Le temps peut-il vraiment tout arranger?

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Jessica:

La cloche sonna enfin. J'attendais ce moment avec impatience, tellement que le cours de chimie était ennuyeux. Je sortis en flèche de la classe pour aller faire mon sac, histoire de sortir la première pour ne pas recevoir d'insultes à mon égard. Une fois dehors, j'attendis proche de l'érable du stationnement la sortie de Débie. Lorsque je l'a vit sortir, je me précipitai vers elle.

— Eille, attend-moi! criai-je.

— Désolé, je veux vite rentrer à la maison pour réfléchir, lança Débie.

— Je viens avec toi, après tout, c'est ma maison. Et étant donné notre situation, je pense qu'on devrait réfléchir ensemble, dis-je.

— Ça tombe bien, car c'était le plan, n'oublie pas. Le majordome nous attend au coin de la rue, dit-elle.

Je lui emboîta le pas pour la rejoindre, elle marchait si vite! Une fois à ses côtés, nous étions déjà devant la voiture. Elle prit place à l'avant du véhicule, tandis que moi, je me mis à l'arrière.

C'était tellement bon de retrouver cette belle voiture que ma famille possède depuis des générations.

Une fois devant MA demeure, je sortis en trombe et Débie fit de même. Je savais que mes parents étaient trop occupés à travailler pour se rendre compte de l'invité, soit moi, leur fille. Débie et moi allèrent dans ma chambre.

En rentrant, elle articula:

— De quoi veux-tu parler?

— Comment suis-je supposé le savoir? Oh, mais attends! J'étais supposée être dans ma semaine il y a quelque jours, non? lançai-je à la dérobée.

— Ouais... dit Débie devenue rouge tomate.

— Écoutes, considérant ton corps, je sais que tu n'as pas tes règles. C'est comme un don chez moi de savoir ce genre de choses. Alors, comment as-tu réagi?

— J'ai plutôt été surprise que tu n'étais pas enceinte, articula lentement Débie.

J'étais devenue rouge tomate moi aussi. Enfin je crois. Ce commentaire était tellement déplacé!

— Je vais ignorer ton commentaire, mais sache que je prends la pilule. Je pensais que c'était une évidence, alors si tu ne l'as pas pris dernièrement, alors oui, je vais peut-être être enceinte, dis-je d'un ton sûr de moi.

Débie devint livide, blanche comme un fantôme.

— Omg tu aurais dû voir ta face! C'est une blague. J'ai peut être l'air d'une p*te, mais je n'en suis pas une, tu sauras. Je ne prends pas la pillule, car j'ai toujours refusé les avances de mon copain.

— Tu m'as vraiment fait peur... mais ça me surprend que tu aies toujours refusés ses avances, chuchota Débie, comme si le sujet était malsain.

— Tu vois, tu me connais mal! dis-je à la rigolade. Mais maintenant, raconte-moi tes "premières règles".

— Toi, tu es vraiment bizarre de savoir si les gens ont leurs règles ou pas. Mais bon, ok... dit-elle sur un ton peu sur d'elle.

Elle me déballa tout, et je pense que je n'ai jamais autant ri de ma vie! Mais comment a-t-elle pu mettre sa serviette à l'envers?

Ce soir-là, nous avions parlé durant des heures, jusqu'à ce que le majordome viennent nous voir pour me demander si je voulais rester coucher ici. J'acceptai avec plaisir, car je m'ennuyais de mon lit.

Débie:

Je n'aurai jamais cru dire ça, mais j'ai passé une super belle soirée avec Jessica hier. Gilbert nous a commandé en secret (car les parents de Jessica ne voudraient pas), comme en mission spéciale pour éviter que les autres domestiques ne voient ce qui se tramait, une pizza extra large garnie de bacon et de pepperoni.

Que c'était bon! Un vrai délice. On a aussi parlé de beaucoup de potins, comme de mes premières règles. J'étais beaucoup honteuse, mais sa réaction m'a plu. Nous avons beaucoup ri de ça ensemble. En l'espace d'une soirée, et je dis bien en l'espace d'une soirée, nous avions tout oublié nos chicanes, notre haine l'une envers l'autre. Mais le lendemain matin, j'avais l'impression d'être repartie à la case départ, car elle était redevenue froide comme du marbre.

Vers dix heures, après le petit déjeuner, étant donné que nous étions en pédagogique, je lui ai demandé ce qu'elle voulait qu'on fasse aujourd'hui et elle m'a renvoyé chez moi! Je ne comprends pas trop pourquoi... je n'avais rien fait de mal. J'avais l'impression que tous nos efforts étaient perdus. Gilbert m'a donc raccompagné chez moi, sans poser de questions.

Quelques heures plus tard, j'ai reçu des messages textes d'elle (voir la photo au dessus du nom du chapitre).

J'acceptai son offre, à contre gré. Je savais que je devais faire des efforts. J'irai la rejoindre.

KarmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant