chapitre 11

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Le manquement est un sentiment d'infélicité qui laisse un énorme vide dans le cœur de la personne qui le ressent.

C'est un sentiment d'infirmité, un sentiment d'affliction, un besoin à satisfaire.

Il devient plus compliqué si la personne qui nous manque est dans l'au-delà, si on est incapable de la voir, impossible de lui parler ni de la toucher.

Il devient encore plus compliqué si on ne peut plus entendre les rires de cette personne, sa voix mélodieuse, ce regard amoureux, son sourire sédatif, si on ne peut plus sentir la douceur de cette peau veloutée.

Nul ne ressent la douleur que celui qui la porte.

Mais si celle-ci disparaît, les souvenirs demeurent éternels.

Cinq longs mois qu'Abdul Lahad a rejoint les cieux.

Cinq longs mois que Maya ne digère toujours pas la mort de son mari.

Accepter la mort de ce dernier lui était difficile, pourtant Lahad l'avait beaucoup préparée à son départ.

Hier encore, elle a pleuré sa disparition, comme toutes les autres fois d'ailleurs.

Étouffée sous sa couverture, la chambre était dans un noir profond, aucune issue de lumière. Elle s'y sentait bien dans le vide, dépourvue d'émotions, plus rien ne comptait pour elle.

Les membres de sa famille en souffraient, ainsi que ceux de son défunt mari.

Maya ne sortait plus, enfermée dans sa bulle, cela lui paraissait convenable.

Coupée de tout sentiment, elle ne ressentait plus rien si ce n'est de la tristesse.

Alors que les membres de la famille Ndiayéne ainsi que ceux de Maya étaient dans le salon, Aziz les avait tous convoqués pour leur parler d'une chose importante.

Saly, peux-tu faire appel à Maya, s'il te plaît, lâcha Aziz.

Saly était en effet la nièce de Mariam. Elle était venue aux funérailles de son cousin et depuis, elle n'était toujours pas rentrée.

Oui, mon oncle, tout de suite.

Elle monta les escaliers et frappa à la porte de la chambre de la jeune femme.

Aucune réponse ne se fit entendre.

Saly décida alors d'y pénétrer. Elle alluma la lampe, illuminant la pièce.

Surprise, Maya releva la tête quand elle vit Saly au pied de son lit.

Salut Maya, mon oncle vous demande en bas.

Se frottant les yeux, la jeune femme répondit d'un ton neutre.

Ok, j'arrive.

Saly allait partir quand elle se retourna.

Oh oui, tes parents sont aussi là.

Pourquoi sont-ils là ?, s'inquiéta-t-elle.

La demoiselle haussa les épaules en guise de réponse avant de retraverser la porte.

Maya prit le temps de passer de l'eau sur son visage et se changea en une simple robe en wax.

Elle descendit aussitôt les escaliers avant de pénétrer dans le salon. Les salutations se firent lorsqu'elle partit s'asseoir à côté de sa mère.

Instantanément, Aziz prit la parole :

Merci à vous d'être venus. Je ne vais pas être long. Si je vous ai convoqués ici ce soir, c'est parce que j'ai quelque chose de très important à vous annoncer. En effet, comme vous le savez tous, Lahad est parti à fleur de l'âge, laissant sa femme. Cependant, avant qu'il ne s'en aille, mon fils m'a révélé un vœu qu'il voudrait que nous exaucions pour lui. Lahad tenait beaucoup à Maya et il ne voulait pas qu'elle sorte de la famille. Donc, il aurait voulu que notre belle-fille se marie avec notre fils Amndy Moustapha afin de conserver les belles relations qui existent déjà entre les deux familles. J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Ne vous inquiétez pas, nous respecterons votre décision, quelle qu'elle soit, même si Lahad aurait vraiment voulu que Maya reste dans notre famille.

Une Douce souffrance [ Terminée ]✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant