SCÈNE VIII : Germaine et Juanita

5 0 0
                                    

Germaine et Juanita entrent. Juanita pousse Germaine qui est dans un fauteuil roulant. Germaine a une canne posée sur ses genoux.

GERMAINE : Allons bon, où est-ce qu'on est, maintenant ?

JUANITA : Je ne sais pas, madame, mais ils ne doivent pas faire la poussière très souvent.

GERMAINE : Tu parles ! Je suis sûre que c'est encore un de tes tours, satanée gueuse, tiens... Tu as du me droguer et m'emmener dans un de tes repères à crack.

JUANITA : Mais madame, enfin ! Je ne sais pas plus que vous où nous nous trouvons.

GERMAINE : Va dire ça à ton salaire, tiens ! Je suis sûre que tant qu'on est là, tes petits voyous de copains sont en train de me voler mon argenterie.

JUANITA : Mais enfin, madame...

GERMAINE : Ah ça ! Si vous étiez tous restés dans votre pays, on aurait moins de problème...

JUANITA : Madame, je suis autant française que vous et mes amis...

GERMAINE : Ah je t'interdis de m'insulter, vilaine !

Elle lui met un coup de canne dans les jambes. Juanita sursaute.

JUANITA (en gémissant) : Mais madame...

GERMAINE : Et sèche donc ces sales larmes, tu as l'air d'un cochon avec une perruque.

PIERRE : Heu... Excusez-moi ? Je pensais que vous m'auriez remarqué mais...

Germaine devient tout de suite mielleuse et fait semblant de pleurer.

GERMAINE : Oh bonjour monsieur ! Aidez-moi, s'il vous plaît, cette vaut-rien m'a kidnappée ! Je ne sais pas où je suis, c'est une folle furieuse !

JUANITA : Mais enfin, madame...

GERMAINE : Et elle est laide ! Mais regardez-moi ce qu'elle est laide ! Je suis surprise qu'elle n'ait pas subi le même sort que Qasimodo !

JUANITA : Mais enfin, madame, je ne suis pas laide.

GERMAINE : Et voyez comme elle répond en plus ! Par pitié, monsieur, faites quelque chose !

PIERRE : Bon... Je vois que vous ne m'aidez pas vraiment sur ce coup, mesdames... Je vous en prie, venez donc toutes les deux me voir.

GERMAINE : Si elle reste à côté de moi, elle va me frapper... Elle me fait peur, monsieur...

JUANITA : Mais enfin, madame, jamais je ne vous ai frappée.

PIERRE : Bon, s'il vous plaît, madame, prenez donc un siège et asseyez-vous.

GERMAINE : Elle est très bien debout, pas besoin de s'asseoir.

JUANITA : Mais enfin, madame, si monsieur m'invite à m'asseoir, ce serait malpoli de refuser.

GERMAINE : C'est pas monsieur qui signe tes chèques, vilaine.

PIERRE : J'ai bien peur que vous ne lui signerez plus grand-chose, de toute manière, madame.

GERMAINE : Vous êtes l'agence des bonnes ? Vous la reprenez, c'est ça ? Vous m'en donnez une autre ? Oh merci !

PIERRE : Non, à vrai dire, quand je disais que vous ne signerez plus grand-chose, c'est au sens littéral. Vous êtes toutes les deux mortes.

GERMAINE : Le petit abruti en jupette a dit quoi ?

JUANITA : Oh beh je peux m'asseoir alors.

Le truc avec LilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant