chapitre 12

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Depuis l'aube, Maya essayait de trouver un moyen d'aborder Amndy Moustapha, mais ce dernier avait le visage fermé. Très orgueilleuse, elle ne voulait pas s'excuser malgré le regret qu'elle ressentait, reconnaissant qu'elle avait tort de l'avoir giflé.

Depuis sa chambre, Maya pouvait entendre les éclats de rire qui provenaient du rez-de-chaussée.

La curiosité la poussa à descendre les escaliers.

Elle trouva en bas Moustapha, Saly, Junior et Latyr assis sur les sofas autour d'un fourneau à gaz. Quoi de mieux qu'une tasse de thé bien chaude après un ventre plein ?

Hey Maya l'abeille, lâcha Junior.

Salut, comment vous allez ?, leur demanda-t-elle.

Ça va, ça peut y aller... tu viens ?

Elle hésita une seconde, lançant un coup d'œil à Moustapha qui ne prenait même pas la peine de la regarder.

Oui, bien sûr...

Elle partit s'asseoir auprès de Junior et fit face à Moustapha.

Où est maman ?, demanda la jeune femme.

Elle vient de sortir avec tonton Aziz..., répondit Saly.

Maya hocha simplement la tête en guise de réponse.

Saly, yaw amngua copain (dis-moi Saly, est-ce que tu as un copain ?) ?, demanda Latyr.

Ce qui attira l'attention de Moustapha, sachant comment son ami est un coureur de jupons.

Bouko tontou (ne lui réponds pas), intervint-il.

Qu'est-ce que ça peut te faire, Tapha ? Je suis un gentleman et je sais comment tenir une femme...

Moustapha l'interrompit dans son éloge.

Saly, tu vois son discours là, il le fait à toutes les femmes. C'est un Don Juan et je ne te le conseille pas. C'est valable pour lui..., dit-il en indexant Junior.

La jeune femme hocha la tête en souriant.

On a passé 5 mois ensemble, tu devrais savoir qu'on n'est pas ce genre de personnes, se défendit Latyr.

Même des années ne suffisent pas pour connaître une personne, lâcha Maya pour la première fois.

Ouais, je suis d'accord avec toi..., répondit Saly.

Tu prends du temps juste pour ce foutu thé..., râla Moustapha contre son ami.

Roh, c'est bon..., râla Latyr à son tour.

Aussitôt, le thé fut servi.

C'est amer et il n'y a pas assez de sucre, commenta Junior.

La tête choquée de Latyr les fit éclater de rire.

Je n'aime pas du tout, désolé mec, ajouta Moustapha.

Si c'était Lahad, il l'aimerait comme ça..., rit Maya.

Tout le monde se tut lorsque le nom du défunt fut prononcé. Maya n'avait même pas compris pourquoi elle avait comparé Lahad et Moustapha.

Hahaha.

Un rire faux et bref retentit, apaisant la tension.

C'était sûrement le but de Latyr quand il effectuait ce rire pas du tout drôle mais qui semblait très nerveux.

Une Douce souffrance [ Terminée ]✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant