18. Trop lucide.

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Plusieurs jours se sont écoulés depuis que Lexie est arrivée chez Peter. Des habitudes commencent déjà à s'installer. Chaque matin, Peter prépare un petit déjeuner supplémentaire avant d'aller rejoindre Marinette. La cave d'affinage se trouvant juste à côté de son burron, il fait régulièrement des aller-retours afin qu'elle ne reste pas trop longtemps seule après son réveil. Dès qu'elle se réveille, elle attaque son morceau de pain accompagné de confiture de myrtilles. Rapidement, son grand-cousin la rejoint, et l'aide à s'habiller chaudement, puis l'amène avec lui dans la cave.
Pendant que lui et Marinette terminent le travail d'affinage, elle s'occupe avec quelques crayons de couleurs et un carnet découverts au fond de sa valise. Ce jour n'échappe pas à la règle.

- C'est bon ma puce ? T'es bien installée ?
- Oui je suis bien. Merci tonton Pet'.

Peter laisse alors la petite s'occuper seule, et retourne aider Marinette.

- Et dire que ya trois jours t'avais pas du tout envie de t'en occuper.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Elle va pas fondre parce qu'elle est restée cinq minutes toute seule au réveil.
- Tu voudrais que je la laisse se débrouiller toute seule pendant qu'on s'occupe des fromages ? s'offusque le chevrier.
- Bien sûr que non. Moi aussi je suis plus tranquille quand elle est là. Mais y a de quoi rire en te voyant. Tu parais complètement paniqué tant qu'elle est pas dans ton champ de vision.

Peter détourne le regard, gêné d'être pris une fois de plus en flagrant délit de sensibilité.

- Franchement c'est pas la peine de jouer au dur comme ça, tu trompes personne.
- Je joue pas au dur.
- Oh que si. Tu fais le gars fort qui a peur de rien, mais dès qu'il y a une nenette un peu sensible ou fragile qui passe, le dur se fait la malle. T'essayes de faire croire que t'as un cœur de pierre, sauf que quand t'es avec Heidi ou même Lexie t'es plus du tout le même. Tu trompes peut-être les autres, mais pas moi.

Peter ne répond pas, il sait qu'elle a raison. Et vue la clairvoyance qu'elle a eu avec lui, rien ne sert de nier ses propos. Il n'aime pas du tout qu'on lise en lui de cette façon. Habituellement, c'est lui qui parvient à discerner ce que les autres ne voient pas.

Après encore une poignée de minutes, les deux jeunes gens ont achevé leur travail matinal, et repartent chacun de leur côté.

Après avoir ramassé ses crayons, Peter se saisit de la petite, et la dépose sur ses épaules.

- Allez viens ma puce, on va se mettre au chaud.
- Dis ?
- Oui ?
- Tu me la montreras la fille que tu parles tout le temps ?
- Heidi ?
- Ah oui c'est ça.
- Je parle pas d'elle tout le temps.
- Ben si un peu quand même. On va aller la voir alors ?
- Ça te dit qu'on monte la voir cet après-midi ?
- Oh oui, ça serait trop bien !
- Et ben on va faire ça alors.
- Troop bien !!

***

- Allez plus vite !
- Eh doucement ! Ça grimpe, surtout avec des raquettes aux pieds et toi sur mes épaules. Tu fais ton petit poids.
- Mais moi j'ai trop hâte d'arriver !
- Ça tombe bien, tu vois le chalet tout là-bas ?
- Oui.
- C'est son chalet.
- Troop bien !

Quelques mètres de plus, et tous deux arrivent à destination. À peine quelques secondes après les coups, la porte s'ouvre sur Heidi.

- Peter ? s'étonne la jeune femme néanmoins heureuse de cette surprise. La confusion se dessine encore un peu plus lorsqu'elle relève la tête vers Lexie.

- Je voulais te présenter quelqu'un . Enfin quelqu'un voulait vraiment te rencontrer en fait.
- C'est toi Heidi ?
- Oui. Et toi ? Comment tu t'appelles ?
- Lexie !

Heidi lui sourit avant de diriger son regard interrogateur vers Peter.

- Tu te souviens de Sophia ?
- Eu oué, c'est elle qui... Rentrez d'abord, vous allez prendre froid, on discutera de ça dedans.

Juste la montagne, toi, et moi. [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant