Chapitre 7- La règle

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Nous regagnions alors les autres blocards. Newt marchait un peu devant moi et je ne remarquais que maintenant à quel point il était bien fait. Ses épaules étaient large et il devait au moins mesurer vingt centimètres de plus que moi. Ces cheveux désordonnés retombaient devant ses yeux et son sourire pouvait me faire rougir en trente secondes.

Je pressait le pas pour marcher à la même vitesse que lui.

-Bah alors vous en avez mis du temps !S'écria Minho avec un grand sourire affiché sur le visage.

-On a finit par croire que vous nous aviez abandonnés, enchaina Zart avec toujours plus d'allusions.

Le regard de Gally tomba sur mes jambes. Je sentis mes joues s'empourprer quelques secondes.

-Newt est tombé aussi dans l'eau et on est aller se changer, dis-je en passant une main derrière ma nuque.

Alby vint nous sortir de notre conversation. Il se mit en hauteur sur une caisse en bois pour que tous le monde puisse le voir.

-Salut les tocards, j'espère que vous passez tous une bonne soirée !

Certains acquiescèrent silencieusement tendis que d'autres criaient pour le confirmer.

-Très bien, tant mieux, si je prends la parole ce soir, c'est pour éclaircir quelques points avec vous tous, déclara-t-il en posant ses yeux sur moi. Comme vous le savez, ce mois-ci, le nouveau est une nouvelle, Lysa. Ce qui a amené certains d'entre vous à venir me poser de nombreuses questions. Et c'est sûrement largement plus simple d'y répondre devant tous le monde.

C'est tous ce que je voulais éviter, attirer encore l'attention sur moi. Je sentis George passer son bras derrière mon dos pour me rassurer et je lui répondis avec un sourire inquiet.

Un garçon d'environ 17 ans se leva pour parler.

-Comment allons nous faire pour les douches ?

Ce n'étais pas dis méchamment, il semblait d'ailleurs plutôt mal à l'aise de poser la question.

-J'ai pensé à deux solutions, et je vais d'ailleurs appliquer les deux. Lysa aura les douches entièrement disponibles pour elle et pour elle seule le matin de 7h00 à 7h30 et le soir de 18h00 à 18h30. Mais, pour ne pas l'obliger à adapter son emploi du temps à ces horaires, elle aura le droit de venir n'importe quand, à d'autres horaires si elle le souhaite. Ce qui veut dire que les douches seront en sous vêtements.

Certains garçons émirent des soufflement ou des réflexion désapprobatrices mais dans l'ensemble, tous le monde resta attentif.

-Et pour les tâches et les punitions ? Demanda un autre.

-Ce sera pareil que vous, aucune faveur.

Plutôt logique.

-j'aimerais finir sur le plus important, dit-il étant donné que personne ne releva sa main, nous allons dès aujourd'hui installer une règle, la quatrième, déclara-t-il en marquant une longue pose. Le premier qui pose ses mains sur elle, la touche ou l'agresse sera condamné à l'exil.

Je m'attendais réellement à un long silence, mais au lieu de ça, au milieu de la foule, pleins de sortes de remarques fusaient. "C'est débile !", "Elle sert à quoi si on peut même pas se la faire", "Alby tu déconnes !".

Je me répétais depuis le début que je devais rester forte, mais c'était dur. C'était dur parce que malgré mon entourage, je comprenais peu à peu que j'étais impuissante, que Gally avait raison et que je m'égarais à vouloir prouver le contraire. Ils étaient cinquante et moi j'étais seule.

Tout devint sourd, comme si je regardais à travers une vitre, des dizaines de garçons se lamenter de ne pas pouvoir profiter de moi. C'était humiliant. Ma tête recommençait à tourner, et seul George me permettait de rester debout.

Je sentis quelqu'un agripper ma main et me ramenait vers lui, me sortant de mon état de trouble. Newt me tira loin de la foule, jusque la lisière de la forêt et me lâcha.

J'ouvris la bouche pour dire quelque chose mais il prit la parole.

-Ne me dis pas que tu ne veux pas être protégée-

Je m'élançais dans ses bras, en laissant couler toutes mes larmes.

-Merci Newt.

Il parût surpris puis m'entoura avec ses bras pour me serrer un peu plus fort. J'avais beau vouloir garder bonne figure, parfois c'était plus facile à dire qu'à faire.

Il passa sa main dans mes cheveux et la laissa posée sur le haut de ma tête. Je sentais la chaleur de sa peau, en contact directement avec mes bras et mon visage.

-C'est des connards, dit-il doucement.

Je peinais à reprendre mon souffle, les larmes ne s'arrêtaient plus. Il resserra son étreinte délicatement et posa sa tête sur la mienne.

-Tu vois, je me suis aussi effondrée au final.

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