Quand on arrive en ville

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Après quelques heures de trajet, on arriva enfin à Shtôn. La route passait entre deux champs, puis entre des fermes, avant de passer sous l'immense muraille qui délimitait la ville. Il y avait une énorme porte gardée. Les gardes nous ont ouvert sans broncher, et on est entré dans la ville. Il y avait le même genre de cailloux plats sur le sol - des pavés m'a dit Eowin - et de grandes maisons en pierres. Les elfes nous ont laissé en nous indiquant la direction de l'académie. C'est là bas qu'on apprendrait à utiliser nos pouvoirs au mieux. Ils sont partit vers leur propre destination et nous vers la nôtre. Un immense bâtiment dont les tours semblaient se dresser jusqu'au ciel. On est entré dans la bâtisse, qui semblait être intégralement faite de pierre. En fait ce n'était qu'un hall d'entrée, dans lequel deux statues colossales nous surplombaient. Un peu plus loin, on a trouvé une servante prête à nous guider. Une vieille dame à la voix grinçante, dans une pièce remplie de meubles en bois. 

-On veux aller à l'université de magie pour devenir paladins. Dis-je.

Ni bonjour, ni merci, ni merde. On m'avait pas apprit ça. 

-Vous êtes trop jeunes. Répliqua la vieille. La magie ne s'apprend pas sur un coup de tête.
-C'est nous qu'on les donne les coups de tête. Lança Pyron.
-On a été choisit par les dieux pour devenir paladins. Lui par Pyrus, moi par Kröd.
-Et si vous nous donnez pas ce qu'on veux, on crame tout.
-Il va vraiment le faire, méfiez-vous. J'ai confirmé.

Il a posé sa main sur une des chaises qui était devant le bureau et celle-ci commença à prendre feu. 

-Holà, doucement ! S'est écrié la vieille en se redressant sur son fauteuil.
-Je vous l'avais dit.
-Je peux faire une démonstration aussi ? J'ai demandé.
-Pas la peine.  

Elle a prit une tablette de cire et un stylet, en nous disant qu'elle nous faisait notre dossier d'inscription.

-Vous ne savez pas écrire je suppose. A-t-elle demandé en levant un sourcil.
-Non.
-On vous apprendra. Vous vous appelez comment ?
-Pyron, fils de Briac.
-Priscia, fille de Morgane.

Elle nous a posé plein de questions, puis une autre dame nous mena aux dortoirs. Il y en avait un pour les filles et un pour les garçons. Je fus donc séparée de Pyron. A l'intérieur, on était classé par âge. J'étais avec les filles les plus jeunes. J'ai installé mes affaires, armes, quelques vêtements et bandages. J'ai gardé mes bourses sur moi.

J'ai discuté avec une jeune fille qui sortait tout juste de l'infirmerie alors que les autres étaient en cours. Elle s'appelait Chloé et avait toujours vécu à Shtôn. Elle était aussi fine qu'une brindille et j'avais l'impression que je pouvais la casser tout aussi facilement. Mais vu qu'on était dans une école de magie, elle savait sans doute lancer des sorts elle aussi, donc pas sûr. 

Dès le lendemain, on eu cours de théologie. Dans une salle du premier étage, nous avons étudié les quatre Premiers dieux : Pyrus, Pietra, Hydrolis et Aera. Kröd était le fils de ces deux dernier. J'ai remarqué que Pyron était très attentif lorsqu'on a évoqué le dieu du feu. Pyrus avait une personnalité complexe, à la fois protecteur, guérisseur et guerrier très offensif.
Pyron lui ressemblait beaucoup. On n'a pas parlé de Kröd, dommage. 

On a aussi eu des cours d'alchimie, d'histoire, et de monstrologie. ça c'est bien, pour savoir la force des ennemis. Même si je suis assez d'accord avec Pyron pour tout cramer. Enfin, lui crame tout, moi je lance des éclairs sur ce qui reste. On formait un beau duo.

On avait des cours particuliers pour apprendre à lire et à écrire, ce que les autres enfants savaient déjà. Ils nous faisaient recopier des symboles sur des tablettes de cire et nous faisaient prononcer les sons associés à ces symboles.
Dans ces cours là j'étais seule avec Pyron et notre instructeur, alors que la plupart des cours se déroulaient avec toute une classe, un groupe d'une quinzaine d'enfants. Il y avait des umair de la région, des sylvair et des altair originaire des forets du Greengolden, des nerair, mais pas de nanair. Ces derniers sortaient peu de leurs montagnes, et allaient rarement autant au Sud. 

-C'est quand qu'on s'entraîne aux armes ? Demanda-je à l'instructeur de lettre. 
-Les garçons commencent l'école militaire à 13 ans.
-Et les filles ?
-La guerre n'est pas pour les jeunes filles. Répondit l'homme.
-Mais je suis faite pour la guerre ! Répliquai-je.
-Casse-lui la tête, ça lui montrera. Me conseilla Pyron. 

C'était pas idiot. Je me suis levé en lui envoyant la tablette dans la tête, et lui ai lancé des éclairs en me précipitant sur lui. Il s'est protégé derrière son bras, d'où est sortit un bloc de pierre. ça faisait comme un bouclier rond sur lequel mes éclairs se sont perdus sans effet.

-C'est quoi ça ?
-Simple sortilège de protection. Asseyez-vous.

J'ai continué de lui lancer des éclairs, mais son bouclier le protégeait trop bien. Et je n'avais pas d'armes sous la main. 

-Donnez-moi une épée, je vous montre !
-Ce ne sera pas à moi d'en juger de toute façon. Le camps d'entraînement des jeunes est juste au Sud de l'académie, vous n'avez qu'à y aller demain entre deux cours.

Ce que j'ai fais. Après le cours de théologie j'ai faussé compagnie à tout le monde, et suis allée au camps d'entrainement. Il y avait un homme qui entrainait une bande de gamins. Enfin pour l'instant ils couraient juste en rond. Je suis allée les voir et ai dit au maître que je voulais bastonner. Il a rigolé, alors j'ai dit que j'allais poutrer un des gars. Il m'a dit d'aller jouer à la dînette, alors je suis allé à un râtelier d'arme puis désigna l'un des gars au hasard.

-Hé toi ! Viens te battre si t'es un homme.

Ils ont tous rigolé. J'ai lancé l'une des épée à ses pieds. 

-Prend la et viens te battre, ou je te découpe en rondelle !
-Ok, je vais essayer de pas te faire de mal, mais faudra pas te plaindre.
-C'est pas mon genre.
-Doucement les enfants ! A fait l'instructeur en s'approchant.

On s'est approché l'un de l'autre. Les autres ont formé un cercle autour de nous. Mon adversaire faisait une bonne tête de plus que moi et était un peu plus large d'épaule. Il s'est mit en garde avec un sourire narquois. Je me suis aussi mis en garde, avec la détermination de lui faire ravaler son stupide sourire. 


La foudre et le feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant