Ma p'tite étoile

10-

21 avril-
Plus jamais j'adresse la parole à n'importe quel homme sur cet Terre!
Voilà ce qui arrive, on leur laisse un peu trop d'espace et ils en abusent.
Il fallait que le seul qui me plaise depuis longtemps soit bipolaire, je ne comprends toujours pas pourquoi il est parti après notre soirée qui est était pourtant géniale.
Je ne dois pas mériter l'amitié, juste ça, de quelqu'un comme lui. Et je le comprends, dans un sens il a raison, je n'ai rien d'interessant, je ne suis pas attirante comme toutes les filles qui doivent être à ses pieds.

Je ne devrais plus penser à lui, mais le fait qu'il soit un étage au dessus me rend folle. Je suis un peu malade ces jours ci alors je prends un rendez-vous avec le médecin. Je ne sais pas ce que j'ai mais j'ai mal partout, j'ai un peu de fièvre et j'ai vomi plusieurs fois.

Je sors de chez moi, habillée d'un jogging et d'un pull assorti. Je mets des lunettes pour cacher les cernes venues habiter sous les yeux depuis que j'ai du mal à dormir. Le médecin m'ausculte, puis me dit que j'ai un virus, pas le Covid heureusement, qui provoque les vomissements et la fièvre. Elle me met en garde cependant, j'ai perdu du poids et je suis en dessous de la moyenne.
Je suis heureuse, le sport a payé.
Je me promets de me reprendre et de remanger normalement mais je n'ai plus faim du tout. Je lui explique mes problème de sommeil et elle me prescrit des médicaments pour ça.

Je passe à la pharmacie, achète les médicaments qu'il me faut et repars chez moi.
Je regarde rapidement mon courrier, j'ai pas mal de lettres étant donné que je suis pas sortie de chez moi depuis ma dernière sortie nocturne.
Je regarde les lettres en grimpant les marches quand tout à coup, j'entends une voix familière de l'étage du dessus .
-Alya ?
Clément.

Je ne lui réponds pas et me précipite dans mon appartement, si il est en face de moi je n'aurai aucune volonté. Il frappe contre la porte pendant 2 minutes puis j'entends ses pas qui s'éloignent avec un soupir.
Je m'assieds sur mon canapé et fais un bilan rapide de ma vie:
1) Je suis seule
2)Je suis seule avec un chat
3)Je suis seule avec un chat qui mange plus que moi
4)Je suis seule avec un chat qui mange plus que moi et pourtant je reste horrible à voir
5)Je suis seule avec un chat qui mange plus que moi et pourtant je reste horrible à voir et je hais le voisinage.

Je pleure, mon père et mon frère me manquent, et je donnerais tout pour enlacer ma mamie, rigoler avec mon papi.
Mon chat s'approche et me force à le caresser, je lui dit en reniflant:
- C'est toi qui est sensé me réconforter là Prunus !
Évidemment il ne me répond pas.

Je mange un bout et finis mon article en cours.
Je n'ai jamais écrit autant une semaine, j'en ai d'avance au moins...
Je les envoie tous par mail à la rédaction de Vanity Fair.
Je me lance un film: Titanic, rien de mieux pour une soirée solo.

22 avril-
Je suis toujours malade mais ça va mieux, je jette un œil à mes mails :
J'en ai un de charlotte : la rédactrice en chef.
Je l'ouvre, c'est une réponse au mail que je lui ai envoyé le lendemain de ma soirée avec Clément, pour son article sur lui.

Coucou Alya,
Je te recontacte pour te remercier de ton travail ces dernières semaines, il était vraiment bon! Tes articles sont bien rédigés et même si tu es là depuis pas longtemps dans l'équipe, tu es toute aussi talentueuse.
Ensuite, j'ai bien lu ta proposition pour l'article sur le rappeur Hatik, je ne vois pas de problème à le mettre dans la section découverte du mois, je me suis renseignée et il a fait pleins de choses notamment cinéma et musique, on pourrait donc lui consacrer une page entière.
Tu m'as proposé le projet, alors tu seras en charge d'écrire l'article, je veux que ce soit mi-interview, mi-document que sa vie. Tu vois ce que je veux dire ?
Recontacte- le pour qu'il puisse répondre à tes questions, je sais que ce n'est pas ton domaine de prédilection mais si tu réussis, tu seras un vrai couteau-Suisse du journalisme.
Je te fais confiance, écris moi pour plus de questions.
J'attends l'article pour la fin de semaine.
Charlotte

Et voilà ce qui arrive quand on fait confiance aux gens un peu trop rapidement, je me retrouve avec une interview de Clément à faire. Mon cerveau m'envoie une information très vite: si il est venu l'autre soir, c'était juste pour ça, pas pour passer un moment tous les deux.
Trop bonne, trop conne ! Je ne me le répèterais jamais assez.
En attendant Charlotte me fais confiance pour l'article, alors je vais rester professionnelle. Je décide d'envoyer un message simple à Hatik :

De moi à Clément:
Bonjour, tu es disponible comment cette semaine?
Ta demande d'interview a été acceptée et c'est moi qui m'en charge.
Recontacte-moi.
Alya Simmons

Mon message est formel, professionnel. Comme j'aurais du l'être depuis le début. L'amitié, pas pour moi, alors avoir un crush sur son voisin est encore moins pour moi!

Je fais un peu d'exercices pendant une heure puis vais manger, j'ai retrouvé un peu d'appétit, ce midi c'est patate douce au four avec haricots verts.
Je trie mes vêtements dans mon dressing puis fais un sac de ceux que je n'utilise plus.
Je reçois finalement une réponse:

De Clément à moi:
Demain à 17 heures ça t'irait ?

De moi à Clément:
D'accord, je t'appellerai à demain à 17 heures pour que tu répondes à mes questions.

Je ne veux pas le voir, alors c'est le meilleur moyen de faire mon travail.

De Clément à moi:
Je passe chez toi demain à 17 heures pour l'interview, tu pourras pas m'éviter longtemps Alya.

Je soupire, j'aurai voulu être forte et lui dire non, mais, je n'ai aucune volonté.
Je prépares alors les questions que je lui poserai, puis cherche une tenue professionnelle mais jolie en même temps. J'opte pour un ensemble de costume, avec lequel je porterai juste un body en dentelle dessous. Parfaite tenue pour une journaliste, ne dévoile rien de trop mais tout ce qu'il faut.

Je pars me coucher après avoir mangé et passé un appel à mon père.