Debout soldat!

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Il était vingt-trois heure. James était retourné dans sa cellule après avoir passé la journée à surveiller les tortures du docteur Zola sur la petite. Il était tout seul dans cette cage crasseuse et puante. Même sous l'énorme bunker, on entendait toujours la tempête de neige qui battait son plein à l'extérieur, siffler au travers des épais murs salis, dégoulinant de sang et de suie. La porte, qui était la seule issue de la pièce, une énorme grille aux épais barreaux de fer rouillés, s'ouvrit et deux gardes entrèrent, tirant avec eux, chacun un bras frêles dans un de leurs gigantesques gants, la petite fille inconsciente, les pieds trainant au sol, rappés par le béton.

« Tiens ! s'exclamèrent-ils, en balançant la pauvre enfant au pied de James. Tu avais l'air d'y tenir ! cracha le second, avant que les deux ne s'éclipsent, verrouillant derrière eux la cellule. »

Le soldat se baissa et porta la petite jusqu'au seul lit de la pièce. Il rabattit délicatement la couverture sur ses épaules et s'assit, le dos contre le mur, au pied du couchage, replaçant, méticuleusement, toute la nuit, la petite mèche rebelle, brune, de sa nouvelle colocataire de cellule.

Lana s'éveilla doucement six heures plus tard, les échos sourds de ses douleurs passées la hantant encore et sûrement pour longtemps. Lorsqu'elle commença à bouger, ce qu'elle n'avait pu faire depuis un bon bout de temps, elle se sentit flotter comme sur un nuage, le lit où elle était, n'était, certes, pas le plus confortable du monde, mais à ce moment précis, elle aurait tué pour un simple oreiller. Sur sa joue, une main frémis à ses mouvements et retomba, mollement, sur le matelas. Lana sursauta, puis releva le menton en direction de l'homme assoupi à ses côtés. Elle découvrit alors un visage endormi, appuyé contre le mur froid de la pièce. Il semblait avoir veillé sur elle toute la nuit et ce geste tendre lui rappela un instant son frère. Ses yeux clos, la couleur de ceux-ci lui était inconnue. Il avait l'air si paisible et son visage semblait si doux que Lana ne tenta plus aucun mouvement pour ne surtout pas briser ce moment qui lui parut si important. L'homme avait de longs cheveux bruns quelque peu graisseux, mais elle ne lui en tint pas rigueur ; une barbe de trois jours suivait les lignes de sa mâchoires carrés. Sa peau était blanche parsemée de tâches de suie, et elle crut même y voir du sang. Il portait un épais manteau de cuir et des gants à chaque main, ainsi qu'un large treillis noir et des bottes également noires. Pas un centimètre de peau n'était visible de son corps et la jeune fille le comprenait bien ; il faisait un froid de canard ici, elle l'envie même un instant. Soudain, le visage assoupi de son compagnon de cellule se crispa et il se mit à gémir dans son sommeil. Ses fines lèvres toujours celées, il commença à se débattre au sol. Lana se redressa et attrapa ses épaules pour doucement les secouer avec le peu de force qui lui restait.

« Hey ! Hey ! Réveillez-vous, lui glissa-t-elle de sa faible voix. »

Rien à faire l'homme gémissait toujours dans son sommeil et, à la plus grande frayeur de Lana, sa respiration se coupa nette.

« Non ! Non ! Non ! Non ! s'insurgea-t-elle, toujours avec aussi peu d'énergie. Vous n'allez pas me laisser comme ça ! lui ordonna la petite. Debout soldat ! »

Elle continuait de balloter ses larges épaules de ses minuscules bras à bout de force. Lui réclament un dernier soupir. Finalement, les yeux de son compagnon s'écarquillèrent lorsqu'il reprit connaissance dans une grande inspiration, décelant enfin ses lèvres. Ce furent deux grands yeux d'un splendide bleu turquoise qui se posèrent sur la petite enfant face à lui. Il semblait complètement paniqué et perdu. Lana ne savait pas vraiment quoi faire, alors elle se contenta de lui renvoyer un semblant de sourire pour tenter de le rassurer. 

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Hey!

J'ai oublié de poster plus tôt aujourd'hui (il faut dire que j'ai pas mal glandé aussi, bref). J'espère que ces premières impressions entre Bucky et Lana vous plaisent, ça continuera à évoluer (beaucoup évoluer) par la suite. Et notre cher soldat de l'hiver va pas forcément jouer les grands frères ( en même temps ça doit vous paraître bizarre vu que pour l'instant Lana à 10 ans, c'est glauque, bref).

Voili, voilou, bonne lecture et bonne fin de soirée. Et, comme d'habitude, n'hésitez pas à voter et commenter, ça fait toujours plaisir. Pleins des bisous sur vous, garantis élevés en pleine air et sans covid, bey!♥

Au passage, le gif du début à pas beaucoup de rapport, mais vous allez pas vous plaindre quand même. Rincez vous l'œil, on dira rien, promis ;). Aller, biz (Oh mon dieu, je suis ringarde, génial!).   

Ma déesse NaopteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant