VI- UN ENFER SUR TERRE

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Je t'aime éperdument, et je te le dis, et je te le répète, et mes paroles te l'expriment et mes baisers te le prouvent, et quand j'ai fini ... Je recommence. Je voudrais recommencer ainsi pendant l'éternité et chaque soir, je regrette la nuit qui va s'écouler sans toi, et chaque matin, j'en veux au soleil de briller, comme aujourd'hui quand tu n'es pas dans mes bras.

Une année s'est écoulée depuis leur rupture. Le temps a filé dans une brume de nouveaux visages, de nouvelles rencontres. Elle sortait de son lycée et prit une profonde inspiration dans l'air du soir. Cela ne comblait en rien le vide qui s'était installé dans sa poitrine, elle ne l'avait pas oublié. Elle ne pouvait même pas lui échapper dans ses rêves. Ce reflet bleu de ses yeux, son air rempli de douceur et en même temps de danger, ses cheveux bouclés, son sourire attirant, tout la hantait.

De son côté à lui, cette rupture l'a endurci. Il a vécu un enfer rempli de douleur et de chagrin pendant les six premiers mois qui ont suivi la rupture. Il s'était promis de ne plus jamais avoir à lui reparler et de la bannir de sa vie pour de bon. Il s'est réfugié dans des histoires sans lendemain. Il a totalement fermé les portes de son cœur et lorsqu'il commençait à s'attacher, il quittait la fille en question et passait à une autre. Depuis qu'il a rencontré Azur, il avait l'impression de renaître, elle l'a fait sortir de son monde monochrome pour lui en offrir un en Technicolor. Et maintenant il était de retour dans son enfer grisâtre et monotone.
Ils sont tous les deux retombés dans un cercle vicieux rempli d'addiction et de mauvaises actions.

Azur, pendant cette période était retournée dans cette manie misérable et pathétique de jouer avec le cœur des hommes puis de les briser un à un. Elle était redevenue cette ordure qu'elle était auparavant. Force était de l'admettre, pendant ce laps de temps passé aux côtés d'Eyden, elle avait changé, elle était devenue une meilleure personne mais l'ombre de son passé la guettait et l'empêchait d'avancer. Elle était encore et toujours dans l'incapacité de se regarder dans la glace et de voir une meilleure personne. C'était la raison pour laquelle elle s'était enfuie.

C'était un samedi soir aux alentours de deux heures du matin qu'Azur, comme d'habitude complètement ivre, décida sur un coup de tête d'aller débloquer le profil d'Eyden. Ses photos étaient désormais visibles, et une vague de souvenir la submergea. Ainsi, sous un flot d'alcool, d'inconscience et de désinvolture, elle avait lancé une bombe à retardement dans un moment de pure faiblesse.

Le lendemain dans l'après-midi, elle venait de se remettre de sa gueule de bois lorsqu'elle recevait une notification. Il s'agissait d'un message d'Eyden sur les réseaux :

— Salut, re bloque-moi s'il te plait je n'ai pas envie que tes photos réapparaissent sur mon fil d'actualité

Elle répondit immédiatement.

— je n'ai pas envie de te bloquer, fais le toi si ça te chante.

— je ne me rabaisserai pas à ce niveau, dit-il avec un torrent de haine déferlant dans les tapotements sur son écran.

Après cela, Azur ne répondit plus et mit fin à cette conversation.

Eyden quant à lui a recommencé à penser à elle, et à ressentir ce mélange de manque et de haine. Mais une dominance de manque parce que malgré tout, il l'aimait toujours, il n'avait jamais cessé de l'aimer.

Samuel Beckett a dit, « c'est tuant les souvenirs ». En effet, ça l'était parce que peu importe le temps qui pouvait s'écouler, peu importe avec qui ils étaient tous les deux, ils ne pouvaient s'empêcher de se remémorer chaque détail de l'autre.

Jusqu'à la muerte : une descente aux enfers par amour ( version 2.0 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant