Chapitre 8 : nuit d'enfer

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Les paupières encore lourdes, Tony se met à bâiller en s'étirant comme un chat puis quand il se tourne sur le côté, il sent une présence dans le canapé et en sourit.

Se sentant d'attaque pour un câlin matinal avec son petit-ami, il se colle encore plus contre lui et accueille avec délectation le doux baiser de son homme sur ses lèvres.

Bizarre, il ne sent plus la barbe de sa moitié piquer délicieusement contre sa peau, se serait-il levé plus tôt pour se raser ? Impatient de voir le résultat de ses propres yeux, il les ouvre avec difficulté et met sa main en visière dessus.

- oh putain !

Pris d'effroi, il se recule aussitôt, comment a-t-il pu confondre une seule seconde Steve avec Tiberius ? C'est clairement une seconde de trop.

- mais t'es malade ! Pourquoi t'as fait ça ?

Tel un réflexe, Tony s'essuie plusieurs fois de suite la bouche avec la manche de son pull avant de lancer un regard noir de reproche à l'ambulancier qui hausse les épaules d'un air penaud tout en restant muré dans le silence, comme s'il n'a absolument aucun argument à lui apporter en retour.

- putain c'est pas vrai, c'est pas vrai.

Tony quitte précipitamment le canapé de Tiberius, il se tient maintenant la tête entre les mains, la seule chose qui le soulage et à laquelle il se rattache, c'est de voir qu'il est encore entièrement habillé, alléluia !

Malgré un sévère mal de crâne qui lui martèle les tempes, la soirée de la veille lui revient vite en mémoire, il n'a malheureusement pas rejoint Steve chez lui pour dîner avec ses parents, non, il s'est endormi comme un con sur le canapé de Tiberius qui semble avoir retrouvé l'usage de la parole tout à coup.

- t'es pas tout blanc non plus je te signale parce que c'est toi qui as commencé à me chauffer en te collant à moi, je t'aurais jamais embrassé sinon.

- et moi, je pensais me réveiller à côté de mon homme dans son salon sur son canapé ! Sinon je ne me serais jamais laissé faire !

- ben désolé, je croyais que c'était ce que tu voulais.

- ouais ben t'as mal cru !

Bon sang, il a vraiment merdé cette fois. Et en beauté. Pour la première fois de sa vie, il est en couple avec quelqu'un qui le rend vraiment heureux et à la simple pensée de le perdre ou de le faire souffrir, ce n'est même pas envisageable pour lui.

- ça va, c'est bon, j'ai pigé, y a eu erreur sur la marchandise, on oublie, il ne s'est rien passé.

- non, je peux pas faire ça, je peux pas mentir à Steve, la confiance c'est ce qu'il y a de plus important dans un couple, je l'ai appris à mes dépens et je me suis juré de ne plus refaire les mêmes erreurs dorénavant.

Tout en remettant ses baskets aux pieds, Tony jette un coup d'œil rapide au cadran de sa montre comme par réflexe.

- et merde, il est neuf heures passées, Steve doit être mort d'inquiétude. J'y vais. Merci encore pour ce fameux petit verre qui ne devait soit-disant pas s'éterniser !

Une dernière petite pique bien sentie à l'égard du propriétaire des lieux et il quitte l'appartement de Tiberius en trombe. Il en profite pour checker son téléphone dès qu'il descend la première marche de la cage d'escaliers de l'immeuble de l'ambulancier. 

33 appels en absence de la part de Steve et une dizaine de SMS qui vont de l'impatience d'abord, à la frustration ensuite puis ça passe par de l'incompréhension totale pour terminer par de la folle inquiétude et tout ça jusqu'à facilement 5 heures du matin. Le pauvre, il a vraiment dû passer une nuit d'enfer.

Nurse TonyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant