Chapitre 35

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   J'ouvre les yeux difficilement. Une petite lumière tamisée éclaire la pièce dans laquelle je me trouve. Il n'y a pas un seul bruit. Pendant un instant, je pense être seule, avant de sentir une chaleur dans le creux de ma main. Je tourne la tête sur le côté.

La chevelure brune de Devon est posée sur le matelas à côté de moi. Je reprends de plus en plus conscience et également des forces.

- Devon ?

Il relève la tête et croise mon regard.

- Comment tu te sens ?

- Je ne sais pas trop.

J'essaye de me redresser, mais je suis stoppé par une intense douleur dans le bas du ventre. J'ai l'impression qu'on m'arrache la peau à cet endroit.

- Ne bouge pas, princesse, tu dois rester tranquille un certain temps.

Je porte mes mains à mon ventre et me rends compte qu'il n'est plus aussi gros que tout à l'heure. Mon ventre est vide, je n'ai plus mon bébé. Je me mets à paniquer et à stresser.

- Devon, je n'ai plus notre bébé, il est où ? Je l'ai perdu !

Les larmes me montent aux yeux sans que je puisse les retenir.

- Kyara, calme-toi.

Devon me prend dans ses bras et me sert fort, contre lui pour essayer de me calmer. Je m'attends au pire, mais je ne sais pas, si je pourrais le supporter, si je vais avoir la force nécessaire. La dernière chose dont je me souviens, c'est que je perdais du sang, et je sais que ce n'est pas bon signe.

- Notre fils va bien, il est en pleine forme, regarde.

Il s'écarte de moi, et laisse apparaître un berceau derrière lui. J'étais tellement focalisé sur mon fiancé, que je n'ai pas remarqué qu'il était là, en face de moi. Notre fils est là, il est vivant et réel.

- Tu veux le prendre ?

- Oui, dis-je d'une voix remplie d'émotion.

Devon prend notre enfant dans ses bras pour me le donner. Je le tiens enfin contre moi, dans mes bras. Il est tellement beau et petit à la fois. Je l'examine sous tous les angles, il a bien, dix petits doigts, et dix petits orteils. On dirait une petite crevette rose et fragile.

Je veux le protéger du monde extérieur et tout faire pour lui. J'embrasse le dessus de son crâne, où de fins cheveux bruns sont présents. Je commence à réaliser qu'il est vraiment là avec moi, je réalise doucement que je suis maman. Je tiens la vie contre moi, une vie qu'on a créée avec Devon.

- Je t'aime plus que tout, dis-je mes lèvres contre la peau douce de mon bébé.

Je regarde chaque partie de son petit corps pour pouvoir les imprégner dans mon esprit. Son petit nez retroussé, ses petites oreilles, ces yeux qui essayent de s'ouvrir pour me regarder. Ses doigts agrippant mon index, comme si sa vie en dépendait, et c'est le cas. Ce petit être compte sur nous deux maintenant.

- Il est parfait, dis-je.

- C'est normal, c'est un mélange de nous deux, il ne peut qu'être parfait, répond Devon en souriant.

* * *

Devon m'a tout expliqué. À la suite de mon accident et de ma perte de conscience. Marco a appelé les secours qui sont arrivés rapidement pour me prendre en charge. Le choc de mon ventre contre le volant de la voiture a causé un décollement du placenta, engendrant une hémorragie. Il devait procéder à une césarienne en urgence.

Devon n'a pas pu assister à la naissance de notre fils, il est arrivé une fois qu'il était né. Quand Marco l'a appelé pour lui dire de le rejoindre à l'hôpital, il venait d'arriver à l'aéroport de Miami. Depuis qu'il est rentré de New York, il est resté avec moi dans la chambre jusqu'à mon réveil.

Mais à cet instant, je m'en fous d'avoir une cicatrice de plus sur le ventre, ça en vaut largement la peine. Paco est en bonne santé. Devon est heureux de devenir père, et moi, je ne demande rien de plus.

Le regard de Devon ne m'a pas lâché une seconde depuis que je tiens notre fils dans mes bras. Je ne veux plus le quitter, j'ai peur que si je le pose dans son berceau, il lui arrive quelque chose. Je sais, c'est complètement ridicule, mais on est passé par tellement de choses, avant d'en arriver là aujourd'hui.

- J'ai quelque chose d'important à t'annoncer. Donne-moi la crevette, je vais le remettre dans son berceau.

Il prend notre fils dans ses bras avant de le poser à côté de nous, et de s'asseoir sur le bord du matelas.

- Hier, j'ai eu un rendez-vous avec mon chef d'équipe, le big boss de la boite et la responsable, des ressources humaines. J'ai fait ma demande pour être muté à l'entreprise de Miami Beach. Après plusieurs heures de négociations et l'appui de mon chef d'équipe ainsi que de la responsable RH, ils sont arrivés à prendre une décision.

- Alors ?

- Je quitte l'entreprise de New York pour celle de Miami à la fin du mois.

- Ce n'est pas vrai ! Tu es sérieux ?

J'essaye de me lever, mais la douleur de la césarienne me rappelle à l'ordre.

- Va doucement princesse, je ne veux pas que tes points de suture sautent. Eh oui, je suis sérieux, je reviens à la maison, et je ne pars plus.

Je le prends dans mes bras et le serre fort contre moi, avant de l'embrasser comme si c'était la dernière fois. La journée est juste parfaite, il ne pouvait pas m'annoncer une meilleure nouvelle que celle-là.

Hope, Love, Secret... Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant