Chapitre 37

1.1K 75 18
                                    

Je lui souris tristement, son regard s'illumine et il me sourit à son tour.

- Bon ce n'est pas le plus joyeux des sourires mais c'est déjà un début.

- Peut-on changer de sujet ? Ce n'est pas vraiment ce qui m'enchante. Je veux juste passer à autre chose...

- Oui je comprends.

Un silence pesant s'installe entre nous. Personne ne sait quoi dire. Je ne sais pas combien de temps ça dure mais je décide de le briser. L'atmosphère change et prend une tournure bizarre, sans comprendre comment.

- Pourquoi tu prends autant de caféine? Tu ne vas pas dormir !

Il sourit malicieusement, me regarde intensément et un voile sombre et amusé passe dans ses yeux. Comme si ce dernier mois n'avait jamais existé.

- Qui a dit que je comptais dormir ?

Je rougis violemment et je joue avec mon bracelet. Je sais exactement à quoi il pense puisque la même idée m'a traversé l'esprit à l'instant où il a fini sa phrase. Malgré tout ce qui s'est passé, je suis attiré par Bart, tel un aimant incontrôlable. Je suis toujours liée à lui et ça me fait extrêmement peur parce que je sais que peu importe ce qu'il fera, je lui pardonnerai parce que je l'aime comme une folle. Il pourrait me briser en mille morceaux que je retournerai à ses côtés car malgré tout, il est ma bouée de sauvetage, mon bonheur et mon espoir. Je sais que c'est malsain comme relation mais c'est plus fort que moi.

- Je t'ai dis que je te pardonnais, pas qu'on se remettait ensemble.

- Je sais mais comme on dit, l'espoir fait vivre.

Je mets rapidement fin à la conversation en disant que je dois rentrer. Je n'aime pas trop la tournure que ça prend. Ça pourrait rapidement déraper et je ne veux pas, c'est beaucoup trop tôt. Je n'ai pas passé un mois à l'éviter pour retourner dans ses bras en quelques minutes. Ma tête me dit une chose mais mon corps en dit une autre. J'ai des papillons dans le ventre rien qu'en nous imaginant dans un lit, nus, peau contre peau, à nous embrasser, ses lèvres naviguant entre les miennes et mon cou, goûtant au plaisir charnel. Je me mets à rougir, prenant conscience de mes pensées obscènes qui me passent dans la tête. Bart me sort des mes pensées, un petit sourire au coin :

- Je te raccompagne.

Ça ne servirait à rien de discuter avec lui donc je hoche seulement la tête. Si ça peut en plus m'éviter de payer un Uber, pourquoi pas. Il prend ses affaires et sort du café, moi sur ses talons. Il m'ouvre la porte et me laisse passer sans me quitter des yeux. Je le remercie et commence à marcher devant lui, il me rattrape et passe sa main sur mes épaules. Mais qu'est-ce qu'il croit ? Je l'enlève et il sourit sans rien dire. Il est content et rien que de savoir que je suis la cause de sa bonne humeur, ça me réchauffe le coeur. Oui il me l'a brisé, mais c'est également le seul qui puisse le réparer. Notre complicité est revenue comme si elle n'était jamais partie. Je sais que je devrais prendre le temps. Ça va beaucoup trop vite mais je suis trop heureuse de le retrouver. Ma tête me dit une chose mais mon cœur en dit une autre. Je suis perdue entre ces deux sentiments contradictoires. Je n'arrive plus à savoir ce que je ressens quand ça le concerne. C'est frustrant car j'ai toujours eu l'habitude de tout contrôler. Je savais que je voulais avoir mon bac à 16 ans, je savais que je voulais faire médecine, je savais que je voulais créer un foyer avec des enfants maltraités pour qu'ils puissent vivre heureux et en paix, je savais que je voulais être propriétaire de mon propre appartement... je savais tout ça. Ensuite Bart est arrivé et a tout chamboulé dans ma vie. Je savais que je ne voulais pas le laisser m'approcher, que je ne voulais pas tomber amoureuse, que je ne souhaitais pas qu'il découvre mon passé, qu'il me brise le coeur et qu'il m'abandonne. Pourtant, rien de tout ça ne s'est produit. Il m'ouvre la portière de sa voiture, je monte et il referme derrière moi. Il fait de même et démarre. Le trajet se fait dans le silence, l'atmosphère est toujours aussi étrange, j'ai envie de l'embrasser mais me résigne à le faire. Ce serait trop facile de lui donner satisfaction aussi vite. Il éteint la radio pour mettre sa musique et met -comme par hasard-, la musique de J-Holidays - Bed, d'après le lecteur de musique. Il commence à chanter pendant que je tapote avec mon index ma cuisse en même temps que le rythme de la musique sans m'en rendre compte.

I wanna put my fingers thru your hair

Wrap me up in your legs

And love you till your eyes roll back

I'm tryin to put you to bed, bed, bed

I'mma put you to bed, bed, bed

Then I'ma rock your body

Turn you over

Love is war

I'm your soldier

Il le fait exprès, les paroles sont très explicites... Il sait très bien ce qu'il fait. Il pose sa main sur ma cuisse et je sers par réflexe les jambes sentant mon désir monter de plus en plus. J'ai des papillons dans le bas ventre. Comment une personne peut me faire ressentir autant d'émotions en un si simple geste ? Je lui retire sa main ce qui le fait sourire. Arrivés devant mon immeuble, je descends le plus vite possible pour ne pas qu'il reste sinon je vais craquer, je le sais. Je regarde l'heure, 22h00. Déjà ? Heureusement que demain on est samedi et que je ne travaille pas. Je tape le code de mon portail à toute vitesse et le referme rapidement. Je cours jusqu'à mon immeuble regardant furtivement derrière moi. J'ai l'impression d'être une enfant mais je sais que si je ne le fais pas, ça va déraper. Je monte les escaliers à vive allure parce que prendre l'ascenseur mettrait trop de temps. J'entends ses pas rapides et légers derrière moi. Je cours jusqu'à ma porte, l'ouvre et m'apprête à la refermer, à moitié essoufflée, quand sa main la bloque.

- Alors tu essaies de me fuir de ce que je vois.

- Pas du tout je suis juste fatiguée c'est tout...

- Laisse-moi entrer Khlayne.

- Non je ne peux pas.

Il hausse un sourcil et son sourire malicieux apparaît alors qu'il force un peu plus contre le porte.

- Et pourquoi ?

- Parce qu'on sait tous les deux comment ça va se terminer et je ne veux pas.

Une sombre lueur passe dans ses yeux et demi-sourire s'affiche sur son visage.

- Eh bien... Moi, j'ai sacrément envie de toi Khlayne.

Mon pouls s'accélère violemment et mon visage rougit encore plus, je tremble de désir. Je pousse de toutes mes forces sur la porte qui se ferme de plus en plus.

- On se voit demain !

- Mais...

Trop tard, j'ai fermé la porte. Je me félicite intérieurement d'avoir résisté et souffle un bon coup. J'ai besoin d'une douche froide parce que mes hormones se sont affolées mais d'abord je dois ranger. C'est le désordre et je déteste le désordre. Je commence par le salon puis la cuisine et fini par ma chambre. Satisfaite, je saute à la douche et mets une nuisette bordeaux qui vire au violet. Comme il fait un peu frais, j'enfile un long cardigan par-dessus et me lâche les cheveux. Je ferme les volets et je m'apprêter à me coucher quand on sonne à la porte. Qui ça peut être à cette heure-ci ? Ne me dites pas que... J'ouvre et aperçois Barthélémy David Suitan ! C'est une blague j'espère. Il s'est changé en plus, il est habillé plus décontracté, un tee-shirt blanc avec un jogging bleu marine centré et des baskets. Il a les cheveux encore humides et il sent le Bleu de Chanel... Ce parfum, mon point faible. Il a tout prévu ! Le connard ! Il passe son regard de mon visage à mes jambes nues. Je suis sur le cul. Il me montre l'heure sur son téléphone.

- Mais qu'est-ce que...

- Nous sommes désormais samedi car il est 00h00 Donc techniquement nous sommes le lendemain du jour auquel tu m'as dit de revenir le lendemain. Ce qui veut dire qu'aujourd'hui c'est le demain d'hier. C'est philosophiquement beau tu ne trouves pas ?

Il sourit puis sort une bouteille et une boîte de derrière son dos.

j'ai pris du rosé pour moi. Si je gagne, on passe la nuit ensemble. Si tu gagnes, tu peux me renvoyer chez moi sur le champ si tu en as envie. Qu'est-ce que t'en dis ?

Why her ? ( Why Me Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant