir comme ça il faut que tu étudies d'accord ? 

Enfant : mais maman, il a l'air malade 

Sa mère : ne touche pas Louna, c'est sale 

Et elles s'en allèrent en me laissant seule à nouveau. 
Le seul intérêt que je peux éveiller est la curiosité chez les enfants, et c'est cette même curiosité que les parents utilisent comme menace pour leur faire peur 

Si seulement ces gens connaissaient la vérité, si seulement... 

Mais actuellement, je ne pense pas pouvoir tenir bien longtemps, je ferme donc les yeux ne sachant pas si j'allais les rouvrir un jour 

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********* : m'sieur l'vez vous s'vous plaît 

Il s'adresse à moi ? Je tente d'ouvrir les yeux et met toute mon énergie pour dire 

Moi : qui ? 

Policier : c'est la police m'sieur, j'vais d'voir vous d'mander d'aller ailleurs, vous obstruez la voie publique 

Moi : mal.. j'ai mal 

Policier : vous pouvez vous lever ou pas ? 

N'ayant pas assez d'énergie pour répondre, je laisse ce silence faire l'affaire 

Policier : bon j'appelle les pompiers 

Et c'est ainsi que je me suis retrouvée à l'hôpital à attendre qu'on veuille bien s'occuper de moi environ 22h après m'être fait tabassé... 

L'amour m'a tué, l'amour m'a sauvéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant