Ma p'tite étoile

17-

PDV Alya :
- Il faut qu'on discute, sérieusement, il me sors, alors que je suis encore pantelante après notre baiser. J'en veux encore mais j'acquiesce, il faut qu'on discute.
Je ne sais pas si je suis prête à parler à quelqu'un, qui plus est Clément, de mes problèmes.
Mais, peut être cela me délivrera du poids que je traîne.

- Je suis dépressive, je lâche en le regardant dans le blanc des yeux.
- Ok.. il m'invite à continuer, je le comprend dans son regard
- J'allais mieux, beaucoup mieux avant le confinement mais la solitude a repris le dessus, et c'est reparti pour un tour, je lui dit ironiquement.
L'autre soir quand tu es venu, je faisais une crise d'angoisse, et je.. enfin bref, voilà ce qu'il y a savoir pour l'instant.
Je sais juste que quand je suis avec toi, c'est pas pareil, j'ai l'impression d'être heureuse, d'être vivante. Je sais pas si c'est simplement le fait d'être avec quelqu'un ou si c'est toi, ta présence, ton caractère, ta personne. J'arrive à oublier quand t'es là et je t'en remercies.
-Mais alors pourquoi.. il commence
-Oui pourquoi je t'ai pas rappelé ? je le coupe.
Parce que j'avais peur, comme toi, on est pareils dans le fond. Peur de te faire souffrir et peur de m'attacher un peu plus. Peur de souffrir, d'être déçue. Peur de ne pas être assez bien pour toi, de ne pas mériter ce lien entre nous.
-Et si on continuait à se voir, mais sans pression, juste du kiff, comme d'hab ? Tu me plais je te l'ai déjà dit, et je te jure que j'arriverai à te redonner le sourire. En attendant on s'assied je commande à graille pour ce midi.
-Ok, je m'approche et lui plante un bison au coin des lèvres.
-T'y habitues pas trop quand même à ça ? Tu sais que y'en a qui paierai pour me voir dis toi que t'es chanceuse, il dit en repartant dans l'humour habituel qui flotte quand on est ensemble.

On s'assied sur le canapé et je cale ma tête contre lui, il pianote sur son téléphone, j'observe ce qu'il fait, il commande sur Uber Eat, des poke bowl, un végétarien pour moi. J'aime le fait qu'il n'oublie jamais, qu'il pense toujours aux détails.
J'allume une playlist automatique sur YouTube, faite selon ce que j'écoute. Je vois Clément du coin de l'œil qui rigole discrètement.
Je me relève de son épaule, lui fait face
-T'as un problème avec ma musique ?
-Non je comprends juste pas comment on peut s'entendre, rien qu'au niveau musical on est différents, genre regarde ce que t'écoutes, on dirait qu'on est dans les années 70.
-Alors premièrement, si on s'entend c'est parce que je suis sublime et que t'es tombé sous mon charme..
-Comme Christophe Maé ? il me coupe
-Hatik ta gueule sinon je poste ta vieille vanne sur les réseaux tu vas perdre des followers tu vas rien capter, ensuite, deuxièmement, j'écoute pas que ça, j'écoute tes sons des fois, donc viens me dire que j'ai des goûts de merde, et j'écoute d'autres trucs.
-Vasy vasy je m'incline, il dit.
On s'est fait face pendant notre débat sur mes goûts musicaux, je suis en tailleur sur le canapé, mes jambes croisées orientées en face de lui.
Le livreur arrive, je me lève, un peu gênée par cet proximité soudaine. Je récupère le sac et le remercie.
Je rentre et pose le sac sur ma table basse, près du canapé. Je vais chercher des verres et me réinstalle près de lui. Tout compte fait, je crois que j'aime cette proximité. Je sors les deux bols du sac, les regarde attentivement.

-Ça doit être le mien celui-là, y'a que des légumes, putain ça a l'air bon, je dis impatiemment.
-Jure ? J'ai bien entendu ?
-Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
-Alya t'as dit putain, j'y crois pas, c'est à force de traîner avec un rappeur ça
-Pfff t'es pas drôle, je dis en lui donnant un coup de coude dans les côtes.
-Et maintenant elle me frappe, où est passé la journaliste classe que je connais ?
-Mais tu la fermes des fois ? je dis en enfournant une bouchée dans ma bouche.
-Quand je t'embrasses ça compte comme réponse? il dit en s'approchant de moi

Je rentre dans son jeu, j'y crois pas, moi Alya Simmons, je suis en train de flirter.
-Je sais pas, essaies pour voir.. je chuchotes à son oreille
-Me tente pas

On finit de manger, il me demande une feuille et commence à écrire, il est inspiré comme ça pour ses sons, je trouve ça fascinant.
Je vais chercher mon ordi que je cale sur mes genoux.
On est toujours sur le canapé, je suis allongée, la tête sur ses genoux, je bosse sur un article que j'ai bientôt fini.
Je fais la mise en page du texte, me relis, je pense que c'est pas mal. Je sens le regard de Clément sur ce que je fais.
-C'est un truc de gue-din comment t'arrives à pondre  un article sur : Comment les couleurs pastel influencent la mode ce printemps ?
-A priori c'est mon job, donc c'est logique pour moi, mais je pense la même chose quand je te vois écrire des sons Clem'
-Clem' ? C'est nouveau ça ?
-Euh ouais, désolée c'est sorti comme ça
-Nan t'inquiètes j'aime ienb, il rigole , et du coup tu kiffes quand j'écris ?
-Bah c'est stylé genre comme ça tu trouves des rimes, des trucs qui claquent. Ça fait un peu poète genre, je ris, moi c'est pas la même ce que j'écris.

Je songe aux poèmes cachés sous mon matelas, dans mon carnet noir. En effet, c'est pas la même.
Et pas très joyeux non plus. Mais bref, c'était pas le sujet. L'après-midi passe rapidement, il est quatre-heures quand je regarde l'heure.
Je m'ennuie un peu. Je me lève, Clément à noirci plusieurs des feuilles que je lui avais donné.
-Eh bah t'étais hyper inspiré pour le coup
-Tu fais quoi ?
-Je sais pas, je pense je vais cuisiner un peu genre un goûter, tu veux venir avec moi ou tu continues ?
-Je viens avec toi, j'ai fini pour aujourd'hui.

Je regarde ce qu'il y a dans mes placards, beaucoup de choses, ça ne m'aide pas beaucoup dans mon choix.
-Tu veux quoi ? J'ai pas d'idées de dessert .
-Je sais pas en vrai comme tu veux
-Si je te demandes c'est que je sais pas non plus donc réponds steuplaît
- T'as de quoi faire ton cheesecake ? Comme l'autre jour avec les spéculos ?
Je vérifies, j'ai tout. Je me lance dans la préparation de la crème avec le fromage blanc. Je le réquisitionne pour écraser les spéculos finement et les mélanger avec le beurre.
Une fois chacune de nos tâches accomplies, je le met dans le four.
-Bon bah je crois que ce sera pour ce soir le cheesecake, il me reste des cookies que j'ai fait si tu veux, je fais en les sortant du placard.
-Mais tu cuisines combien d'heures par semaines ?
-Beaucoup trop, mais ça m'occupes. je lui dis