chapitre 25

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Sophia ferme la porte derrière elle, avant de faire signe à Peter de la suivre. Déboussolé par ce qu'il vient de voir, il en oublierait presque Marinette, qui se fait discrète.

— Sophia, je suis venu avec une amie.
— Ah.
— Et… elle peut venir avec nous ?
— Au point où j'en suis, une personne de plus ou de moins au courant, ça va pas changer grand-chose.

Peter lui fait signe de les rejoindre.

— Bonjour, Marinette, se présente la jeune femme, avec un grand sourire.
— Sophia.
— Peut-être que vous préférez rester tous les deux ?
— Lexie est l–
— Marinetttte ! s'écrit alors Lexie en l'apercevant.

Elle lâche alors la main de Peter pour se précipiter dans ses bras.

— Heidi aussi elle est là ?
— Elle est dans les montagnes ma puce.
— Ohhh.
— Mais moi je suis là hein !

Marinette signe discrètement aux deux cousins de s'éloigner, tant qu'elle s'occupe de la petite.

— Oui c'est trop bien ! On va dans les montagnes après ?
— Pas pour le moment. Tu me montres les coins que t'aimes bien ici ?
— Y a le gros sapin. Un comme dans les montagnes. Il est trop beau ! Tu viens ?

Marinette s'éloigne, avec Lexie qui trottine à côté d'elle, sa petite main agrippée à la sienne.

— Je peux lui faire confiance ?
— Elle s'est beaucoup occupée de Lexie quand tu me l'avais laissé. Elles s'entendaient très bien.
— C'est elle que j'ai croisée quand je suis venue chez toi la première fois non ?
— Humm.
— C'est une amie qui vit avec toi, et qui t'accompagne jusqu'ici ?
— Oui. Enfin elle vit pas avec moi. Du coup, maintenant que la puce t'entends plus, qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu la laisses vivre comme ça ?
— J'ai pas le choix Peter.
— On l'a toujours. Surtout quand on a une petite fille pleine de vie.
— Je sais pas comment vous vivez dans vos montagnes, répond Sophia, en continuant sa marche, mais ici on vit pas d'amour et d'eau fraîche. On a besoin d'argent. Et c'est justement parce que j'ai une fille que j'en ai d'autant plus besoin. Pour qu'elle mange, et qu'elle aille à l'école. Et sans père, c'est compliqué de tout gérer. Rien que pour trouver quelqu'un qui veut bien me donner du travail, c'est un vrai chemin de croix. Quand ils apprennent que je suis mère seule, ils me referment la porte au nez.
— Viens avec moi. Viens vivre dans les montagnes. Tu pourras travailler avec moi.

Sophia soupire.

— C'est pas aussi simple
— Bien sûr que si. Ya quoi qui t'en empêche ?
— J'ai des dettes. Ils vont pas me lâcher comme ça.
— Qui ça ?
— Ceux à qui je dois de l'argent.

Peter l'incite du regard à poursuivre. En retours, Sophia détourne le regard.

— Ça sert à rien que je t'en dise plus.

À son tour, Peter soupire.

— Ils te suivront pas là-bas.
— C'est ce que tu crois.
— Comment tu veux qu'ils te retrouvent ? Ils te suivent toute la journée ?

La jeune maman ne répond pas tout de suite. Elle s'assoie sur un banc au bord de la rue, où Peter la rejoint.

— Non. Ils ne me suivent pas non. Je sais pas, il faut que je réfléchisse.
— Réfléchir à quoi ? Pense à ta fille !

Devant le manque de réaction de sa cousine, Peter insiste.

— Ta peur de quoi ? Qu'est qui peut être pire que ici ? Pourquoi tu réfléchis ?
— Et Lexie ? Je peux pas lui faire changer de vie comme ça !
— Elle attend que ça. T'as bien vu, elle m'a tout de suite demandé si on partait dans les Alpes quand elle m'as vu. Et pareil avec Marinette. La petite, elle a besoin de nature. C'est pas une vie pour elle ici.

Juste la montagne, toi, et moi. [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant