I.3 - Amères retrouvailles - part.1

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Un mois.

Cela faisait un mois que Kuroo recherchait activement Daishou. Mais ce dernier semblait bien décidé à ne pas se montrer.

Le chef des Neko n'allait pas abandonner si facilement.

Dire qu'il était irritable serait un euphémisme - Lev n'osait plus l'approcher, Yaku le voyait le moins possible et Kenma, qui ne se privait pas de lui dire ses quatre vérités normalement, se faisait tout petit.

Kuroo était à bout - il revoyait cette scène se dérouler devant ses yeux à chaque fois qu'il fermait les yeux. Il se voyait, arme en main, appuyer sur cette fichue détente. Il ré-entendait le coup de feu raisonner dans ses oreilles, le bruit du corps qui frappait le sol dans sa chute.

Il voyait toujours la lumière s'éteindre dans les yeux de son amant, sans qu'il ne puisse rien y faire.

Pour l'être le plus redouté du pays, le plus puissant en termes de force brute, il n'avait rien pu faire. Kuroo avait été le spectateur de sa propre erreur.

Un coup frappé à la porte le sortit de ses pensées.

—Entrez.

C'était Hinata, l'une des personnes qu'il avait envoyé à la recherche du Nohé. Celui-ci, pochettes en main, semblait vouloir être partout sauf ici.

—Hinata.

Le susnommé hocha fébrilement la tête - Le Kuroo dans cet état lui foutait les jetons. Il avait demandé à Kenma de le remplacer sur ce coup, mais celui-ci avait frénétiquement secoué la tête. Dieu seul savait quelle serait la réaction du Méko.

Hinata espérait - vainement, il le savait - que Kuroo le prendrait bien. Il sentit le lien avec son familier se renforcer. Celui-ci surveillait ses arrières.

—Kuroo.

Assit droit sur sa chaise, les bras croisés contre son torse, l'aura autour de Kuroo criait à la dominance. Hinata savait qu'il devait choisir méticuleusement ses mots.

—J'ai suivi la trace qu'a laissé Su-

Le regard de Kuroo s'assombrit.

—Daishou.

Le familier de Kuroo apparut de toute sa splendeur sur l'épaule de l'homme. Skotádi, un oiseau qui pourrait être comparé à un aigle royal, mais en plus gros, plus sombre, et dont les plumes ressemblaient plus à une cape de vide. Impossible de dire de quoi était vraiment fait le familier.

La puissance émanant de l'animal fit reculer Hinata de quelques pas.

Se raclant la gorge, Hinata reprit la parole.

—Et j'ai trouvé une adresse et un compte en banque.

Hinata serait incapable de dire ce à quoi pensait le chef de mafia. Le visage impassible, celui-ci ne le quittait pas des yeux.

—Nous avons envoyé Lev pour aller vérifier l'adresse.

Hinata tendit l'une des trois pochettes vers Kuroo. Ce dernier l'ouvrit, faisant tomber de nombreux clichés.

Kuroo en prit une au hasard. Son cœur loupa un battement. C'était une photo de Suguru entrant dans une résidence. Il en prit une autre. Cette fois, Daishou se promenait simplement dans la rue, un masque cachant la moitié inférieure de son visage.

Les larmes aux yeux, la lèvre du bas tremblant, il regarda un à un les clichés de celui pour qui son cœur était mort.

Il ne s'était pas rendu compte d'à quel point Daishou lui avait manqué avant qu'il ne le revoit sur ces bouts de papiers. Kuroo aurait voulu pouvoir remonter le temps, quand il pouvait simplement aller voir le jeune homme pour le prendre dans ses bras, après une longue journée. Quand il pouvait se réveiller à ses côtés, l'embrasser, le toucher quand ils pouvaient se voir après plusieurs jours de travaille acharnés.

À la vie, dans la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant