Juste la montagne, toi, et moi. [En Cours]

2 Le retoure de Anna

Le jour se lève sur le chalet, partout les oiseaux entonnent leurs chants matinaux. Les rayons de soleil s'infiltrent à travers les sapins et viennent éclairer le visage de Heidi encore endormie et la réveiller en douceur.

Elle ouvre les yeux doucement et regarde, presque par réflexe, l'horizon éclairé par les lueurs orangées de l'aurore. La pluie récemment tombée à comme redonné vie à la montagne, et tous les animaux qui avaient disparus refont enfin leur apparition après cette longue famine.

La jeune femme se réjouit en revoyant tous ces paysages chers à son coeur de nouveau comme auparavant. Tout cela lui a tellement manqué ces derniers temps, voir ses belles montagnes mourir lui brisait le cœur.

Cela fait à présent une semaine que cette nuit d'orage a eu lieu ; et chaque après-midi, elle l'a passé avec son ami de toujours, comme ils le faisaient durant leur enfance. Parfois elle y écrit quelques pages. Il lui semble que l'inspiration vient plus facilement en extérieur. Il s'était passé bien trop de temps sans qu'elle ne se rende à l'estive, et elle avait décidé qu'elle ne laisserait plus jamais passer autant de temps, ce qui n'est pas pour déplaire à Peter, bien au contraire.

C'est ce moment que choisissent les chèvres pour faire tinter leurs cloches sous sa fenêtre suivi de leur chevrier, qui va ensuite frapper à la porte du chalet. C'est le grand-père qui lui ouvre.

- Heidi est là grand-père ?
- Bonjour Général en chef des chèvres. Oui elle dort encore, quesque tu lui veux ? répond-il de son air bourru.

Heidi s'interroge. Pourquoi donc veut-il la voir à cette heure-ci, alors qu'elle va le rejoindre peu de temps après ?

- Rien, je veux juste lui dire un truc.
- Et bien dis le moi je lui passerai le messa...
- Attend, interrompt Heidi en descendant les marches, encore dans sa tenue de cette nuit.

Peter rougit en l'apercevant, la vision de son amie en chemise de nuit lui fait repenser à cet éclair cette fameuse nuit d'orage. Le grand père lui jette un regard qui en dit long, ce qui rend immédiatement ses couleurs d'origine au jeune homme.

- C'est bon je suis levée, qu'est ce qu'il y a ?
- Euu... bégaie Peter. Non mais rien en faite.
- Ba pourquoi ?
- Laisse faire, je te dirais cette aprèm.
- Part pas comme ça ! Attend !! !

La jeune femme a beau s'egosiller, c'est peine perdue, son ami file sans se retourner.

- Pourquoi il t'a fait un clin d'oeil en te disant à tout à l'heure ? gromelle grand-père.
- Aucune idée, j'imagine qu'il est content de me voir cet aprèm'. I
- Et pourquoi il a pas voulu te parler devant moi ?
- Arrête grand-père ! C'est bon maintenant.

Grand-père continue à marmonner dans sa barbe, blanche depuis longtemps, et part travailler comme à son habitude.

***

En montant à l'estive, la jeune montagnarde est songeuse. Ce matin, elle a rédigé un nouveau chapitre de son roman en cours, un passage important qui va changer le destin du héros.
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