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27 avril- 04:45
Cette scène peut choquer ⛔️
Je suis assise dans ma salle de bains, en pleurs, qui viendra me sauver cette fois ?
Le chat est dans la cuisine et je suis seule.
SEULE, ce mot qui m'a toujours bien décrite.
Je ne peux compter que sur moi-même. Et je n'ai pas réussi à être assez forte, je me l'étais promis, mais une promesse de plus pas respectée ou une de moins ...
J'ai déjà ma chambre en Enfer alors bon.
J'ai aligné par terre, méthodiquement, le rasoir, le couteau, une pierre pointue, le collier que m'avait offert ma mère .

Je pousse un hurlement de rage, pourquoi je vis ?
Pour le journalisme, n'oublies pas Alya, tu en as besoin, tu es douée.
Je saisis le couteau, la lame effleure ma cuisse. Il me suffirait d'une pression, et j'accomplirai l'acte.
Mais je tiens bon, c'est même agréable, comme de légères caresses sur ma cuisse, comme si quelqu'un était là. Je me rappelle que je suis seule et crie.
Tant pis pour les autres voisins. Je suis mal. Je me jette un coup d'œil, pathétique, je suis juste une garce en manque d'attention.
Je sais que je devrais appeler quelqu'un, Inès ou même les urgences, mais je n'y arrives pas.
Mon téléphone s'allume, deux notifications.
Je ne regarde pas, je lâche le couteau et prends entre mes mains LE collier.
Je le balance, pourquoi je l'ai gardé. Sa simple vue me met en colère.

c'est bon !
Stupide, stupide, stupide. Les mots résonnent dans ma tête. Le téléphone vibre .
Pas grave. J'entends trois coups sur la porte d'entrée.

Clément.

-ALYA ! Ouvre moi ! il crie

Donc ce sera lui qui me sauvera cette fois ?

Je baisse mon t-shirt, remet le short, essuie les larmes puis m'attache les cheveux.
Je me dirige vers la porte et l'ouvre, je fais aussitôt Demi-tour.
Sa main m'attrape et il prend mon menton entre ses doigts.
-Tu veux réveiller l'immeuble à crier comme ça où c'est juste un message subtil pour que je viennes?

Je souris en reniflant, pas très charmant..

-Nan mais sérieusement, qu'est ce qu'il y a ?
-Rien t'inquiètes, rentres chez toi tu dois avoir des choses à faire.
- La seule chose qui m'importe c'est toi actuellement.
-Et bien merci mais tout va bien, je m'épilai les sourcils et ça fait mal, tu comprends ?

Espérons qu'il soit naïf ... ce dont je doute
-Ok donc ça te dérange pas si je restes ? Pour passer la soirée ensemble.
-Non si tu veux

Je m'éloigne en soupirant, pour me donner une contenance, alors que je suis en vérité heureuse qu'il soit là. Je ne l'ai pas fait. J'ai résisté.
Je vais dans la salle de bain et range ce qui était au sol. Je me passe un coup d'eau sur le visage et rejoins Clément sur le canapé.
-Allez, viens, il me fait en ouvrant son bras.
Je me cale contre son torse et il lance un film sur la télé. Je ne fais que regarder Clément, le remerciant en silence. Sa main dans mes cheveux, sa main sur ma jambe, il ne fait que bouger avec de légères caresses qui cette fois, me rappellent que je ne suis pas seule. Je peux compter sur lui. Il ne le sait pas mais en venant cette nuit, il a gagné ma confiance, il m'a sauvé. Il a été plus attentif que certaines personnes ne l'ont jamais été pour moi...
Je m'endors dans ses bras, c'est agréable. Je le sens qui me porte jusqu'à mon lit.

Ce matin je me réveille, avalant un sanglot en me rappelant la veille.
C'est passé. C'est bon.
Je me demande si Clément est là.
J'enfile une robe légère, printanière.
Je vais dans le salon, personne, bon.
J'ai peut être rêvé la scène d'hier soir. Il était tard et mon cerveau me jouait un tour pour m'empêcher de commettre le pire.
Je me coupe une pomme dans la cuisine quand j'entends le verrou de la salle de bain. Je me retourne :
Clément sort, une simple serviette sur lui, qui lui arrive sur son bas-ventre. Je suppose que je deviens toute rouge. J'ai l'impression d'être dans un film, je le fixe, lui, ses cheveux mouillés, son torse tatoué, les gouttes d'eau qui viennent d'écraser sur la serviette. Nous nous dévisageons pendant plusieurs secondes... Coup de chaud pour Simmons.

-Euh, tu es encore là? je bégaye
-J'allais pas partir, une fois mais pas deux Alya ..
-D'accord, tu veux un t-shirt? Je peux aller te chercher des habits chez toi si tu veux, que tu n'ailles pas dans les escaliers comme ça, je pouffe
-Merci tu gères, tiens, mes clés, dans ma chambre, il y a une armoire, prends ce qui vient en premier.

Je sors de chez moi, souffle, quelle vue au réveil c'est trop pour mon petit coeur. J'ouvre sa porte.
C'est étrange d'être chez lui mais sans lui. Je ne suis jamais allée dans sa chambre, j'entre, dans son intimité, je me sens étrangère dans cette pièce mais son odeur est là, comme flottant dans l'air. Elle me met tout de suite à l'aise.
Je regarde la pièce, quelques feuilles jonchent le sol, toutes recouvertes d'une fine écriture. Ses textes.
Jamais je ne l'aurais laissé la possibilité de voir mes poèmes, c'est ce que j'ai de plus profond.
Alors le fait que ça ne le dérange pas que je voie les siens me touche. Je ne regarde pas plus que ça et prend un survêtement,un t-shirt et un caleçon.
Je ferme sa porte et redescend chez moi.

Il est en train de regarder les photos qui ornent mes murs.
Ma famille, mes amies, moi obtenant mon diplôme, Prunus chaton ..
-Je t'ai pris ça, c'est bon ? je murmure
Il se retourne, comme pris la main dans le sac puis me répond:
-C'est parfait merci.
Il me prend les vêtements des mains puis retourne dans la salle de bain.
Je grignote la pomme de tout à l'heure puis dit:
-Tu veux quoi pour le petit-déjeuner ?
Il sort habillé et me dit:
-Ce que tu as, je mange de tout.
Je me lance alors dans la préparation de pancakes.
Il me passe au fur et à mesure les ingrédients que je lui demande.
Je lui sort une poêle pour qu'on puisse les cuire plus rapidement. Je m'applique pour que les miens soient le plus circulaires possibles. On se lance des vannes sur la forme de nos pancakes, leur cuisson.
Je lui donne un léger coup de coude dans les côtes pour qu'il ne réussisse pas à le faire sauter correctement, il me regarde dans les yeux, j'y décèle son humeur taquine ..
Il me prend alors sur son épaule comme un sac à patate, je lui crie:
-HATIKKK, on va faire cramer ma cuisine ! C'est pas toi qui paiera la caution alors relâche moi !
Il lâche un éclat de rire puis m'emmène dans le salon pour me jeter dans le canapé, sur la pile de couettes et de coussins.
Je me relève et défait le petit chignon qu'il s'est fait, puis pars en courant à la cuisine pour sauver ce qui reste sauvable.
-Voila je te l'avais dit en plus, ils sont tous moches à cause de toi !
- Je te rappelles qui a commencé ? Merci .
-Je m'en fiches tu les mangeras ceux là, je le défies des yeux

Il me regarde à son tour, avance du mètre qui nous sépare et me chuchote à l'oreille:
-Sûre de toi ?
Je me ravance un peu et décides de le provoquer, je lui fais un rapide baiser sur la joue, me retournes et dit:
-Oui, tu les mangeras, et tu les adoreras.

J'adore les moments comme ça, on se taquine gentiment, il me fait totalement oublier cette nuit.
Je me sens bien avec lui.

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Vous en avez pensé quoi ?

Ma p'tite étoile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant