Épris sans en être repenti

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L'appréhension fit que mon appétit a été moindre, souhaitant d'ailleurs le dîner se terminer vite et s'éterniser. Je n'appréciais pas ressentir cette nervosité,je ruminais pas seulement sur l'acte en lui-même ou la manière de l'entamer, aussi ce qu'il put potentiellement signifier.

Était-ce un péché ? Nous condamnerons-nous à l'enfer ? Des terribles risques pour la vie d'ici-bas et l'autre à cause pour des sentiments.. Je ne m'avais jamais senti coupable d'aimer, l'éprouvait-il cette culpabilité ? Lui, se moquant assez des lois, ne craignant pas d'en déclarer plusieurs injustes, cela ne l'atteignait sûrement pas toutes ces considérations.

Lorsque je le retrouva, je voulus lui faire part de quelques inquiétudes, en taire d'autres, cependant je n'en fis rien par peur qu'il se méprenne ou se ravise.

- C'est.. c'est plus ordonné que la dernière fois, déclarais-je au lieu de partager mes pensées.

- Est-ce que vous êtes présent ici pour discuter de la joie de bien tenir un intérieur ?

- Je le sais, pas la peine de se montrer si.. si

- Si ?

- Je ne trouve pas le mot, vous me faîtes perdre mon latin !

- J'aimerais que vous perdiez d'autres choses.

- Pour quelqu'un m'ayant déclaré pouvoir attendre, se satisfaire d'une relation platonique et ne pas être un animal; vous êtes très empressé.

- Car Watson, vous vous montrez très hésitant et distant. Vous avez quelque chose sur le cœur, c'est évident.

- Ne pouvez-vous pas déduire ?

- Je suis détective pas devin !

Sa colère m'étonna, sans doute car je le vis rarement la montrer, son agacement prouvait que ma pensée lui importait et que je n'étais pas si prévisible. Pour lui, rien ne se montra plus terrible que l'ignorance. Moi, ayant toujours le sentiment de me livrer plus que lui à cause de son aspect analytique, sa profession; j'éprouvai de la difficulté à entendre ne pas être le seul à me dévoiler. La situation se montra assez cocasse, assis l'un à côté de l'autre en agissant de façon gauche.

- Pardon d'avoir haussé la voix.

- Non, je n'osais pas en parler.. Ne vous moquez pas, je me sens coupable.

- Oui ?

- Coupable vis-à-vis de nôtre relation, la discrétion est de mise, je n'y suis pas accoutumé à l'idée que si ça se sait, je ruinerais une vie et la mienne; de la possibilité d'une condamnation publique comme juridique.

- Dans l'hypothèse où nôtre liaison se révèle au grand jour, pensez-vous que vous seriez inapte à réagir ? Que je ne vous protégerais pas ? J'ai des relations, assez d'intelligence pour l'éviter.

- Toutes les personnes condamnées pour ce motif n'en manquaient pas nécessairement.

- Regardez-moi, quand je déclare vous protéger dans une situation similaire, ça n'a rien d'une promesse vide de sens pour vous rassurer, de plus l'opinion d'autrui m'importe peu.

- Je ne doute pas de vôtre parole.

- Bien, je me dois de vous rendre la pareille.

- Comment cela ?

- Vous m'avez souvent protégé de moi-même, il m'arrive parfois de songer à reprendre cette stimulation et pour ne pas vous peiner, j'arrête mon geste.

- Pas assez, à mon goût. J'aurais dû intervenir davantage, plus tôt, vous retirer la seringue des mains dès la première fois que je vous ai vu l'user.

CulpabilitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant