Douceur et attache

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Le tueur se releva et se tourna vers nous.

-"Faites pas ça... S'il-vous-plaît, faites pas ça!" ai-je crié.

Le policier a démarré en trombe, renversant Michaël qui resta bloqué sur le capot.

-"Sautez!" cria Loomis.

J'ai ouvert ma portière en même temps que le docteur, immité.e par l'agent, et nous avons sauté de la voiture.

Celle-ci sortit de la route et prit une racine qui la fit décoller du sol.

Michaël tomba d'abbord sur le tronc d'un arbre déraciné, et la voiture l'écrasa.

J'ai entendu le bruit des os de son dos se briser à l'impact de la voiture.

Je me suis relevé.e, grognant suite à la douleur de la chute, et j'ai regardé autour de moi : Loomis et le policier étaient inconscients.

J'en ai profité pour retirer le couteau de Michaël de l'épaule du policier et je me suis dirigée vers la voiture.

Michaël était affalé sur le tronc de l'arbre.

-"Michaël? Michaël?" ai-je appelé.

Il a relevé la tête et a posé ses mains sur son visage et dans les cheveux de son masque avec la peur panique qu'il ne l'aie perdu.

J'ai légèrement sourit.

-"Michaël." ai-je doucement appelé.

Il a relevé les yeux vers moi.

-"Je sais pourquoi tu veux tous les tuer, tous les membres de ta famille. C'est parcequ'ils ne t'ont jamais aimé, n'est-ce pas? Jamais comme toi tu l'aurais voulu. À part ta mère il n'y avait personne." dis-je doucement.

Il a lentement penché la tête sur le côté.

-"Personne ne savait, pas vrai? Personne ne savait qu'on te harcelait à l'école, que ta grande soeur te martyrisait et que ton père te battait et violait ta mère. Personne ne le savait, pas vrai, Michaël?"

Il a tendu la main vers moi, comme me suppliant de lui donner un peu d'affection.

-"Et Laurie, ta petite soeur... Elle accaparait toute l'attention de ta mère, elle te la volait. Je parie même que ta mère ne voulait plus d'enfant après toi mais qu'à cause de ton père elle a eu Laurie."

Il tendait la main le plus loin possible, si loin qu'il en tremblait presque.

Un sourire tendre a étiré mes lèvres.

-"Moi je sais, Michaël. Je sais que tu as mal." dis-je doucement.

J'ai tendu à mon tour une main vers lui sans le toucher pour l'instant, faisant simplement se frôler nos doigts.

Il luttait pour aller plus loin, pour me toucher.

Il avait de si grandes mains, c'était impressionnant.

J'ai tendu un peu plus mon bras et le bout de nos doigts se sont touchés.

Puis, j'ai tourné ma main pour qu'elle soit au-dessus de la sienne et il s'est laissé faire.

J'ai doucement fait glisser ma main dans la sienne et il a refermé ses doigts sur ma main.

J'ai glissé mon pouce sous sa manche, caressant doucement son poignet, et je l'ai senti frissonner.

-"Moi je sais, Michaël. Je sais ce qui t'est arrivé." dis-je doucement.

Des sirènes de polices se sont fait entendre et mon sourire s'est affaibli.

Mon combat pour MichaëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant