Chap 4

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Clarke

Une fois mon boulot terminé je passe devant la chambre 230 et m'arrête pour vérifier par la fenêtre si tout va bien. Je prends chaque patient très au sérieux et je veux vraiment que leur rétablissement se fasse au mieux. Je savais que son amie était avec elle mais je ne pensais pas qu'elle serait encore là. Je la regarde et mes yeux ont du mal à la lâcher, cette femme dégage quelque chose et malheureusement je ne peux rien faire à ce que je ressens. Nos regards se croisent et je sens bien qu'elle aussi n'arrive pas à décoller le sien du mien. Je ne peux pas montrer de sourire, surtout que je m'inquiète beaucoup pour sa santé, elle semble gravement blessée mais refuse de se faire examiner.

Femme : Clarke.

Merde pas maintenant. Je baisse le regard vers le sol avant de me tourner légèrement vers la voix.

Femme : Qu'est-ce que tu fais là ?

Clarke : Je vérifie juste que ma patiente va bien.

Femme : Ce n'est plus ta patiente. A partir du moment où elle n'est plus aux urgences elle n'est plus à toi tu le sais.

Je soupire en silence, elle ne doit pas m'entendre ou je vais m'en prendre plein la gueule encore une fois.

Femme : Regarde moi.

Elle s'approche de moi et sa voix devient plus douce, plus calme. Je me décide à lever la tête face à elle sans montrer aucune émotion.

Femme : Ne t'approche plus de cette porte tu m'entends ? C'est devenu ma patiente alors ne vient pas piétiner mon boulot.

Clarke : Oui désolé.

Je pars sans pouvoir laisser un regard à la brune. Je n'arrive plus à supporter le comportement toxique de Niylah. Elle n'était pourtant pas comme ça avant mais du jour au lendemain elle a totalement changé et je ne la reconnais plus. Elle qui était si serviable, si gentille, elle est devenue un vrai tirant avec des actions plus que dérangeantes et ça avec tout le monde. Très peu de personnes à l'hôpital la soutiennent encore, en vérité il n'y a plus que moi. Mon vote est un des plus importants et tant que j'approuverait son besoin ici elle restera, depuis quelques semaines je réfléchis sérieusement à changer mon vote même si je n'ai pas vraiment envie qu'elle se fasse virer. Elle mérite de prendre une bonne leçon mais pas de perdre son boulot à cause de moi.

Je me dirige vers une des portes qui mène à l'extérieur. C'est une sortie que très peu de personnes, y compris le personnel soignant, utilisent donc je me retrouve chaque fois seule. Je m'assoie au sol contre le mur et attrape ma tête dans mes mains avant de soupirer longuement. Malgré mon envie de pleurer, je n'ai pas le droit de craquer ici, je vais devoir me retenir jusqu'à ce que je rentre parce que, même si j'ai fini de travailler, je dois toujours rester 30 minutes après au cas où on aurait besoin de moi aux urgences. La porte s'ouvre et je ne bouge pas, j'espère simplement que c'est un collègue qui comprendra que je ne veux pas parler. Mais lorsque je me rappelle où je suis et surtout quand je n'entend aucun bruit j'ouvre les yeux et voit en face de moi la brune de la chambre 230. Elle appuie sur sa plaie et se tient au mur en essayant d'avancer, son comportement est bizarre alors je me lève et m'approche doucement d'elle.

Clarke : Tout va bien ?

Elle ne répond rien mais un signe de tête positif doit être sa réponse. Malgré cela je me rapproche encore d'elle et passe une main autour de sa taille quand elle commence à perdre l'équilibre. Je fais attention à ne pas lui faire mal et tente de lui parler mais elle ne répond pas, elle refuse de parler ou alors la douleur est bien trop forte pour lui laisser un minimum de répit. Très vite son corps devient lourd et je prends conscience qu'elle perd toute ses forces et son énergie alors je l'assois contre le mur de façon à ce que personne, surtout Niylah, nous voit.

Clarke : Hey, restez avec moi, ça va aller.

Malgré tout, elle essaye de se débattre pour se débarrasser de moi mais son état ne lui permet pas d'y parvenir.

Clarke : Laissez-moi regarder. Je ne dirais rien à personne d'accord ? Je veux simplement que vous alliez mieux.

Elle tente, en vain, d'enlever mes mains de son tee-shirt mais déclare forfait quand elle comprend qu'elle n'a aucune chance. Je soulève son haut et voit l'ampleur de sa blessure. Comment est-ce possible qu'on ne l'ai pas prise en charge ? Elle aurait dû être soignée au plus vite, si ça plaît s'infecte ça peut être vraiment dangereux. Elle ne fait aucun bruit, comme si elle n'avait aucune douleur, c'est pas bon. Je remonte mon regard sur son visage et voit qu'elle commence à fermer les yeux, si elle ferme ses yeux je peux la perdre et il en est hors de question. Elle a une amie qui l'attend à l'intérieur alors elle ne doit pas mourir.

Clarke : Hey hey gardez les yeux ouverts. Restez avec moi.

Je garde ma main gauche sur sa plaie et vient placer la droite sur son visage pour avoir un vrai contact avec elle, je dois à tout prix la garder en vie.

Clarke : Hey, Lexa on ouvre les yeux allez ! Votre amie vous attend à l'intérieur, elle a besoin de vous.

Ses yeux s'ouvrent peu à peu mais c'est déjà un bon début. Je dois continuer à lui parler mais elle va avoir besoin d'un minimum de soin et je ne pourrais pas aller lui chercher. Je vais devoir la réveiller le plus possible pour qu'elle semble aller bien et que je puisse l'emmener dans mon bureau pour la soigner loin des autres et surtout loin de Niylah. Je ne comprends pas ce qu'elle lui reproche, elle déteste Lexa sans la connaître. Je ne la connais déjà pas moi alors je ne vois vraiment pas ce qui la dérange. Elle est peut-être jalouse mais de quoi ? Je lui ai même pas dit que je trouvais Lexa vraiment très belle. Merde Lexa.

Clarke : Ma belle reste avec moi. Tu dois tenir le coup d'accord ? Allez regarde moi. Ça va aller.

Son faible regard se pose sur le mien et je ne nie pas que mes yeux balancent entre les siens et ses lèvres. Mais c'est pas le moment et surtout ça n'arrivera sûrement jamais.

Clarke : Lexa tu dois te réveiller au mieux. Tu vas devoir faire comme si tout allait bien le temps qu'on aille à mon bureau, arriver là-bas je te soignerais.

Elle s'agite et refuse.

Lexa : Je..je vais bien.

Clarke : Bien sûr oui, j'y crois. Aller, un effort.

Je me lève et l'aide à se redresser. Elle a un peu de mal et fait quand même un effort incroyable pour se tenir debout et marcher jusqu'à la porte. Elle rentre d'abord et une fois à l'intérieur je passe devant pour lui montrer le chemin tout en essayant de ne pas croiser Niylah. Mais elle devrait être en pause vu l'heure alors je n'ai pas à m'inquiéter. Je surveille Lexa du coin de l'œil et, heureusement, on arrive dans mon bureau. J'ai à peine le temps de fermer la porte à clé qu'elle s'effondre. Quelques pas de plus et il m'était impossible de la rattraper. Je la couche sur le canapé et cherche de quoi j'ai besoin pour l'aider.

Médecin Urgentiste Où les histoires vivent. Découvrez maintenant