Calmer Michaël

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Je suis descendu.e en courant pour voir Michaël défoncer la porte de la cuisine.

Le shérif était accroché à la porte d'entrée, cloué au bois par le couteau lui traversant la cage thoracique.

J'ai faibli, pâli, et manqué de perdre connaissance mais je me suis repris.e : il fallait que j'essaye d'aider Laurie.

Je l'ai entendue hurler et je me suis retourné.e vers la cuisine.

Laurie était allongée au sol, Michaël au-dessus d'elle lui enfonçant son couteau dans le torse.

Je suis resté.e figé.e et Loomis s'est posté devant la cuisine, pointant son arme sur Michaël.

Il a tiré trois coup de feu qui ont chacun percé un trou d'au moins deux centimètre de diamètre dans le dos de Michaël qui est tombé à genoux avant de s'allonger sur son flanc aux côtés de Laurie.

Loomis est allé chercher les menottes du shérif et s'est dirigé vers moi.

-"Prenez le talkie-walkie du shérif et appelez des renforts, vite." dit-il en se tournant.

Je l'ai attrapé par le bras.

-"Docteur, n'y allez pas. Vous savez qu'il n'est pas mort." l'implorais-je.

Il s'est dégagé et m'a dit que tout irait bien avant de me pousser vers la dépouille du shérif.

J'ai attrapé le talkie-walkie et j'ai demandé de l'aide à la maison de Laurie Strode, du renfort et des ambulances.

Peu de temps après, trois voitures de police et une ambulance sont arrivées sur place.

Les policiers ont encerclé le corps de Laurie et celui de Michaël.

Loomis lui avait menotté les mains et se releva en soupirant après avoir longuement examiné les corps.

Il se tourna vers nous et, derrière lui, Michaël se releva.

-"Docteur, attention!" cria un policier.

Michaël passa ses mains menottées autour du cou du docteur et se mit à l'étrangler.

Les policiers levèrent leurs armes mais je tendais une main vers eux.

-"Ne tirez pas! Ne tirez pas!" criais-je.

Je me suis approché.e de Michaël qui n'avait pas resserré la chaine de ses menottes sur le cou de Loomis.

-"Michaël, réfléchit." dis-je doucement.

Il me regardait dans les yeux, comme soudain hypnotisé, immobile.

-"Pourquoi tuer Loomis? Il a été là pour toi. Il a fait ce qu'il pensait juste pour te venir en aide."

Michaël grogna et resserra sa prise sur le docteur qui s'agita.

-"Attends, attends! Je n'ai jamais dit que ce qu'il avait fait était juste."

Il s'est en quelque sorte détendu et a desserré sa prise.

-"Écoute Michaël, je ne te connais pas et je n'ai aucun lien de parenté avec toi mais ça ne m'empêche pas de m'intéresser à toi. Ça fait dix ans que je cherche à te comprendre."

Les policiers semblaient perplexes et Loomis grimaçait.

-"Je sais que tu as mal, Michaël. J'ai compris pourquoi tu t'en prenais à ta famille, je sais pourquoi tu fais tout ça. Laisse Loomis partir, s'il-te-plaît. Je sais que tu n'en as pas envie et je sais que tu le détestes, mais laisse-le partir. S'il-te-plaît, Michaël. Je vais m'approcher, d'accord? Je ne vais rien te faire, regarde."

Je lui ai montré que j'étais désarmé.e et je me suis doucement approché.e.

-"Ne faites pas ça!" s'écrièrent les policiers.

-"N'approchez pas!" grogna Loomis.

J'ai avancé lentement jusqu'à me retrouver très proche de Loomis et j'ai posé une main sur le poignet de Michaël.

-"Laisse-le partir." ai-je murmuré.

Il a semblé perdu, hésitant entre son envie de tuer Loomis et celle de faire ce que je lui demandais.

J'ai posé mon autre main sur son deuxième poignet et j'ai doucemment relevé ses mains.

Il a resisté un peu.

-"Tout va bien, Michaël." soufflais-je à nouveau.

Il a fini par se laisser faire.

Une fois que Loomis eut une assez grande marge de manoeuvre, il se jeta sur moi pour m'entraîner plus loin.

-"Non! Michaël!" criais-je, tentant de me débattre.

J'ai tendu la main vers lui et je l'ai vu faire de même avant que des coups de feu ne retentissent.

Michaël fut touché, recula, tomba à genoux, et finit allongé au sol.

Je savais qu'il se relèverait tôt ou tard mais l'avoir vu tomber sous les balles sans avoir été cappable de le protéger me faisait entrer dans un mélange de rage et de culpabilité explosif.

Un autre policier m'a attrapé.e pour tenter de me maitriser et ils m'ont enfermé.e à l'arrière d'une voiture avant de me menotter à la portière.

J'ai grogné de rage et le docteur est monté devant avec l'agent qui a démarré la voiture.

-"Ils ont sanglé Michaël à une civière et l'ont attaché dans l'ambulance pour l'emporter tant qu'il est dans les vappes." fit l'agent.

-"Détachez moi!" ai-je crié.

-"Comment vous avez fait ça?!" demanda Loomis.

-"Fait quoi?!" m'énervais-je.

-"Comment vous avez fait pour qu'il devienne docile? Comment vous l'avez fait écouter?!" cria le docteur, visiblement frustré.

-"Je ne vous le dirai pas docteur!" ai-je craché.

-"Vous l'avez touché." dit-il plus calmement.

Je me suis approché.e de la grille séparant l'avant et l'arrière de la voiture.

-"Vous savez pourquoi les victimes de Michaël deviennent folles quand elles le touchent? Vous le savez, docteur?" demandais-je froidement.

Il m'a fixé.e dans les yeux.

-"Elles deviennent folles parceque si vous touchez les mains de Michaël Myers vous ressentez la même chose que lui, vous savez ce qui lui est arrivé. C'est insoutenable, docteur."

-"Qu'est-ce que vous avez senti? Qu'est-il arrivé à Michaël?! Dites-le-moi!" s'énerva Loomis.

La radio grésilla.

"Demande de renforts! Michaël Myers s'est évadé! L'ambulance est sur le bas-côté. Je répète, Michaël Myers s'est évadé!" fit une voix paniquée.

Le docteur Loomis et moi avons échangé un regard puis quelque chose à fait du bruit sur le toit de la voiture.

Une main s'est violemment abattue sur la vitre du policier jusqu'à la briser, m'arrachant un cri de surprise.

Michaël tenta d'attraper le policier mais Loomis lui tira dans la main.

Il y eut un instant de répis avant que ma fenêtre ne se brise.

J'ai tenté de me dégager mais j'étais menotté.e.

Une main armée d'un couteau apparut devant moi.

Et alors que je commençais à paniquer, le couteau brisa la chaine de mes menottes, me libérant.

Je me suis reculé.e, m'apprêtant à ce que Michaël tente de me toucher, mais la main disparut.

À la place, le couteau se planta dans l'épaule du conducteur qui freina brutalement.

Michaël fut éjecté au milieu de la route.

-"Aller, relève-toi enfoiré." cracha le policier.

Le tueur se releva et se tourna vers nous.

Mon combat pour MichaëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant