♻ Chapitre 22

10 2 2
                                    

À peine j'entrais dans la maison que ma grand-mère paternelle, Katharina, me souhaita un bon anniversaire. Tout le monde semblait être rassemblé dans le salon ou la cuisine, mais je la connaissais suffisamment pour savoir qu'elle devait m'attendre ici depuis qu'elle était arrivée, et ceci, j'en étais content car cela signifiait avoir deux minutes seuls ensemble, chose qui semblait ne pas être arrivée depuis des siècles.

J'étais très attaché à elle, plus qu'à la plupart du reste de ma famille ; je tenais d'elle mes origines espagnoles, d'où mon teint halé. En fait, j'admirais vraiment sa force de caractère Surtout depuis qu'elle a perdu mon grand-père, décédé des suites d'un cancer. Je ne l'ai jamais réellement connu, puisqu'il est mort à l'âge de mes deux ans. Rien ne semble jamais l'ébranler, et elle n'est pas du genre mamie gâteau trop attentionnée. Et ça, c'est vraiment bien.

« Bonjour Dylan. Je profite de ce petit moment de calme pour te donner ton cadeau à l'abri des regards.

-Merci Katharina ! »

Je pris directement le cadeau, qu'elle n'avait pas pris la peine d'emballer. Oui, elle était du genre à aller directement à l'essentiel. Je soulevais la chaîne d'argent sous la lumière, avant d'observer le magnifique pendentif car oui, il l'était. Et pourtant, je n'ai jamais trop aimé les bijoux. C'était donc un petit pendentif, en argent lui aussi, sculpté à l'image d'un dragon. Il avait l'air un peu ancien, et une pierre verte sertissait son œil, telle une émeraude. Elle semblait vraie.

« Elle appartenait à ton grand-père. Il aurait aimé te la donner. Mais ta mère n'a jamais voulu que je te l'offre avant, sous prétexte que ça n'était pas bon pour toi. Et que je vivais trop dans le passé. Mais, à mon avis, c'est plutôt elle qui n'a pas accepté la mort de son père.

-Merci mamie, vraiment.

-Katharina jeune homme. Avoir 18 ans ne t'autorise pas à tout.

-Pardon ! »

Je souris devant son air à moitié sévère, et attachais la chaîne autour de mon cou, avant de la rentrer sous mon T-shirt. Le contact froid du métal me fis frissonner un instant, puis je saluais ma grand-mère pour me diriger vers la cuisine, prêt à me faire houspiller par ma mère.

L'effet fut immédiat car, à peine je passais la tête dans la cuisine, que ma mère m'aperçus et commença aussitôt ses reproches, sous l'œil satisfait je crois, de ma tante Nadine, la sœur de ma mère. Je l'aimais à peu près autant qu'un rat mort, et je savais que c'était réciproque.

« Sérieusement Dylan, c'est trop te demander de rentrer à l'heure ?

-J'étais en cours, désolé.

-Il n'empêche ! Mais c'est pas possible... »

Le sourire narquois de Nadine m'acheva et je quittais la pièce sans écouter la fin des reproches de ma mère, montant dans ma chambre pour déposer mon sac. Je m'asseyais un instant sur le lit, le visage dans les mains, avant de me lever à nouveau, prêt à en finir.

« Bon, aller ! Ça sera bientôt fini. »

Je descendis les escaliers d'un pas lent, avant de rentrer dans le salon où tout le monde se tourna vers moi. Aussitôt, ce fut une avalanche de souhait de bon anniversaire, de félicitations et d'hypocrisie totale, à mon goût.

Parmi les visages auxquels je prêtais attention, ou du moins ceux que je reconnus, il y avait ceux de mes grands-parents paternels, André et Thérèse. Je n'étais pas réellement proche d'eux, en tout cas pas autant que je l'étais de Katharina ; il y a avait aussi deux de mes tantes, ainsi que leurs maris, et le frère de mon père accompagné de sa femme. Il y avait aussi des amis à mes parents, des amis de la famille que je n'avais jamais croisé, etc.

Forever YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant