24. Stupeur

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Marinette et Peter sont ainsi partis loin de leurs montagnes, à la rencontre de leurs familles respectives, ce qui est une première pour Peter qui n'avait jamais quitté ses montagnes. Il ne peut s'empêcher d'observer autour de lui tant de nouveautés, tout en pensant à ce que Heidi a dû ressentir lorsque elle aussi avait quitté ses précieuses montagnes. Heidi justement, a accepté durant les quelques jours de leur absence de s'occuper du troupeau de Peter. Ce ne sera pas de tout repos, mais à défaut d'être reposant, ce ne sera pas bien compliqué pour elle. Elle s'occupe des chèvres de son grand-père depuis qu'elle est petite. Et quelques jours sont vite passés. 

Dans le train les menant là où jadis Marinette a vécu, les deux amis sont silencieux. Les enjeux des quelques jours à venir sont colossaux pour eux. Leur espoirs peuvent se voir réalisés, ou bien réduits proche du néant. 

En arrivant, Marinette est anxieuse. Remettre les pieds dans cette gare, où la dernière fois, elle était entrée pour fuir et ne jamais revenira quelque chose de perturbant. Elle sait que, même si le risque est mince, elle peut croiser ses géniteurs d'un moment à un autre. Il ne peuvent certes plus rien contre elle, en théorie du moins ; mais elle a beau avoir pris la décision de ne plus les laisser influencer sa vie, ses peurs sont ancrées et tenaces. Elle ne peut s'empêcher de regarder sans cesse de tous côtés si elle les voit, ce qui n'échappe pas à Peter. 

- T'en fait pas, même s'ils te voyaient, ils ne peuvent rien contre toi. Et de toute façon, je ne les laisserait pas t'emmener comme ça. 
- C'est vrai ? interroge Marinette, touchée, en se tournant vers lui.
- Ben, oué. T'es mon amie, je vais pas laisser des gens te rendre malheureuse, répond-il, perturbé par son regard. Bon et j'ai besoin d'aide moi pour mon troupeau. Les vêlages vont bientôt commencer. 
- Ça c'est si j'accepte de continuer à te supporter. 
- Oui. Bien sûr. 
- Fait pas cette tête, tu vois bien que je te charrie. 

Marinette rit, elle ne saurait plus se passer de tous ses petits moments en sa compagnie, et de son humour, même quand il est douteux. Il arrive à lui faire oublier le temps d'un instant ses angoisses. Mais elles sont trop tenaces pour ne pas revenir au galop dans un lieu autant ancrée de souvenirs. 

- Bon, je veux pas traîner dans le coin. Je dépose la bouteille, et je file.
- Comme tu veux… Enfin, ça va être dur de partir avant le prochain train.
- Je sais bien, mais on peut attendre en pleine forêt. Là bas c'est de bons souvenirs que j'ai. Et je ne risque pas d'y faire des rencontres que je ne veux pas faire. Allez suis moi. 
 

Marinette conduit Peter à travers ces lieux qu'elle connaît bien pour les avoir tant parcourus. Après une traversée désagréable de la ville pour Marinette, ils arrivent en bordure de la ville, et pénètrent dans la forêt. 

- Viens, c'est pas loin. 

Après quelques minutes à travers les bois, où Marinette semble tout de suite plus à son aise, elle fait halte. Elle relève le regard vers Peter, puis lui désigne une grosse pierre. Ils sont arrivés. Sans un mot, Marinette sort alors de son sac une bouteille bouchée hermétiquement avec un bouchon en liège, afin de préserver son précieux contenu de l'humidité. Le contenu, justement, est composé d'une lettre manuscrite contenant tout l'espoir de son écrivaine. 

Solennellement, elle dépose la bouteille précieusement comme elle avait fait tant de fois. Elle se tourne ensuite vers Peter qui ne sait décrypter son regard, où tant d'émotions différentes se mêlent. 

Finalement elle se retourne doucement, avant de s'adresser à Peter. 

- On y va ? 
- Comme tu veux. 

Au dernier moment, avant de perdre de vu, au millieu des arbres, le rocher où son précieux message est caché ; Marinette se stoppe brusquement. 

- Attends. 

Juste la montagne, toi, et moi. [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant