Michaël

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J'ai toujours aimé les films d'horreur. J'ai dévoré les Freddy Krueger à pleines dents, vu et revu les Stephen King et les vendredi 13, La maison de cire et plein d'autres.

Cependant je n'ai jamais eu peur.

Nous sommes 3jours avant Halloween et Michaël Myers est en liberté.

Voir des psychopathes dans un film c'est une chose, en rencontrer dans la vie c'en est une autre.

J'ai peur de lui même s'il ne s'attaque qu'à sa famille et aux gens qui lui barrent la route.

Mais malgré tout ça, je ne peux pas m'empêcher de m'intéresser à lui. Je crois et je veux croire qu'on ne devient pas comme ça sans raison.

Il se cache le visage, ne parle pas, ne court pas, ne panique pas. C'est même certainement l'homme le plus calme dont j'ai entendu parler.

-"(Y/n)! (Y/n)!" cria un jeune garçon courant vers moi.

Je l'ai pris à bras.

À Haddonfield le babysitting est la clé de la fortune chez les jeunes!

-"Coddy! Comment ça va p'tit monstre?!" ai-je lancé.

Il a rit.

-"Ça va et toi? T'es prêt.e pour Halloween?"

J'ai sourit à mon tour.

-"Biensur que je suis prêt.e on va passer une super soirée avec mes copains!"

-"Tu feras attention, hein dis? Le croque-mitaine s'est échappé." dit-il d'une petite voix.

-"Promis, je ferai attention! Ne t'en fais pas, je serai encore là pour t'ennuyer pendant quelques années de plus." fis-je en le chatouillant.

Il rit et je le reposais à terre avant qu'il ne prenne ma main.

-"C'est sa maison..." murmura-t-il devant la maison des Myers.

J'ai sourit et nous avons passé notre chemin.

J'ai 20ans, Michaël en a 21. Je crois que c'est aussi du fait que nous avons presque le même âge que je veux en savoir autant sur lui.

Ah si Byron savait ça. Ça fait deux mois qu'on est ensemble et deux ans qu'il me demande d'arrêter de "chercher des excuses" à Michaël.

Je ne lui cherche pas d'excuse, je suis simplement curieux.se et il m'intrigue beaucoup. J'ai envie d'essayer de le comprendre et au final, avec tout ce que j'ai lu, je me demande si je n'aurai pas réussi.

Je me suis senti.e observé.e dès que nous avons dépassé la maison des Myers mais je n'y prêtais pas attention pour ne pas affoler le petit Coddy qui rentra rapidement chez lui.

Me voilà donc seul.e à deux rues de chez moi, marchant vers ma maison avec cette impression d'être observé.e, suivi.e.

C'est désagréable comme sensation mais j'ai beau me retourner, je ne vois rien. Et toutes ces rumeurs ne m'aident pas beaucoup à me calmer...

Je rentre donc dans ma maison assez rapidement, refermant la porte à clé à double-tour derrière moi.

Je grimpe les escaliers et file dans ma chambre avec un mauvais pressentiment, ce qui n'est pas bon signe non plus.

Je jette mon sac sur le lit et m'approche de la fenêtre avec hésitation.

Il était là, en bas, me regardant droit dans les yeux à travers son masque blanc.

J'ai frissonné.

On m'a toujours dit que parler des fantômes attirait les fantômes, et que ça vallait aussi pour Michaël Myers.

Moi qui l'étudie depuis près de 10ans, je m'étais préparé.e à une possible rencontre.

J'ai donc rapidement attrapé un long couteau de boucher mais quand je me suis relevé.e, Michaël disparaissait dans la rue.

Je l'ai regardé un long moment, en quelque sorte fasciné.e et hypnotisé.e.

La porte de la chambre s'est ouverte en un bruit assourdissant et j'ai violemment sursauté en me retournant vers la porte, pointant mon couteau vers mon père qui leva les mains.

-"Hé doucement, ce n'est que moi! Ça va pas non? Pose ce couteau." dit-il en me prenant mon arme pour la poser sur mon bureau.

-"Désolé papa, je... Je suis un peu à l'ouest."

-"Bah j'vois ça! Aller viens, on va boire un café." dit-il gentillement en passant son bras sur mes épaules.

----------plus tard----------

-"Aller, t'en fais pas pour ça, trésor. C'est rien, c'est Halloween, c'est normal d'avoir un peu peur, surtout à Haddonfield. Je te rappelle demain. Sois sage!" fit mon père avant de partir.

Je l'ai salué d'un signe de main accompagné d'un sourire, et j'ai regardé l'heure sur mon portable.

-"Déjà 16h59?!" m'écriais-je.

Mon téléphone sonna et je décrochai en voyant le nom de Lee.

"(Y/n)! Comment tu vas, fripouille?"

-"Fripouille, sérieux?" riais-je.

"Oh ça va hein!"

-"Je vais bien, et toi?"

-"Super! Dis, ça tient toujours pour ce soir?"

'Aïe... J'avais oublié...'

-"Euh ouais pas de soucis! J'dois te laisser, mon père m'appelle! Bisous!"

Et j'ai raccroché.

J'ai attrapé mon sac et mes clés et je suis parti.e en courant vers ma voiture direction le magasin de déguisement au nord de la ville.

Mon combat pour MichaëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant