♻ Chapitre 4

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C'est après un quart d'heure de trajet que je poussais enfin la porte de la grande baraque moderne où je vivais. Dès l'instant où je refermais la porte, Jade, ma blondinette de petite sœur, me sauta dans les bras et Dæmon, notre berger australien, en fit autant. J'ébouriffais les cheveux de la gamine qui s'agrippait à moi, faisant instantanément effet : elle se mit à râler et s'écarta pour se recoiffer, tandis que caressais la tête noire du gros chien avec un sourire.

« T'es pas sympa... Pourquoi t'es rentré plus tôt ?

-J'avais pas cours d'anglais aujourd'hui. »

Elle hocha la tête pensivement, me jeta un dernier regard noir, avant de repartir en sautillant joyeusement dans le sens inverse. Est-ce-que toutes les filles de 13 ans se montrent d'humeur aussi changeante en une minute à peine ou alors c'était juste elle ? Je rigolais tout seul en la regardant m'observer en coin par derrière le mur puis me déchaussais dans l'entrée. Je passais rapidement par la cuisine pour attraper une part du gâteau préparé par ma mère la veille, puis montais dans ma chambre avant de balancer mon sac et mon manteau sur ma chaise de bureau et de m'affaler sur mon lit.

Oui, officiellement, j'avais cours d'anglais pendant une heure après les maths, c'était l'excuse que nous nous étions trouvés ensemble pour ne pas avoir nos parents sur le dos. Après avoir grignoté le cake au chocolat, j'allumais mon ordi pour commencer à bosser ma dissertation de français pendant une bonne heure. J'allais me mettre à danser un peu quand une chose m'interrompit. Je débranchais la batterie de mon ordinateur pour pouvoir m'allonger sur mon lit avec l'écran devant moi puis lançais alors une recherche sur internet.

« Livny prénom origine ».

J'aurais préféré aborder le sujet avec l'intéressée, mais elle ne daignait pas me parler... Ah, voila. C'est un prénom norvégien. De fil en aiguille, je me perdais dans les images de Norvège. C'était un beau pays, perdu entre ses montagne et la nature environnante. Je ne vis pas l'heure passer, jusqu'au moment où ma mère me rappela à la réalité en ouvrant la porte de ma chambre pour me prévenir qu'il était l'heure de manger. Je retenais un sursaut suspect en fermant mon ordinateur et descendis alors rejoindre ma petite famille pour le dîner.

Le week-end fila sans que j'ai vu le temps passer, temps que j'avais dépensé, après mes deux heures de travail quotidiennes, à cuisiner, à jouer avec Jade ou encore à défier au basket mon frère Paul, qui avait décidé de passer un dernier week-end avec nous avant de retourner à sa fac de droit.

Et puis, avec la sonnerie de mon réveil à 6h45, une nouvelle semaine commença. Je l'éteignais en grommelant, et sortais de mon lit pour me préparer. Et c'est ainsi que trois quarts d'heure plus tard, après m'être douché et avoir avalé en vitesse un petit déjeuner, je me tenais debout dans le bus, le front appuyé contre la vitre glaciale, regardant les feuilles flotter dans le vent.

Mes écouteurs enfoncés dans les oreilles, je songeais à la journée à venir en observant la ville sous la lumière des lampadaires, encore allumés avant le lever du soleil, voilant par leur lumière la lune et les étoiles. Je devais essayer de parler à ma voisine de table, vraiment. De plus, j'en avais marre des moqueries des autres. Plus tôt ça s'arrêterait, mieux ça serait.


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