♻ Chapitre 5

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Je descendais comme à mon habitude du bus un arrêt avant qu'il s'arrête devant le lycée, puis marchais dans l'air froid jusqu'au grand bâtiment de bois, dans lequel je pénétrais, une dizaine de minutes plus tard.

Comme toujours, je traversais le lycée puis grimpais les escaliers pour rejoindre les gars, qui étaient déjà rentrés dans la salle de cours ; je les saluais avant de m'asseoir et de sortir mes affaires, puis me mis sans m'en rendre vraiment compte à dériver dans mes pensées en mordillant le bout de mon crayon. Livny était assise derrière moi, à l'autre bout de la classe, et je m'efforçais de ne pas la regarder, tout en me faisant oublier du prof d'anglais.

Que pourrais-je lui dire pour réussir à l'aborder, à entamer la conversation ? J'eus beau me creuser la tête pendant toute la première heure, puis durant l'entièreté des cours de français et d'histoire, je ne parvint pas à trouver une seule idée. Et avant que je m'en rende compte, il était midi. Déjà.

Tout en mâchant un bout de poulet au goût caoutchouteux et l'éternel boulghour qui allait avec, en bref un repas normal au self, je tentais de me faire oublier du groupe, jusqu'à ce que je croise le regard intrigué et intrusif de Charles ; ce qui m'incita fortement à me montrer plus présent, il était hors de question de subir une série de questions moqueuses sur ma raison de rêvasser.

Mais mon esprit restait tourné sur ma question de la journée. C'est encore dans cet état d'esprit que je me rendais sans conviction ni envie de réfléchir en cours de philo. Aujourd'hui, près de la moitié de la classe avait séché, sans compter Jean et Dany, ainsi que Charles, qui avait préféré rester avec Laure, je suppose. En gros, un nouveau record.

Et, parmi les absents, une Norvégienne aux yeux ardoises. Je l'imaginais pourtant bien dans un cours comme celui-ci, à se poser des questions sur le sens de la vie et de la mort, tout en dessinant comme à son habitude dans les marges de sa feuille. Oui, une autre chose que j'avais noté sur elle : elle gribouillait en permanence sur les côtés de sa feuille. Et c'était super beau, en toute honnêteté.

Voila. J'allais lui parler de ce qu'elle aimait. Donc accessoirement de dessin.

C'est avec un sourire satisfait que je commençais à suivre le cours sérieusement, en écoutant désormais attentivement la voix soporifique du professeur, qui nous affirmait que le temps est relatif à chaque chose, si j'ai compris l'essentiel.

Puis que je me levais ensuite, balançant mon sac sur mon épaule droite, avant de me diriger vers la salle de physique, tout saluant de la main la bande de mecs qui s'en allait à l'opposé, vers la sortie du bâtiment. Je rentrais dans la salle en disant bonjour à la prof, un sourire aux lèvres, prêt à engager la conversation avec cette louve sauvage...

Non. Loin de la. Parce qu'elle n'était pas assise à sa table, ni nulle part ailleurs au passage. OK, elle avait définitivement séché les cours de l'après-midi. Je restais un instant debout devant la table, les yeux plissés, perturbé par son absence imprévue, puis je m'asseyais à ma table, légèrement frustré par cet échec cuisant, avant de retenir un petit rire. Elle avait réussi à me mettre sur les nerfs sans même être la. Quelle fille surprenante...

Je souriais et, délaissant le cours, je commençais à griffonner dans la marge de ma feuille. La lune, des étoiles. Un grand champ de blé. Et, tout à gauche dans le champ, sur un promontoire de pierre aussi noires que la nuit, un loup blanc hurlant à l'astre d'argent.

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Premièrement, désolée pour ce retard léger j'ai eu des problèmes de connexion hier ^^' et je viens de me rendre compte que mes chapitres sont un peu courts donc : vous préférez que je les garde ainsi ou plutôt que je rallonge, quitte à peut-être poster un peu moins souvent (j'ai des chapitres en réserve mais quand même XD) ?

Forever YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant