Chapitre 38

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Comme réponse et après une petite hésitation, je lui ouvre la porte et me décale sur le côté. Je déteste l'admettre mais ce garçon est vraiment très malin. Il sourit, fière de lui puis entre et s'assoit sur le canapé en posant la bouteille et la boîte d'échecs sur la table basse sans me lâcher du regard. Dieu merci j'ai mis une nuisette. Si je gagne je l'aurais bien cuisiné avant. Il veut jouer ? Très bien on va jouer. J'ai développé ces dernières semaines, une sacré expérience dans le jeu de séduction. Il ne sait pas à quoi s'attendre. Je me dirige lentement et sensuellement vers la cuisine pour prendre des verres et une bouteille de limonade. Je ne sais pas si j'ai envie de boire ce soir. Je garde un assez mauvais souvenir de mes gueules de bois de ces dernières semaines et j'ai envie d'avoir toute ma tête pour tout ce qui va se passer ce soir. Je sors quelques olives et cacahuètes ainsi que quelques tomates et un peu de fromage. Je ne sais pas s'il a mangé mais moi, à part le chocolat chaud, je n'ai rien avalé de la journée et la faim commence légèrement à se faire ressentir. Je les dépose sur la table en me penchant comme il faut, le regardant droit dans les yeux. Ma nuisette se baisse lui laissant un champ de vision sur ma poitrine nue. Il plisse les yeux, se mord la lèvre, regarde ma poitrine puis avec un sourire malicieux replonge son regard dans le mien. Maintenant c'est lui qui est déstabilisé, pour une fois ! Satisfaite, je me lève, enlève mon gilet puis me tourne pour m'asseoir sur mon fauteuil qui est face à lui. Je me penche de nouveau pour le « dépoussiérer » mais c'est surtout pour lui laisser une vue sur la naissance de mes fesses. J'entends sa jambe tapoter le sol et je l'entends inspirer et expirer profondément. Je souris toujours, dos à lui puis m'assois. Les jambes croisées.

- Oh excuse-moi, je n'ai pas mis de culotte.

Il baisse les yeux au moment où je décroise mes jambes et que je les croisent dans l'autre sens. Je penche ma tête sur le côté et la place dans ma main. Il n'a rien vu, ça va encore plus le frustrer et l'exciter.

- J'espère que ça ne te dérange pas ?

- Pas du tout.

Son regard est sombre, toujours plein de malice mais surtout de désir. Il se penche vers moi et je fais de même. On se regarde droit dans les yeux, mais c'est moi qui tient les rênes.

- J'ai compris ton petit jeu, et sache que ça me donne encore plus envie de gagner.

- Dans ce cas, nous sommes deux.

Il reste quelques secondes penché puis recule pour ouvrir la bouteille. Il se sert du rosé et s'apprête à reposer la bouteille pour me servir de la limonade mais je le stoppe. J'ai changé d'avis, je vais pousser le bouchon un peu plus loin. J'ai envie de jouer et de m'amuser avec lui.

- Je veux bien du rosé aussi s'il te plaît.  Si ça ne te dérange pas bien sûr.

Je passe tous mes cheveux d'un côté. Il pose son regard sur mon cou nu, puis sur mes lèvres puis me regarde dans les yeux.

- Naturellement mon cœur. 

Il remplit mon verre et me le tend profitant du contact de nos mains. Je l'enlève et il me propose de trinquer.

- A quoi ?

- Je propose... Au gagnant.

- Au gagnant.

Il prend son verre et nous trinquons à futur gagnant de cette partie d'échec. Il me regarde boire tout en buvant son verre. Je pensais que c'était plus fort, ce n'est pas mauvais du tout. Je prends une olive, la met dans ma bouche et ressors doucement le noyau. Il continue de boire quand soudainement par la force de la gravité, il s'en renverse sur son tee-shirt. Tiens donc !

- Oh zut ! Mince alors, mon tee-shirt ! C'est de ta faute, tu me destabilise. Quel dommage.

Il enlève sont haut et ses magnifiques abdos apparaissent. Bien joué, j'avoue que c'est plutôt bien joué. J'ai du mal à résister et baisse les yeux sur son torse musclé et tatoué. Je joue avec mon bracelet, il le voit et sourit. Je secoue la tête et reprends mes esprits. Il ne faut pas que j'oublie mon but d'origine. Gagner.

- Tu es prêt à perdre ?

- Certainement pas.

Je souris intérieurement et prend une gorgée de rosé sous le regard de Barthélémy qui distribue les pions. Lorsque je repose mon verre, je repousse ma masse capillaire en arrière et nous démarrons le jeu. Il fait extrêmement chaud alors que la chauffage n'est pas allumé et qu'il caille dehors. Je prends un magazine qui traîne et m'évente avec. 

- Tu as chaud ? Tu as besoin que je te rafraîchisse un peu ?

- Non ça ira, c'est gentil de proposer. Un vrai gentleman.

Il rigole et joue. Les minutes passent, la bouteille se vide, j'ai encore plus chaud qu'avant et l'atmosphère est de plus en plus électrique. Il décide de s'allumer un joint. Il tire et expire la fumée en tapotant le sol de son pied. Il est stressé. Pour trois raisons. Premièrement, il déteste perdre, ensuite, c'est lui qui m'a appris à jouer aux échecs, ce serait dommage que l'élève dépasse le maître. Pour finir, l'enjeu est, pour lui, trop grand. Il veut absolument gagner et me récupérer. Ce serait trop beau et trop simple de le laisser gagner. Même si je sais que dans tous les cas on passera la nuit ensemble, je veux avoir la satisfaction de l'avoir battu. 

- Je peux tester ? S'il te plaît, je veux juste essayer.

Je soutiens son regard et insiste encore plus. Malgré son froncement de sourcils de mécontentement, il cède. Je mets le joint à mes lèvres et inspire profondément la fumée qui entre dans mes poumons me faisant tousser. J'ai l'impression d'étouffer et ai du mal à calmer ma quinte de toux. Je n'aime pas du tout. Je lui redonne et il éclate de rire. C'est juste horrible. Je ne retenterai plus jamais l'expérience.

- Comment tu peux fumer ça !

- Je te l'avais dit que ça ne servait à rien de vouloir essayer.

Nous continuons notre partie. Le jeu touche à sa fin. C'est très serré mais Il est coincé. Peu importe ce qu'il fait, je gagne cette partie. Je sens son regard pesé sur moi et vaciller entre le plateau et mon visage. Je jubile et il rage. Il finit par bouger sa pièce, désespéré. Je pose mon dernier pion, fière de moi.

- Échec et mat.

Je m'étire toute contente et continue de m'éventer en le fixant, le sourire aux lèvres. Il jette ses dernières pièces sur la table et se laisse tomber sur le dossier du canapé, dégoûté d'avoir perdu. Nous restons à nous fixer pendant un moment. Il est dépité et je jubile. Je me lève, me rapproche de lui et me penche à quelques centimètres de son visage, les mains de chaque côté ses cuisses puis lui chuchote à l'oreille.

- Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi mon petit Barthélémy.

Il ne dit rien et se contente de me regarder dans les yeux. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre, nous sommes si proches que je sens la légère odeur de rosé émanant de son haleine. Il va bientôt craquer je le sais. Il fait tout pour résister. Je passe mon index le long de sa mâchoire parfaitement dessinée, puis le long de son cou. Je le passe ensuite sur son épaule et son pectoraux tatoué puis sur ses abdos. Tous ses muscles se contractent au contact de mon index contre sa peau. J'ai le pouvoir. Je l'effleure du bout des doigts. Il tente de poser sa main sur ma taille mais je le stoppe. Je la saisis en plein vol et le repose à sa place.

- Tut Tut, bas les pattes ! Je n'ai pas encore décidé de ce que je vais faire.

- Quoi que tu décides, je t'aurais ce soir.

Nos visages sont à quelques millimètres l'un de l'autre. Son souffle saccadé se mêle au mien, j'adore. Je le regarde dans les yeux en souriant et penche la tête. Je descends jusqu'à sa cuisse puis à l'intérieur, près de son entrejambe déjà dur et serré dans son jogging. Je l'agrippe légèrement, le faisant grogner de plaisir. J'accentue la pression sur son entrejambe. Instinctivement, il pose sa main sur mon poignet. Le contact de ses bagues sur ma peau me rafraîchit légèrement. Je le trouve un peu trop sûr de lui à mon goût.

- Oh... Tu es sûr de toi ? Tu m'auras ?

Why her ? ( Why Me Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant