Chapitre 12-réconciliation

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—Point de vue de Newt—

Plus les jours passaient, plus le réveil devenait infernal. Chaque matin je subissais une migraine provoquée par mon manque de sommeil. Soit je cauchemardais, soit je restais éveillé toute la nuit.

J'étais allongé dans mon hamac, vers 5h00 du matin, quand j'entendis quelqu'un partir du dortoir. Aucun doute, au vu de la discrétion, c'était la nouvelle.

Depuis qu'elle m'avait annoncé ses plans et moi mon refus de l'aider, je m'acharnais a l'éviter.

Ça ne me regardais pas. Il est vrai que je l'appréciais, mais je ne voulais pas m'attacher plus encore à quelqu'un qui allait souffrir. J'avais déjà trop souffert pour les autres.

Mais ce matin, étant intrigué par son réveil si matinal, je me levais à mon tour.

Elle se dirigeait vers les nouveaux bâtiments, qu'elle et ses collègues construisaient.

J'aurais du faire demi tour peut-être, mais je n'en avais pas la moindre envie. Alors j'avançait à nouveau vers elle.

-Qu'est ce que tu fais ?Demandais-je, constatant qu'elle m'avait vu.

-Je prends de l'avance, dit-elle sur un ton doux.

Je savais qu'elle avait cherchait à me parler ces derniers jours, elle était d'ailleurs surprise que je le fasse maintenant.

-Pourquoi ? Il est tôt, tu devrais aller te recoucher.

-Non je ne suis pas fatiguée.

Son ton s'était durci. Elle continuait de travailler en clouant des planches pour renforcer une des parois du bâtiment.

Je m'accroupissais pour récupérer un clou, un marteau et une planche.

-Laisse moi t'aider.

Je ne voulais pas la laisser faire ça toute seule, je ne voulais pas aller me recoucher en sachant qu'elle travaillait.

-Tu n'as pas à faire ça, tu dois aller au labyrinthe aujourd'hui alors va dormir.

Elle était têtue, mais je pouvais l'être tout autant.

-Je n'arrive pas à dormir alors autant que je serve à quelque chose non ?

Elle baissa les yeux, je sentais que je lui avais fait de la peine la dernière fois et je m'en voulais.

-Qu'est ce qui t'empêche de dormir ? Questionna-t-elle.

-Les rêves, le labyrinthe, les moindres bruits autour de moi, toi.

-J'ai fais du bruit en me levant ?Désolée je pensais avoir été discrète. 

Je rigolais instinctivement.

-Tu l'étais ne t'en fais pas, répondis-je, mais ce que tu m'as dis il y a quelque jours, ça m'a fait réfléchir.

-Réfléchir à propos de quoi ?

-Juste réfléchir, mais mon avis reste le même. Assurais je. Tu as demandé à Gally pour qu'il t'aide ?

Elle semblait hésiter avant de répondre.

-Non pas encore, j'ignore si je le ferais alors tu peux dormir sur tes deux oreilles.

Ces paroles me rassuraient profondément, peut être qu'elle allait arrêter de vouloir à tout prix devenir coureuse. Peut être qu'elle allait renoncer à me faire perdre quelqu'un à nouveau.

—Point de vue de Lysa—

C'était un foutu mensonge, et ça n'allait définitivement pas améliorer mes relations avec lui. Moi qui parlait d'honnêteté.

Je ne voulais pas qu'il s'inquiète, qu'il ne dorme pas ou qu'il m'évite pour mes choix. Alors si je devais mentir avant d'intégrer les coureurs, je n'hésiterais pas une seconde à le faire.

Nous étions restés l'un à côté de l'autre, en parlant ou dans le silence parfois, pendant deux bonnes heures. Lui parler m'avait rendu plus heureuse, j'avais l'impression de me retrouver en même temps que lui.

Il insista à plusieurs reprises pour que je mange avec notre petit groupe, comme je ne l'avais pas fait depuis un moment déjà. J'acceptais sans rechigner, je vous mentirais si je vous disais que ça ne m'avait pas manqué du tout.

Frypan avait préparé son petit déjeuner habituel: des fraises, du pain, des œufs et du lait. Puis, nous nous asseyions l'un en face de l'autre à l'une des grandes tables. George se joignit à nous, un grand sourire aux lèvres, suivit de près par Minho et Winston.

-Lysa ! Que nous vaut l'honneur de ta présence ? S'écria Minho en s'asseyant à côté de moi.

-Ferme là idiot, tu vas la faire fuir, se moqua George. En tout cas c'est un plaisir de te revoir, lança-t-il avec un sourire complice que je lui rendis.

-Et vous vous êtes réconciliés les tourtereaux ? Demanda Minho.

Je manquais de m'étouffer. Merci pour le tact Minho. 

-Occupe toi de tes affaires tocards, lança Newt en essayant de cacher son sourire.

Mon attention se porta tout d'un coup sur Gally qui semblait avoir finit de manger. J'en profitais pour partir avant que les garçons aperçoivent le rouge qui me montait aux joues.

-Salut Gally !J'ai finis les mûrs du bâtiment ce matin, il ne manque plus que les enclos et je pense qu'on sera bon, lançais-je pleine d'enthousiasme.

-Cool. Je vais au Labyrinthe aujourd'hui, aies finit avant la fin de la journée.

J'acquiesçais et m'apprêtait à changer de direction.

-Mon linge est sous mon hamac tocarde.

Oh mon dieu. Je l'aurais volontiers insulté et remit à sa place, mais petit retour à la réalité : je ne peux pas, pour l'instant.

Je m'étais hâté toute la journée, pour tout finir en temps et en heure. Frypan m'avait demandé deux fois de réparer la porte de la cuisine, Jeff avait cassé la poutre de son hamac et Alby m'avait chargé de faire une nouvelle ouverture pour la salle de conseil. Sans oublier que j'avais lavé et séché le linge de Gally et terminé les enclos du bâtiment. En clair, c'était une journée interminablement longue.

Dix minutes avant la fermeture du Labyrinthe, je me présentait devant son entrée, pour attendre les coureurs. Ils ne tardèrent d'ailleurs pas à arriver. Minho se précipita vers leur cabane, pour cartographier ce qu'il avait vu, tandis que Newt s'approcha de moi.

-Alors cette journée, demanda-t-il en regardant Gally partir.

-Fatigante et la tienne ?

-Fatigante, répéta-t-il.

-Du nouveau ?

-Des mûrs ont bougés mais rien de concluant, comme d'habitude.

Je récupérais son sac pour le porter, voyant qu'il était à bout de souffle.

-Merci, souffla-t-il, je vais aller prendre une douche je pense.

-Tu veux que je te ramène quelque chose ? Proposais-je.

Il s'arrêta de marcher et me regarda, le sourire aux lèvres comme s'il venait d'avoir l'idée du siècle.

-Ça te dis qu'on aille dans la rivière ?

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