Chapitre 4

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L'unique réverbère renvoyait un faible rayon lumineux autour de son périmètre, rendant le parking moins rassurant. Le coin n'avait rien de dangereux, mais la jeune femme sentit la tension revenir.
Il est là, je pourrais presque le sentir.
Balayant le terrain autant que l'éclairage le permettait, elle ne remarqua aucune ombre ni aucun mouvement suspect. Elle se hâta tout de même de monter dans sa voiture en poussant un petit soupir.
Dommage...
Un léger coup porté sur sa vitre la fit sursauter. Elle fit mine d'abaisser le carreau avant de se raviser. Soufflant un bon coup pour se donner du courage, elle ouvrit sa portière. Il s'écarta sans un mot, lui tendant la main, comme pour lui laisser le choix. Sandrine n'hésita qu'une seconde avant d'y glisser la sienne. Refermant doucement les doigts sur sa prise, il l'attira contre lui sans se presser.

— Tu sais ce qui va arriver, n'est-ce pas ?
— Oui, murmura-t-elle.

Ses mains remontèrent vers son visage qu'elles emprisonnèrent délicatement, l'obligeant à plonger dans son regard fiévreux. La couleur de ses yeux avait beau être indistincte dans la nuit, il arborait une expression qu'elle ne lui avait vu qu'à ces instants. Le désir brut. Joffrey passa son pouce sur la lèvre inférieure de la jeune femme, l'obligeant à entrouvrir la bouche. Prenant son temps, il s'approcha et se mit en tête d'apprivoiser les lèvres tendres et frémissantes.
Ce baiser n'avait rien à voir avec le tumulte auquel ils étaient habitués. Une extrême langueur envahit Sandrine, la poussant contre lui. Elle avait tellement envie de goûter sa langue qu'elle l'incita à approfondir leur baiser. Toute raison paralysée par le désir, elle l'agrippa par la ceinture pour que leurs corps s'emboîtent.

L'invitation le fit gémir. Il parvint à peine à garder le contrôle de son corps, utilisant la faim de la jeune femme pour couvrir la puissance de la sienne. Elle était délicieuse, entreprenante, enivrante. Il la retrouvait enfin. Sa... femme. Sa bouche avait un goût sucré et s'abandonnait à ses assauts. Il la désirait comme jamais. Plus encore qu'à l'époque, si c'était possible. Elle s'offrait librement, malgré leur passé douloureux. L'espoir se mit à renaître, plus puissant.
Mettant fin à leur baiser, il l'entraîna vers son propre véhicule en lui promettant :
— Je te ramènerai.

À peine la porte de son appartement franchie, il se jeta plus sauvagement sur sa bouche. Préoccupé par son propre désir, il prêta de moins en moins attention aux signes de nervosité qu'elle émettait. Si elle comptait sur des préliminaires pour se détendre, il fallait refuser son invitation.
Désormais, c'était trop tard. Aurait-il seulement le courage de s'arrêter si elle le demandait ? Il n'en était même pas certain. Sous ses doigts, la peau était aussi douce que dans ses souvenirs.
Elle respirait par à-coup, attendant avec une certaine tension qu'il décidât de tout. Sandrine ne se connaissait pas si passive. Il la poussa vers une commode sur laquelle il la hissa et la fit asseoir. Se faufilant entre ses cuisses, il se pressa derechef contre son sexe brûlant et reprit la conquête de sa bouche. Leurs corps se frottaient avidement l'un contre l'autre, augmentant leur besoin de fusionner en un seul.

Joffrey n'était pas bon pour elle, mais son corps était en train de faire un immense bras d'honneur à la logique. Une petite voix tenta de la raisonner en remettant sur le tapis la véritable vocation d'un baiser. L'homme s'en servait comme d'une arme, un moyen de l'emprisonner dans sa toile, quand elle y voyait une manière d'exprimer son attachement. Mais il avait enfin fait le premier pas. Il voulait la reconquérir. Elle le laisserait faire pour cette nuit seulement.
Les mains rudes fouillaient maintenant sous sa blouse, cherchant à écarter la dentelle du soutien-gorge pour accéder à la douceur de son opulente poitrine. Elle le repoussa légèrement pour défaire les boutons de son vêtement et le fit valser dans l'entrée. Elle entreprit ensuite de dégrafer sa lingerie alors que les mains agitées reprenaient leur course sur sa peau frissonnante. Les seins à l'arrondi éminemment tentateur enfin libérés, Sandrine vit son amant s'écarter quelques secondes pour les admirer. Son expression captivée lui arracha un petit sourire de satisfaction.

Cœur d'homme, âme de soldat 5 : Là où tout a commencéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant