Chapitre 38

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Sept mois plus tard...

La séance de torture a commencé depuis des heures. J'ai mal, vraiment mal, une douleur que je n'avais pas connue pour la naissance de Paco. Cette fois, je voulais tout sentir, toutes les contractions et le moment de la naissance, de la libération.

Mais je commence un peu à le regretter. J'ai l'impression qu'on me déchire de l'intérieur, que mon corps ne va pas supporter cette naissance.

J'ai envie de craquer à plusieurs reprises, et leur demander de me mettre la péridurale.

Je suis épuisée et haletante. Depuis hier soir, on est à la maternité. J'ai eu de fortes contractions signe que c'était le bon moment et je ne me suis pas trompé. Maya est arrivée en urgence à la maison pour récupérer Paco et on est parti dans la foulée. Devon était encore plus paniqué que moi, je devais le rassurer pendant tout le trajet, j'ai cru qu'il allait me faire un malaise à force.

Je suis allongé depuis un bon moment sur le dos, je sens la chaleur parcourir ma peau, et les violentes pulsations cogner contre ma cage thoracique.

Je fais mon maximum pour rester concentré sur mes contractions, mais la douleur est vraiment intense, je sens mon sang circuler dans tout mon corps et ma vision se troubler. Il faut absolument que je tienne jusqu'au bout, je sais que je peux le faire, je suis forte.

Pour ne pas arranger mon angoisse qui apparaît au fil des minutes, je vois tout un attirail prêt sur la table à côté de l'obstétricien, instruments métalliques de torture, seringues, et d'autres choses qui font vraiment peur. La seule chose qui me fait remettre les pieds sur terre, c'est Devon.

- Devon, je ne vais pas y arriver.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr que si, et en plus tu n'as pas vraiment le choix !

Le médecin m'a accordé un accouchement par voix basse, mais garde un œil sur le monitoring et sur les battements de cœur des jumeaux. Parce que oui, cette fois, ce n'est pas un, mais deux bébés que je dois sortir de mon ventre.

Ça a été une immense surprise quand on nous a annoncé qu'il y avait deux battements de cœur bien distinct. Au début, Devon pensait que le médecin parlait du cœur du bébé et du mien. Je vous laisse imaginer quand il lui a dit qu'il y avait deux embryons.

J'ai cru qu'il allait faire une syncope, il est devenu tout blanc et son visage s'est décomposé, pour finalement s'évanouir dans le cabinet de consultation.

Avec le temps, il a accepté la nouvelle, surtout quand on a su qu'on allait avoir un deuxième garçon et une fille, pour le plus grand bonheur de Devon.

Ensuite, il y a eu un gros dilemme, le choix des prénoms. Devon a insisté pour choisir celui de notre fille, me laissant le choix pour notre fils. Une nouvelle contraction me tire de mes pensées.

La poche des eaux s'est rompue il y a vingt minutes, ce qui intensifie le rythme des contractions de façon beaucoup plus intense.

- Kyara, il faut que tu pousses, m'encourage Devon.

- Quand la contraction arrive, vous bloquez votre respiration et vous poussez de toutes vos forces, me rappelle le médecin.

Je passe mes mains derrière mes cuisses pour me préparer à la contraction que je sens arriver. Une fois que je la sens pleinement, je bloque ma respiration, et pousse de toutes mes forces pour pouvoir extraire mon bébé.

Je pousse encore aussi intensément pendant dix bonnes minutes. Je sens à l'intérieur de moi le bébé sortir sa tête, ses épaules et le reste de son corps.

Un cri de vie résonne dans la pièce, suivie d'un gros soulagement pour ma part. La moitié du travail est fait. Devon affiche un large sourire joyeux, avant de m'embrasser.

- Vous avez un beau garçon, très énergique, nous dit la sage-femme.

Elle me pose mon fils sur le ventre, pendant que Devon coupe le premier cordon. Je n'ai pas vraiment le temps de bien le regarder qu'une infirmière plus âgée me l'enlève.

- Désolée ma belle, mais votre fille est pressée de vous voir.

- Votre fille se présente bien la tête en bas, ça devrait aller vite, me dit le médecin.

Je reprends ma position initiale et me concentre sur mes poussées pour faire sortir mon deuxième bébé. Le fait de voir mon fils m'a redonné l'énergie nécessaire pour continuer.

Au bout de deux poussées, un second cri se fait entendre aussi fort que le premier. On me pose enfin ma fille contre moi, pendant que Devon est invité à couper le deuxième cordon ombilical. J'ai les yeux remplis de larmes dues à l'émotion. L'infirmière pose mon fils à côté de sa sœur sur mon ventre.

- Ils sont parfaits comme Paco, me dit Devon avant de m'embrasser.

Notre intention est captivée par nos deux nouveaux venus dans notre famille.

- Vous allez les appeler comment ces petits bouts de chou ? nous demande la sage-femme.

Devon et moi échangeons un regard complice et heureux.

- Jayden pour notre fils et Elyssa pour notre fille, dis-je.

- D'accord. Alors bienvenu dans ce monde Jayden et Elyssa, dit la sage-femme.


Trois ans plus tard...

Aujourd'hui, on fête les trois ans des jumeaux. Tout le monde est réuni, notre famille et nos amis. Notre petit groupe s'est beaucoup agrandi. Devon et moi, on se retrouve parents de trois mini nous. Mike et Angela ont eu une fille Amber qui a quelques mois d'écart avec Paco.

Il y a aussi Ava la petite tornade blonde d'Alice et Ricardo. Maya a accouché de Nolan peu de temps après notre mariage. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à Sydney. Et puis il y a aussi le petit Elío, le fils de Marco, qui est toujours collé au jumeau, le trio est inséparable.

Marco veille sur son fils tout seul depuis qu'il a fêté son premier anniversaire. Rebecca est partie vivre à Los Angeles pour devenir actrice.

En contrepartie, elle a abandonné son fils qui marchait à peine et Marco. Pour lui, ça a été très dur, il ne s'y attendait pas une seconde. Il s'est complètement effondré et n'arrivait plus à s'occuper d'Elío.

Du coup avec Devon, on lui a proposé de venir habiter chez nous, le temps qu'il faudra pour s'en remettre. La cohabitation a duré un an, ça explique pourquoi nos enfants sont si proches et complices, et aussi le fait qu'ils ont quatre mois d'écarts.

- Princesse, tu viens couper le gâteau avec les gamins ?

- Oui, j'arrive.

J'embrasse mon mari et nous rejoignons nos trois têtes brunes.



Fin...

Hope, Love, Secret... Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant