Face à face, on a commencé à enchaîner les coups : à la tête, aux jambes, aux flancs. Je feintais, comme on me l'avait apprit avec les épées en bois. Sauf que celles-ci étaient en fer. L'autre perdit bien vite son sourire. Bon, il savait se battre, mais il avait été très surprit de mes compétences. Il parait tous mes coups, mais il reculait. Plus le combat progressait, plus je le sentait paniquer, tandis que la foule se formait autour de nous. On avait le même niveau alors qu'il était plus âgée d'au moins deux ans. L'effet de surprise m'avait donné un net avantage qu'il avait bien faillit renverser à plusieurs reprises. Voir la pointe de sa lame passer tout près de mes yeux a remis certaines choses en perspective. L'avantage quand on combat un plus grand que sois c'est qu'on peux plus facilement frapper dans les jambes, ce qui oblige souvent l'adversaire à sauter.
L'ennui c'est qu'il était quand même agile et endurant. Vu sa carrure je pensais qu'il tenait plus de la force brute que de la souplesse. On avait tout deux fait l'erreur d'un peu trop juger sur la première impression. Mais j'étais déterminée à l'emporter. Un coup au flanc et son acier froid vint caresser ma peau. J'ai contre-attaqué immédiatement avec un coup à la tête. Pendant qu'il para, j'ai envoyé mon pied dans son bas-ventre. Le coup le déséquilibra et j'ai alors pu poser la pointe de mon épée sur sa gorge.
-T'es mort.
C'est comme ça que j'ai eu le droit de venir m'entraîner avec eux alors que j'avais même pas l'âge. C'était que des garçons et ils avaient honte de perdre contre une fille. Je leur expliquais que chez moi tout le monde se battait. Fille, garçon, aucune différence. Et c'est celui qui se bat le mieux qui décide. Des fois c'est une femme.
Je revenais régulièrement m'entraîner au maniement de l'épée, du bouclier et de la hache, tir à l'arc et combat à mains nues. Au début, ceux que je battais se faisaient largement moqués par les autres. Avec le temps j'avais l'impression que les moqueries se faisaient plus rares. Et je me suis aperçu que l'instructeur se servait de moi pour motiver les gars. Il leur disait qu'il fallait qu'ils arrêtent de se laisser ridiculiser par une fillette. Comme si les filles valaient moins que les hommes. Du coup, ça m'avait bien motivé pour être la meilleure dans toutes les disciplines possibles. Bon, je pouvais pas tout faire. Mais je voulais être la meilleure dans le maniement des armes et au combat à main nue.
Sans vouloir me vanter, j'avais un bon niveau. J'étais déjà pas dans les faibles en Angdar, ici le niveau était un poil plus bas. Mais j'étais chez les plus jeunes, j'imaginais que le niveau allait monter peu à peu. En attendant, je poutrais mes nouveaux camarades de baston, et je prenais plaisir à m'en prendre plein la face moi aussi. L'instructeur ne me ménageait pas, car il avait comprit que je pouvais encaisser aussi bien que les autres. Au final, les gars m'ont considéré comme l'un d'entre eux et on était tous des frères d'armes. On comptait nos bleus et nos bosses ensemble.
En parallèle j'avais aussi des cours de magie. Ma magie venait du dieu Kröd. D'autres personnes puisaient leurs pouvoirs magiques d'autres dieux, comme Pyron avec Pyrus. D'autres puisaient la mana naturelle, qui émanait de tous les êtres vivants. Ils avaient alors accès à des pouvoirs plus variés mais moins puissants que les prêtres ou paladins. Je ne pourrai utiliser que des pouvoirs liés à la foudre, mais ils seront bien plus puissants que les sorts de foudre d'un mage qui aurait des capacités plus variées.
C'est ce qu'on m'expliqua au temple de Kröd. Il était à quelques rues de l'académie. C'était un grand bâtiment de pierre, avec pleins de colonnes. A l'intérieur, il y avait des fresques et des peintures représentant Kröd et certains de ses fidèles utilisant la foudre pour défaire leurs ennemis. Kröd était un dieu guerrier, il était logique que ses disciples le soit. Son père, Hydrolis, donne plutôt des pouvoirs guérisseurs. C'est plutôt Aera, sa mère, qui était guerrière.
Au temple on m'apprit à contrôler la foudre, la faire jaillir de mes mains, la faire passer dans des matériaux conducteurs, ou m'en servir pour briser les matériaux isolants. Oui, bizarrement, la foudre se propageait plus facilement dans certaines matières comme le fer ou l'acier que dans d'autres, comme le bois. Ce qui tombait bien, c'est que les armes et armures étaient très souvent en métal, donc conduisaient la foudre. Même les armures en cuir, si ça ne passait pas aussi bien que dans du fer, ça pouvait quand même passer assez facilement. Il fallait que je m'entraîne à faire ça. Et je savais où trouver de bon cobayes.
C'est en effet au camp d'entraînement aux armes que j'utilisais ces capacités offensives. Je tentais d'utiliser la foudre pour défaire mes adversaires malgré leurs armures. J'y arrivais plutôt bien. Je ne leur causais jamais de dommages irréparables, mais je leur causais pas mal de chocs électriques bien dérangeants. Et puis ça pouvait passer de l'un aux autres, donc face à une armée il était possible de sonner tout un groupe. Mais il me fallait plus de puissance magique pour cela.
Donc plus de leçons au temple de Kröd. C'était des exercices dont je n'avais pas l'habitude. Je travaillait avec Istarië, une altair prêtresse de Kröd. Elle avait de grands yeux bleus et de doux cheveux blonds. Plus long que les miens. Et plus brillants.
Les elfes, qu'ils étaient sylvair, alteir ou nerair - c'était différentes espèces d'elfes - avaient une affinité naturelle à la magie, que les umair étaient peu à peu en train de perdre, et que les nanair avait - semblait il - totalement perdu.
Évidement j'étais un peu un cas à part, puisque c'était le dieu Kröd lui même qui m'avait choisit.
Pareil pour Pyron, choisit par Pyrus. Lui apprenait la magie dans son temple, et on en discutait dans nos temps libre, à l'académie.Les exercices qu'on pratiquait chacun de notre coté étaient assez similaires. Lui aussi c'était un altair qui lui enseignait la magie, un gars du nom de Fantur. Il lui faisait manipuler des flammes, et guérir des blessures avec la magie du feu.
-C'est bien, tu va pouvoir nous soigner après nos bastons.
-Seulement après que tu ai abandonné.
-Je n'abandonne pas.Il a sortit sa hache d'un air déterminé. J'ai souris et j'ai sortit mon épée. On était prêt à nous mettre violement sur la gueule, en toute amitié. On avait fait ça toute notre enfance.
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La foudre et le feu
FantasyJe prend des mandales dans la tronche depuis l'âge de cinq ans. Je maîtrise les armes et la foudre. Je vais devenir paladine de Kröd.