Chapitre 1- La cage

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J'avais froid, mon corps entier tremblait sous l'air glacial de la pièce. Des goûtes d'eau tombaient du plafond pour se déposer tout autour de moi, sur ma peau, sur mon visage et sur le sol.

Je ne reconnaissais rien, et plus je cherchais à comprendre ce qui m'entourais, moins je me souvenais. Des questions se bousculaient dans ma tête à toute vitesse, mais aucune réponse. Comment suis-je arrivée ici ? Ou étais-je avant ? Et puis peu à peu... Quel est mon prénom ?

Durant quelques minutes, je me noyais sous la confusion qui régnait dans mon esprit. Mais rapidement, mes pensées se penchaient à nouveau sur le lieu ou je me trouvais. Du grillage recouvrait tous les côtés de la pièce. Je baissais ma tête pour regarder ce qui se trouvais en dessous de moi, puis je reculais d'effroi, en cognant durement mon dos contre la paroi de fer.

Il y avait du vide et de l'obscurité, tant que je ne pouvais pas voir le fond de ce gouffre. Mon coeur battait à la chamade, je me relevait précipitamment pour tenter de trouver une sortie, mais c'était peine perdu.

Le son de mes hurlements retentissaient et faisaient échos dans le puis d'ombre qui était sous mes pieds. Je relevais ma tête, désespérée, et vit une lumière rouge très loin au dessus de moi. En un instant cette lumière passa au vert et la cage se mit à monter à une vitesse qui me fit tressaillir. Mon pouls était si pressant que j'aurais cru tout le long que mon coeur allait sortir de ma poitrine.

Ma vision était trouble, en tombant, je m'étais heurté la tête contre une des nombreuses boîtes qui remplissait le lieu. J'étais allongée, regardant la lumière verte se rapprocher dangereusement de moi.

Plus je montais, plus je réussissais à apercevoir le plafond auquel la lampe était rattachée. Et juste avant de le bousculer de plein fouet, la cage s'arrêta net. Elle s'ouvrit par le haut, laissant entrer dans l'obscurité, une lumière abondante qui m'aveuglât complètement.

Puis le silence se remplaça rapidement par des voix. Je réussis à ouvrir les yeux avec peine quand je vis tout proche de mon visage, celui d'un jeune homme, les sourcils arqués et le regard sévère.

-Aucun doute, c'est une blocarde ! S'écria-t-il.

Je relevais le regard pour voir à qui il pouvait bien s'adresser, et sursautai de peur. Je me relevai avec difficulté et m'éloignai le plus possible de l'homme qui était venu avec moi dans la cage. Il n'était pas tout seul, une trentaine d'autres garçons me regardaient, mi choqués, mi amusés.

-Faut pas avoir peur fillette, bien venu dans le bloc ! Dit-il en faisant un tour sur lui même et en levant ses bras, pour me montrer l'endroit.

Mais avec les hommes accumulés, ma vision qui se troublait et la hauteur des mûrs je ne pus rien voir. Ce qui m'interpela par contre c'était l'arme que ce dernier avait coincée entre son pantalon et sa ceinture. Il vit rapidement sur quoi mon regard se plantait, s'approcha de moi et me prit le bras pour me faire sortir. Je n'eus même pas le temps de réfléchir que je lui adressai un coup dans les côtes, lui volai son couteau et m'écartai de lui.

J'avais deux solutions, rester face à lui et combattre, tout en sachant qu'il faisait deux fois ma taille et surement mon poids et que ces amis pouvaient rappliquer à tout moment, ou essayer de m'enfuir.

Ni une ni deux, je sautais sur la caisse en bois la plus haute, mis toute ma force pour escalader le haut de la cage et me relevai. Tous les garçons me regardaient, interloqués. J'en profitais alors pour courir le plus vite possible, loin d'eux. Je me retournais à plusieurs reprises, constatant que certains avaient décidés de me suivre.

Tout en avançant le plus rapidement, je relevais la tête du sol pour regarder par ou je pouvais m'enfuir. Mais mon attention se détourna complètement de la course, mes pieds se prirent dans une racine et je m'écroulais par terre. Devant moi se trouvaient d'immenses mûrs, d'haut d'au moins quarante mètres. Et j'entendis derrière moi, les pas et les respirations haletantes de ceux qui m'avaient suivis.

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