♻ Chapitre 19

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Nous nous dirigeâmes donc vers l'attraction en question d'un pas tranquille, le prochain tour n'ayant lieu que d'ici quelques minutes. L'air s'était rafraîchi, et le soleil était couché depuis un peu plus d'une heure.

Pourtant, l'endroit était encore éclairé de toute part par les lumières criardes des attractions du parc, et la musique, accompagnée des hurlements des personnes dans les manèges à sensations, résonnait jusqu'à je pense plusieurs kilomètres à la ronde.

Cependant, le manège en question se trouvait plutôt à l'écart des autres, un peu plus isolé du bruit et de la lumière incessante. Il y avait pour quelques minutes de queue, alors nous arrivâmes derrière la file de jeunes pour la plupart, et en grand nombre des couples, je regardais Livny.

Celle-ci avait un grand sourire accroché à ses lèvres rosées, et elle regardait vers le ciel, vers le haut de l'attraction. Malgré son T-shirt léger et l'heure tardive, elle ne semblait pas avoir froid. Plutôt perdue dans ses pensées, au vu de son air rêveur.

Quand enfin la queue devant nous s'estompa, j'attirais doucement la jeune fille à ma suite en la tirant par la main, main qu'elle tenait dans la mienne depuis le début de l'attente. Celle-ci était d'une chaleur étrangement douce, en comparaison à la dernière fois que je l'avais prise, en février dernier. Alors que j'arrivais devant le guichet, je me tournais vers la norvégienne.

« Tu veux faire combien de tours ?

-Peu m'importe... On en fait deux ?

-Pas de problèmes. »

La voyant enlever sa main de la mienne pour sortir son porte-monnaie, je la prenais de vitesse avec un petit sourire, avant de me tourner à nouveau vers la jeune femme au comptoir.

« Je peux payer Dylan !

-Non, je m'en occupe.

-C'est hors-de-question !

-Deux places pour deux tours, s'il-vous-plaît. »

Puis je me déboursais des quelques euros que coûtaient les places sans écouter Livny, tout en prenant les tickets, alors que la jeune fille me donnait une tape sur la tête en vengeance. Je rigolais, et croisais le regard de la vendeuse.

Celle-ci me sourit, et retint un petit gloussement que je percevais malgré tout. Puis, elle nous ouvrit une des nacelles, de couleur blanche, et, tandis que je montais à la suite de Livny, je remarquais malgré tout le clin d'œil qu'elle adressa à Livny.

« Profitez bien ce ce grand tour, vous deux. »

Puis elle referma la nacelle avant de revenir derrière son guichet, un petit sourire aux lèvres.

Et la grande roue s'ébranla.

Tandis que la cabine s'élevait en direction du ciel, Livny se rapprocha du bord, les yeux levés vers les étoiles. Sa longue chevelure volait au gré du vent printanier, et ses yeux reflétaient la lumière des astres. Je ne m'en rendais compte que maintenant, mais elle était extrêmement belle sous la lueur nocturne.

Alors que la roue faisait un arrêt au sommet pour laisser descendre des gens, je me rapprochais d'elle. Elle me tournait le dos, mais quand j'aperçus enfin son visage, je remarquais seulement ses yeux humides, ainsi que la larme qui perlait à son œil gauche.

« Livny, ça va ?

-Je... Oui... »

Elle essuya ses larmes, qui ne cessèrent pour autant de descendre le long de son visage de porcelaine. Tandis que la roue repartait à nouveau, elle se rassit, la tête posée sur mon épaule. Alors, délicatement, comme si elle risquait de se briser au moindre mouvement brusque, je la pris dans mes bras.

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