♻ Chapitre 1

43 4 4
                                    

C'était un 13 novembre, le premier lundi après les vacances de la Toussaint. Je venais de rentrer dans le lycée, vers 7h45, pour comme chaque matin aller en cours. Si je me rappelle bien, je devais avoir anglais, rien de tel pour se réveiller, et je dis ça sans aucune ironie, contrairement à la plupart des gens de la classe.

Bref, je montais au pas de course les escaliers, aussi bien pour le sport que pour rejoindre mes potes, que je voyais déjà en train d'attendre devant la salle 115, quand je percutais quelque peu violemment quelque chose. Ou plutôt quelqu'un, comme je m'en rendis compte quelques instants plus tard au cri surpris de la jeune fille que je venais de heurter. On ne va pas dire que sa beauté me subjugua immédiatement, mais elle était plutôt mignonne avec son pull en laine trop grand et ses lunettes rondes posées sur le bout de son nez. Elle s'excusa précipitamment en détournant les yeux et, sans que j'ai eu le temps de faire un geste, ramassa à la va vite les feuilles qui lui avaient échappées et parti dans le sens opposé au mien. Une nouvelle ? Je ne l'avais jamais vue. Sous les regards moqueurs de mes potes, je haussais les épaules et passais machinalement ma main dans mes cheveux bruns, avant de les rejoindre, les saluant d'une bourrade amicale.

« Alors Dylan, ça drague ?

-Jean, ferme la, tu pourras l'ouvrir quand tu resteras en couple plus de deux semaines ! »

Les cinq autres gars éclatèrent à leur tour de rire, tandis que le concerné me saluait du majeur derrière le dos du prof, qui venait d'arriver. J'entrais dans la salle, m'installant comme à mon habitude au rang du milieu tout à droite, et bien évidemment seul, et me retournais directement pour parler avec Charles et Dany, puis le cours commença.

Pendant que les autres ronflaient à moitié dans le fond, je participais, un peu pour me faire respecter par le prof, mais pas trop non plus. Je faisais partie des populaires, je ne tenais pas à laisser passer ce titre pour celui du fayot. Le cours passa vite, je récupérais non sans une pointe de fierté un joli 16 sur 20, puis nous partîmes rejoindre le cours de français.

Tandis que je me penchais pour sortir mon classeur de mon sac, la porte s'ouvrit. Sûrement un retardataire, je ne regardais même pas et me tournais vers Louis. Je plissais les yeux en le voyant qui me regardais avec un sourire en coin, tandis que Jean haussait les sourcils en murmurant :

« Et bah Dylan, c'est ton jour de chance ! »

Sans comprendre, je me retournais pour voir, à nouveau, pour la deuxième fois de la journée, la jeune fille aux lunettes rondes. Elle discutait avec Mr. Chardron, qui lui tendit une liasse de papier avant d'attirer l'attention de la classe.

« Je vous présente Livny, qui nous arrive de Toulouse. Je compte sur vous pour l'intégrer dans la classe. Livny, va t'assoir près de... »

Il hésita un instant, faisant le tour de la classe des yeux. Je me tendais, et baissais soudainement les miens pour ne pas croiser son regard, mais trop tard. Il m'avait eu.

« Va te mettre près de Dylan. Il t'expliquera les cours si tu as besoin. »

Mortifié, alors que les gars derrière moi s'esclaffaient, je regroupais mes affaires, tandis qu'elle s'avançait vers moi d'un pas vif, les joues rosies par la gêne, probablement.

C'est mort, je vais passer la fin de l'année à me faire charrier.

« Salut. Désolée pour tout à l'heure d'ailleurs.

-Pas de problème. »

Elle hocha la tête, puis se concentra sur le cours, et la discussion s'arrêta là. Parfait. Tandis que j'écoutais le cours d'une oreille en notant des infos par-ci par-là, je la détaillais du coin des yeux. Penchée sur sa feuille, elle prenait les notes de tout le cours, d'une écriture soignée, rejetant de temps à autre une mèche blonde échappée de son chignon. Livny... Elle devait venir d'un pays nordique, probablement.

Je sentais l'attention de toute la bande qui convergeait sur nous, et, tandis que je lançais un regard noir à Teo, à l'autre bout de la pièce, je croisais les grands yeux ardoises de Livny, qui brillaient derrière ses lunettes. Elle se mordilla la lèvre, à peine, mais suffisamment pour que je le remarque, et me chuchota :

« Qu'a-t-il écrit au tableau ? Je n'arrive pas à lire... »

Je tressaillis en entendant sa voix tranquille, et lui tendais ma feuille, qu'elle attrapa avant de remonter ses lunettes. Pourtant, ce prof écrivait assez gros... Alors, en même temps, je dictais la phrase qu'elle recopiait avec ses belles lettres calligraphiées :

« Ligne 14 à 15 : le regard de Néron sur Junie... »


~~

J'espère que ce premier chapitre vous aura plus, j'ai évidemment mis Dylan en média ! Hésitez pas à me dire ce que je dois améliorer, je posterais tous les mercredis (edit : et le samedi) normalement !

Forever YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant