Juste la montagne, toi, et moi. [En Cours]

1 De vieux amis.

Ça faisait des mois qu'il n'y avait pas eu une seule goutte d'eau. La sécheresse avait fait des dégâts, et tous étaient très inquiets. Dans la vallée, beaucoup étaient sur le point de mettre la clef sous la porte, voire même peinaient à se nourrir. Le grand-père lui-même n'avait jamais vu une sécheresse aussi sévère. Personne n'y croyait plus quand, enfin, des nuages menaçants firent leur apparition en haut de la montagne. Quand les premières gouttes tombèrent, ce fut un soulagement et une joie à la hauteur de l'inquiétude générale.

Peter était à l'estive quand l'orage éclata, et même lui qui savait si bien décrypter les signes du ciel se fit surprendre. Il gardait son troupeau ainsi que quelques chèvres qui appartiennent aux habitants de la vallée. En quelques minutes à peine, aussi bien lui que les chèvres étaient détrempés. Il partit aussi vite que possible, d'autant plus qu'en haute montagne, les orages peuvent être très dangereux.

*

Heidi, inquiète, l'attend en scrutant son arrivée par sa fenêtre. Elle aussi sait qu'il ne faut pas se trouver en haute montagne par temps d'orage. Elle se précipite sous la pluie à peine l'aperçoit-elle pour l'intercepter.

- Peter ! Peter !! Arrête !!
- Mais que ce que tu fais sous la pluie? Vas te mettre à l'abri ! Je peux pas m'arrêter !

Les quelques instants que Heidi passe sous la pluie suffisent pour qu'elle aussi, à son tour, soit trempée jusqu'aux os. C'est le grand-père qui clôt la discussion:

- Peter ! Viens te mettre à l'abri ! Tu ne peux pas redescendre avec ce temps ! Mets tes chèvres dans la grange et viens vite, je les traierais plus tard !
- Mais...
- Et dépêche toi, tu vois bien que ma petite fille se mouille par ta faute !!

Même s'il est vieux à présent, jamais Peter n'oserait le contredire, malgré le temps passé. Il a vite fait de rentrer les chèvres et de se mettre au chaud, trop content de ne pas avoir à redescendre sous la tempête ; et de passer la nuit sous le même toit que Heidi. Il est toutefois soucieux, sa mère va se faire un sang d'encre.

- Tiens prends ça et vas te sécher. Et mets tes vêtements au bord du feu, si tu veux qu'ils soient secs demain matin, lui dit le grand-père en lui tendant un vieux drap.

Le chalet où ils se trouvent contient peu de meubles. Il est rustique comme tout ce qui s'y trouve. Il s'en dégage le mélange d'une forte odeur de bois, et d'une plus subtile des vieux objets que l'on trouve dans les greniers de nos grands parents. Il contient seulement le minimum indispensable à la vie ici. On y trouve entre autres juste deux chaises, ce qui oblige Peter à s'asseoir sur un vieux coffre ce soir-là.

Le repas est rapide comme chaque soir, un bol de soupe, du lait de chèvre, 2 tranches de lard, et du fromage fondu, dont l'odeur vient s'ajouter à celle du chalet.