Jusqu'à la muerte : une descente aux enfers par amour ( version 2.0 )

I- COUP DE FOUDRE ENFANTIN

À ses côtés, il ne cherchait plus que l'éternité. Il désirait aimer, et elle était là. Il n'y a pas de hasard dans les rencontres. Elles ont lieu quand nous atteignons une limite. Que nous ayons besoin de mourir pour renaître. Les rencontres nous attendent, mais parfois, nous les empêchons d'avoir lieu. Si nous sommes désespérés ou si nous n'avons plus rien à perdre. Ou au contraire enthousiasmé par la vie. L'inconnu se manifeste et notre univers change. Les rencontres les plus importantes ont été préparées par les âmes, bien avant que les corps ne se voient.

C'était un soir pluvieux d'automne, aux alentours de dix-neuf heures. Les gouttes de pluie s'écoulaient à torrent et le ciel était sombre. Les rues étaient vides de piétons et les voitures filaient à cent à l'heure. D'un pas précipité, il rentrait chez lui le sourire jusqu'aux oreilles sans aucun parapluie. Son sac à dos ruisselait d'eau, ses chaussures éclaboussaient ses jambes lorsqu'il marchait dans les flaques d'eau. Il était entièrement trempé, mais ça ne lui importait pas puisqu'il avait réussi à remporter le tournoi de balle au prisonnier. Ainsi, il a pu l'impressionner.

Il était satisfait d'avoir pu la voir. Malgré le fait qu'elle ne lui prêtait aucune grande attention, il arrivait quand même à lui jeter quelques coups d'œil furtifs tandis qu'elle passait très rapidement devant la pièce dans laquelle il était. Il avait quinze ans, elle en avait douze. Elle était la cousine de son meilleur ami. Lorsqu'il la vit pour la première fois, il succomba sous son charme. Il s'était dit qu'il devait tout faire pour gagner son cœur et l'avoir par tous les moyens.

Ils jouaient ensemble quelques fois pendant de longs après midi ensoleillés, prenaient le goûter et déjeunaient ensemble lorsque les mamans cuisinaient leurs fameux burgers aux œufs. Il l'observait souvent et rougissait lorsque leurs regards timides se croisaient. Mais ça n'est jamais allé plus loin. Il disait souvent, que sa façon de sourire ... C'était tout un poème.

Dès lors, il n'était plus question de jouer avec son ami, mais de chercher à la voir. Elle avait l'air mignonne et c'était son genre de fille depuis toujours. Il avait cette envie d'aller faire sa connaissance sur le champ et de braver ce tabou familial. De lui dire qu'il l'aimait bien.

Au fond de lui, il le savait. Au moment où ses yeux se sont posé sur elle la première fois, il sut que cette fille allait chambouler toute son existence. Il ne le savait pas encore, mais il avait fait la connaissance de l'amour de sa vie.

Le temps passait, ils grandissaient tous les deux et se croisaient de moins en moins. Il venait toujours dans l'espoir de la croiser et d'enfin prendre son courage à deux mains pour aller lui parler. Mais c'était trop tard, elle perdit plusieurs de ses proches, eut des problèmes de harcèlement et se fit malheureusement entraîner dans une spirale de noirceur et de malheurs, elle ne venait plus. Il ne l'a plus revu.

Il la chassa donc de son esprit et se concentra après cela sur ses études. Il eut des problèmes de famille et des relations amoureuses qui le firent changer du tout au tout. Il était devenu un de ces garçons qui ne s'attache jamais et qui joue avec le cœur des filles.

C'était le départ d'une nouvelle vie pour tous les deux. Pourtant, il le savait, il avait toujours eu cette conviction quelque part au fond de lui, qu'il trouverait sa moitié, qu'il vivrait quelque chose d'intense et de vrai. Il savait qu'il trouverait celle

qui lui ferait oublier ses anciennes douleurs et qu'elle prendrait soin de son cœur. Dans ses moments de doutes, elle saurait l'épauler et si le monde venait à lui tourner le dos, elle continuerait de marcher à ses côtés. C'est lorsqu'il s'y attendra le moins, qu'elle pointera le bout de son nez.

Il est dur de se dire qu'avoir mal devient un besoin et non quelque chose à fuir.
Il est dur de le comprendre aussi et de ne pas y croire. C'est quelque chose qui se mélange au fond d'un corps, ça n'a pas de sens. Elle est une âme qui se croit déjà éteinte.