Forever Yours

Chapitre 1

Le soleil filtrait entre les lattes du volet ; un soleil de fin d'été, doux, matinal, le genre de soleil qui annonce une de ces bonnes journées qui donnent envie de rester en vacances pour longtemps encore. Le rayon lumineux éclairait de plus en plus la chambre, malgré l'heure peu avancée, donnant pile sur le lit dans lequel venait de se retourner un jeune homme.

Tâtonnant, à peine éveillé par cet éclat progressif, il cherchait en frissonnant malgré la chaleur déjà présente, sa couette, dernier rempart entre son torse nu et l'air de la pièce. Dans l'impossibilité d'attraper le morceau de tissu qui, dans ses mouvements nocturnes, avait glissé au pied de son lit deux places, il finit par se résigner, et ouvrir ses yeux verts dont la couleur se remarquait même à travers la semi-obscurité de la pièce.

Il grogna peu élégamment, avant de tendre son bras en direction de la table de nuit à quelques centimètres de son lit ; allumant l'écran de son smartphone, il plissa les yeux rapidement, suite à la lumière vive que dégagea l'objet. Quelques secondes plus tard, légèrement plus habitué, il redirigea son regard vers la source lumineuse qui lui fournissait, accessoirement, l'heure. Huit heures et quart, voilà ce qui était affiché. Bien trop tôt selon l'adolescent, qui remit son téléphone en veille avant de se retourner de l'autre côté, le regard vers le mur blanc.

Mais, incapable de se rendormir, entre l'absence d'une couverture et la clarté qui émanait de la lumière, il finit par abandonner le projet de dormir un peu plus longtemps, et s'assit sur le lit, avant de se lever. Malgré la pénombre, il n'eut aucun mal à trouver dans la chambre, assez bien rangée, un T-shirt pour couvrir sa peau à demi-nue, puis il s'approcha de la fenêtre, et, ouvrant le battant, il leva le store de moitié en même temps. Légèrement ébloui, il ne détourna pas cette fois le regard, et prit un instant pour respirer l'air encore suffisamment frais à son goût, ce qui risquait bien de changer vu le soleil déjà seul dans le ciel, sans aucun nuage à l'horizon.

Il aurait pu rester un certain temps ainsi, ses pensées errant dans le vague, si un aboiement ne s'était fait entendre ; baissant les yeux, un rire s'échappa finalement de ses lèvres à la vue de l'eurasier qui le regardait du jardin, un étage en dessous. D'un geste de la main, il la salua, avant de se reculer légèrement, se dirigeant vers la porte de sa chambre, non sans répondre à l'animal.

« Oui, Agma, j'arrive, espèce de ventre à pattes ! »

Ce à quoi un simple couinement impatient se fit entendre, faisant rigoler le jeune homme au teint bronzé. Attrapant son téléphone d'une main, il descendit les escaliers en bois discrètement, tentant de ne réveiller personne dans la maisonnée, avant de se rendre dans la cuisine. Tout en se servant un verre de jus de fruit d'une main, il consulta rapidement les notifications qu'il avait reçu durant son sommeil. Puis un sourire éclaira son visage, et il déposa la brique pour rédiger une réponse rapide.

« OK pour le match ce soir ! Tu vas voir Jean, je vais te coller une raclée ! »

Le message envoyé, il laissa l'appareil sur le plan de travail en pierre lissée de la cuisine, toujours son verre de jus d'orange à la main, puis marcha vers la porte qui donnait sur l'extérieur ; récupérant une gamelle de croquettes, il ouvrit la porte du coude, les deux mains encombrées, avant de la refermer avec son pied. Puis, posant la gamelle au sol, il siffla. Cinq secondes plus tard à peine, la chienne crème au museau noir arrivait en trottinant ; regardant à peine son maître, elle s'avança aussitôt vers la nourriture, pour l'instant bien plus intéressante.

Le maître en question leva les yeux au ciel, amusé, avant de s'asseoir sur la marche qui se trouvait devant la porte, et, buvant lentement son verre, il grattouilla simultanément le canidé. Celui-ci ronfla un instant, amusant le jeune homme, avant de tourner sa tête vers lui en entendant un bruit, émit par le verre qui venait d'être posé au sol. Aussitôt, sa queue commença à battre dans l'air, tirant un rire au garçon, qui, après une dernière caresse, se releva, avant d'attraper quelque chose derrière lui, et de se retourner lentement.