Chapitre 3

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Je recule d'un peu et le regarde droit dans les yeux, au bord des larmes.

- Comment peux-tu oser me dire ça maintenant ?

- Je t'aime Khlayne. -je me bouche les oreilles- Je suis amoureux de toi.

- Non -Je secoue la tête- Tu mens ! Tu n'es qu'un menteur ! Tu n'es pas amoureux !

Il s'approche de nouveau et me prends dans ses bras. Il me faut quelques secondes pour comprendre ce qu'il se passe et de me dégager. Je le frappe sur le torse, tire son tee-shirt et le pousse. Il continue de se laisser faire, il est désespéré́. Comme moi. J'essaie de lui faire mal comme il m'en a fait.

- Je ne mens pas.

- Tu n'aurais jamais fait ça si tu m'aimais vraiment ! Surtout pas avec elle !

Je le pousse de nouveau et crie à bout de souffle, mes larmes coulent toutes seules ! Putain je pleure, pour un garçon et surtout devant lui. Ridicule ! Je suis ridicule et je suis tombée bien bas. Moi qui m'étais promise de ne plus pleurer pour personne. Je le regarde, brisée. Quand il me voit, ses yeux s'écarquillent légèrement, il sait très bien que ce n'est pas mon genre de pleurer et que si j'en arrive jusqu'à là c'est qu'il m'a vraiment fait du mal. Parce que oui, il m'a terriblement blessée. Il s'approche en me tendant les bras mais je recule. Il grimace. Je vois que ses yeux brillent.

- Ne m'approche pas ! Regarde dans quel état tu m'as mise ! Tu sais quoi ? Tu es pire que ma mère ! Tu m'as laissée tomber amoureuse de toi pour m'enfoncer encore plus.

- Viens avec moi... Je peux tout t'expliquer. S'il te plaît... -sa voix se brise- on va parler. Je t'en supplie, ne fais pas ça...

- Rentre chez toi Barthélémy. -j'essuie mes larmes avec mes paumes rageusement- Bonne continuation avec elle. J'espère qu'elle te rendra heureux comme je n'ai pas su le faire.

Je tourne les talons pour de bon et rentre chez moi. Je dépose mes affaires, reprends mes esprits et monte chez William. C'est Maya qui ouvre la porte. Quand j'entre dans la cuisine, il a de la viande congelée sur la pommette. Il a un énorme bleu.

- Il ne m'a pas raté́ cette enculé -Maya accentue la pression sur son visage- Aie bébé j'ai mal.

- Arrête de te plaindre -à moi- ça s'est passé comment ?

-PDV BART-

Elle m'a laissé là, en plan après que je lui ai avoué que je l'aimais. Je ne pensais pas lui dire dans ces conditions. J'ai vraiment merdé putain, quel con ! Je me frappe le front et donne un coup de pied dans mon pneu de moto ! Fais chier, ça fait un mal de chien ! Mais pas aussi mal que ses paroles « Tu sais quoi ? Tu es pire que ma mère ». C'est vraiment ce qu'elle pense de moi ? Mais qu'est-ce qui m'a pris de faire ça ? Je crie de rage. Je n'ai jamais eu de regrets. Pourtant, je n'ai jamais autant regretté quelque chose dans ma vie. C'est vrai que ça fait un moment que ça ne va plus trop entre nous mais de là, à aller voir ailleurs et avec Rose en plus ! Rose ! C'est de sa faute, elle n'aurait jamais pu le savoir si elle ne lui avait pas envoyé de messages avec mon téléphone. Elle n'avait pas à le savoir car il n'y aurait rien eu de plus. C'est juste un moment d'égarement. Je ne la supporte plus, il faut vraiment que Jordie revienne, il faut qu'elle lui parle. C'est de ma faute aussi, je n'aurais jamais dû l'appeler. Je monte sur ma moto et risque un dernier regard à sa fenêtre. C'est éteint, elle doit être chez William. De quoi il se mêle lui aussi, ça ne regarde que ma copine et moi. Je pars, j'ai besoin de parler à quelqu'un et la première personne à qui je pense, c'est ma mère, une femme ne peut que comprendre une autre femme mais je n'ai pas envie de lui en parler au téléphone. Je conduis direction chez Kris. J'ai du mal à conduire à cause de mes yeux embués de larmes. Je ne vais pas pleurer quand même si ? Si ! Putain ! Je pleure. Je pince mes yeux avec mon index et mon pouce, et efface toutes possibilités de larmes sur mon visage. Alors c'est ça cette réelle sensation de mal être quand quelqu'un qu'on aime ne veut clairement pas de nous ? Je comprends mieux maintenant. Ce n'était pas explicite par message, maintenant ça l'est.

J'arrive devant chez lui et rentre comme si c'était chez moi. Il est allongé dans son canapé en train de jouer à la playstation. Lorsqu'il m'entend, il se tourne vers moi. Il fronce les sourcils.

- Kris, j'ai merdé, j'ai grave merdé putain. Je l'aime.

Il soupire et se redresse. Il se doute de quelque chose. Il m'invite à m'assoir et part nous prendre à boire. Nous restons assis sans rien dire. Je me mets à pleurer. Il ne dit rien. Il reste silencieux. C'est pour ça que c'est mon meilleur ami. Il me comprend et me laisse le temps nécessaire pour me confier ou non si j'en ai envie.

Je ne sais pas combien de temps passe, sûrement une bonne heure, mais je décide de lui avouer.

- Je l'ai trompée...

Il me regarde un peu perdu. Il ne comprend sûrement pas. Sans mentir, moi non plus. Je l'aime tellement que je pensais ne jamais la tromper. Je suis devenu la personne que je me suis promis de ne jamais être. Je pose mes mains sur ma tête. J'ai le cœur en miette. La manière dont elle m'a regardé́, la manière dont je ressentais sa souffrance. Et ses larmes, elle qui ne pleure jamais... ça m'a achevé́. Désormais, je la dégoûte et je ne peux que la comprendre. Un long blanc s'installe.

- C'était qui ?

J'hésite à répondre. Je sais qu'il connait la réponse et que ça se saura dans le groupe mais je n'en ai pas envie. Rose est une pipelette. Si elle pouvait le crier sur tous les toits, elle le ferait. Mais j'ai une totale confiance en mon meilleur ami donc je préfère lui dire la vérité. Je secoue la tête, abattu et lui avoue que c'est Rose.

Il soupire lourdement et pose sa bière. Il sait maintenant que je viens de commettre une énorme erreur, probablement la plus grosse de ma vie. Pourtant il ne m'enfonce pas, il ne le fait jamais d'ailleurs.

- En effet, tu as vraiment merdé... Tu l'aimes non ?

- Oui évidemment. Je l'aime à mort putain. Je n'ai jamais aimé personne comme elle. Je n'aimerais personne d'autre comme je l'aime Kris. Jamais. C'est impossible.

- Tout ce que tu as à faire, c'est de te faire pardonner et de le lui montrer.

- J'irais devant chez elle demain.

- Non laisse-lui du temps et surtout de l'espace. Elle en aura besoin.

Je ne l'écoute pas même si je sais qu'il a raison.

- Comment veux-tu que je la récupère si je lui laisse de l'espace ? J'en ai rien à foutre, j'irais chez elle demain, après-demain et encore le lendemain s'il le faut.

Why her ? ( Why Me Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant