Déception

17 6 14
                                    

Jessica:

J'arrivai au parc lorsque Débie arriva dans l'autre sens. Nous nous rejoignons sur les balançoires, proches l'une de l'autre. Après quelques instants, elle brisa le silence:

— Balance, s'il te plaît! hurla-t-elle. Je ne comprend vraiment pas ton comportement.

Je me calmai avant de lui répondre.

— Écoutes, lorsque ce matin, je me suis réveillée dans ton corps, encore une fois, malgré que nous avions passé la soirée à papoter ensemble, ça m'a mise dans tous mes états, dis-je.

— Tu penses que ça n'a pas été mon cas? Moi aussi j'ai été très déçue, mais en chemin, je me suis rendu compte que cela pouvait venir d'une seule raison, objecta Débie.

— Laquelle? dis-je perplexe.

— Moi, hier, je me suis vraiment amusée avec toi et j'ai été sincère, mais maintenant que j'y pense, je m'en rend compte. Pour toi hier, ce n'était qu'un test. Tu t'es forcée a passé la soirée avec moi pour espérer revenir à ta vie. Mais tu sais quoi? C'est pas en fakant que toute cette histoire va se régler! hurla-t-elle.

Je me mis à pleurer, c'était plus fort que moi.

Elle continua:

— Il faut qu'on s'apprécie vraiment, tu comprends?

Je n'arrivai pas à parler tellement que je pleurai, ma gorge de nouait.

— Est ce que tu comprends, Jessica? répéta-t-elle.

— Je n'avais aucune intention de te faire du mal, tu sais, dis-je en sanglotant. C'est juste que je suis tannée d'attendre que tout revienne comme avant.

— Donc tu avoues? Bref, il faut juste que tu t'en rendes comptes que tu nous aides à zéro en ce moment! Il faut être sincère, comme l'a dit Gilbert. Sur ce, ciao! dit-elle en sautant de la balançoire et en partant en courant.

Il ne restait plus que moi, seul dans ce parc, pris avec mes remords. Pourquoi, à cette époque, je gâchais toujours tout? C'était plus fort que moi...

Débie:

Je courais, sans m'arrêter. Je savais que j'avais passé tout droit devant ma maison, mais je n'arrivais plus à m'arrêter de courir, comme prise dans un élan d'énergie.

Mais tout à coup, je n'eus le choix que de m'arrêter, car la douleur était beaucoup trop intense. Tellement que je n'arrivai plus à être debout, je m'écroulai. Je perdue connaissance et une jeune femme qui promenait son bébé dans sa poucette appela le 9-1-1.

***

Je me suis réveillée à l'hôpital. J'étais dans un lit, mes parents à l'entour de moi. Je n'arrivai à prononcer aucun mot, tellement que les médecins m'avaient bourrés de pilules. J'entendais aussi très mal, car tout ce j'entendais à ce moment là, c'est la mère de Jessica qui criait:

— Doct...s'est réveillée!

Quelques heures plus tard, le médecin me parla. Il me dit alors que j'avais fait une crise d'anxiété et ensuite, que je m'étais écroulée au sol. Ensuite, une dame ayant vu la scène aurait appelé les urgences. J'aurai eu une commotion cérébrale en tombant.

Mon œil! Une crise d'anxiété? Moi je savais bien que ce n'était pas ça, mais comment l'expliquer? Il n'y avait aucune explication valable. Je ne dis donc rien et je me rendormie.

***

En me réveillant, j'avais pris mon cellulaire, mais avec difficulté. Je voulais regarder mes messages. Bien sûr, j'en avais reçu de Jessica (voir photo). J'étais à l'hôpital depuis combien de temps? Elle m'avait envoyé des messages quelques heures plus tard encore! Oh mon dieu! Il est 22 heures! Je regardai ses autres messages(voir photo numéro deux) lorsque le médecin entra.

— Tu pourras sortir de l'hôpital dans quelques jours, après avoir fait des scanners de ton cerveau. Mais me niaisez-vous Jessica? Vous êtes sur votre cellulaire malgré votre commotion? C'est la pire chose à faire! Donnez-moi le! Je vais aller le porter à vos parents lorsqu'ils vont revenir de la cafétéria, dit-il en me l'arrachant des mains.

Je ne pouvais donc pas écrire à Jessica...

***

Je vis Jessica arriver dans ma chambre en courant. Elle demanda à mes parents (ils étaient vraiment là pour moi pour une fois) de sortir, malgré qu'ils refusaient. Après quelques minutes d'obstination avec mes parents, Jessica réussit à les faire sortir de ma chambre. Elle marmonna qu'elle venait de faire trois hôpitaux pour trouver où j'étais finalement. Voyant que je ne répondais pas (et je ne pouvais pas parler sous cette médication), elle commença:

— Je suis vraiment, vraiment, vraiment désolé! Lorsque j'ai ressenti que quelque chose t'étais arrivée et qu'en plus, une deuxième vague de ce genre de crampe était arrivée, je me suis mise à paniquer...

Je ne l'avais pas senti, la seconde vague. Sûrement car j'étais déjà sans connaissance. Je l'écoutai vaguement, mon cerveau en compote.

— Je devenais folle à force que tu ne répondais pas à mes messages! J'ai donc fait tous les hôpitaux de la ville, et je t'ai finalement trouvé. Tu ne sais pas à quelle point je me suis inquiétée et c'est là que je me suis rendue compte à quel point que tu était précieuse pour moi, dit Jessica en marmonna la dernière phrase.

— Je ne sais pas ce que je ferai sans toi. Je ne voulais pas me l'avouer et je pense que c'est pour ça qu'on est encore dans ce pétrin, mais ça a été la meilleure semaine de ma vie. Ça peut paraître étrange, mais je te le dis. Je t'ai toujours enviée, car je t'admirais, et n'avoir guère le choix d'être avec toi m'a beaucoup fait apprendre sur ta personnalité en or, dit-elle en pleurant à chaudes larmes.

Elle pleurant tant, elle avait l'air encore plus dévastée que moi. Je vis mes parents rentrer dans la chambre, sans rien dire et sans rien faire. Nous nous sommes alors endormis tous les quatre.

KarmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant