Jusqu'à la muerte : une descente aux enfers par amour ( version 2.0 )

XXVI- ENCORE ET ENCORE

Sur la route, elle reçut un appel de son mari :

— allô, chérie tout va bien ou est tu, tu n'est pas encore rentrée a la maison je m'inquiète

— je suis désolée, je dois aller à l'aéroport.

— à l'aéroport, mais pour aller où

Azur regarda Catalya

— je ne peux pas te le dire, on se parle bientôt bisous.

Elle raccrocha immédiatement puis accéléra la voiture.

Une fois les contrôles passés, elles embarquèrent toutes les deux. Le vol dura trois heures de temps pendant lesquelles les deux firent plus ample connaissance.

Trois heures plus tard

L'avion atterrit sur le territoire allemand et Azur descendit avec Catalya sur ses pas. L'air était suffoquant, le ciel était noir, sans étoiles. Elle prit un taxi qui les conduit dans un motel pour passer la nuit. Les lits étaient grinçants, la chambre étroite et les murs jaunes humides et remplis de moisissure, mais cela n'importait pas. Elle allait sûrement revoir l'amour de sa vie qu'elle croyait mort. Rien d'autre n'importait. Elles s'assoupirent toutes les deux.

Le lendemain matin

Il était très tôt, le réveil d'Azur sonna. Elle ouvrit les yeux et fit aveuglée par le halo de lumière qui émanait du rideau troué. Elle se leva immédiatement. Pas de temps à perdre, elle réveilla Catalya puis elles se préparèrent rapidement avant de se rendre à l'adresse que Catalya avait noté sur un bout de papier le jour ou elle avait entendu Bonnie en parler. Une adresse pratiquement illisible pour cause l'encre, qui avait coulé mélangeant ainsi les lettres et les chiffes. Elles montrèrent le bout de papier au concierge du motel histoire de savoir si ça lui disait quelque chose. Il leur indiquait un ranch à quelques kilomètres sur un terrain isolé.

Elles se rendirent un peu sceptiques dans le lieu indiqué. Il s'agissait effectivement d'un ranch, avec un champ de blé et des écuries à gauche, des petits cabanons à droite et un bureau juste en face d'eux. Azur avança vers la porte et toqua. Elle appréhendait qui elle verrait en face d'elle.

La porte s'ouvrit après quelques instants et un homme d'âge mûr apparut. Il était grand de taille, un gros ventre, un chapeau de cow-boy et toute la tenue qui va avec, une grosse barbe et une brindille de blé entre les dents. Il la regarda d'un air ennuyé et agacé.

— oui

— bonjour, excusez moi. Je cherche un homme qui s'appellerait Eyden et qui est ici depuis peu. Est ce que vous auriez une idée

L'homme en face éclata de rire puis s'arrêta pour mieux observer Azur de façon insistante.

— Eyd ouais, il est ici va voir dans les écuries, il nettoie sûrement la merde des ch'vaux encore

Le cœur d'Azur s'accéléra, elle le remercia rapidement puis tourna les talons. Elle se précipita vers Catalya qui l'attendait un peu plus loin.

— Catalya, il est ici, on m'a dit d'aller voir dans les écuries

— merveilleux, moi contente pour toi

— aller, tu viens, on va aller le voir

Elle se rendit donc en courant vers l'endroit indiqué puis lorsqu'elle franchit la porte elle se mit a crier son prénom de nombreuses fois en l'attente d'une réponse

— EYDEN, EYDEN dit elle d'un ton plein d'espoir EYDEN T'ES LA

Soudain, une voix grave et basse se discerna des meules de foin un peu plus loin.

— ouais bordel qu'est ce qu'il y a, c'est qui

Et c'est là qu'elle reconnut la voix de son amour de vie, ses yeux se remplirent de larmes et son cœur se gonfla de joie et d'excitation. Elle avança encore pour regarder à travers la clôture et elle le vit se relever, rempli de boues et de foin.
Il avait énormément changé. Il avait pris du muscle et avait laissé pousser ses cheveux et sa barbe. Il ne ressemblait pas au Eyden qu'elle connaissait.

Son regard bleu se posa pour la première fois depuis des années sur elle. Mais rien. Aucune réaction. Il regardait une inconnue. Mais pourtant, il savait qu'elle était importante à ses yeux puisqu'il avait toujours cette photo d'elle dans son pantalon.

Ce regard indifférent qu'il lui lança ne manqua pas de la blesser, mais elle fit comme si de rien était. Obstinée à le ramener avec elle. Elle s'apprêtait a tout lui dire, mais les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Comment pouvait-elle dire à un amnésique qu'on est sa femme et qu'on le croyait mort pendant tout ce temps. Heureusement Catalya s'avança et c'est alors que ce sourire, qui avait tant manqué à Azur, naquit sur le visage d'Eyden à la vue de Catalya. Il vint vers elle et prit la jeune fille dans ses bras en la serrant contre lui. Azur s'éloigna, un peu déçue en les laissant se retrouver.

Après quelque temps, Catalya se détacha de lui puis commença à lui parler en espagnol. Azur ne comprenait rien du tout. Mais elle voyait Eyden lui lancer des regards méfiants puis de plus en plus surpris. Puis il s'avança vers elle en la fixant
— alors comme ça, t'étais ma femme, c'est ça.

Elle bégaya quelques instants avant de répondre.

— oui, on était mariés avant... L'incident.

— je pense qu'on a beaucoup de choses à se dire, viens avec moi. Catalya va dans ma chambre si tu veux et repose toi ou Alors fais un tour des lieux. Je reviens bientôt bella

Il l'entraîna vers une allée remplie d'arbres et de buissons puis de boue. Azur ne broncha pas bien que mal à l'aise. Il dégagea de grandes feuilles d'arbres pour laisser place à un paysage stupéfiant. Un lac d'eau claire, des herbes claires presque dorées, des fleurs de toutes les couleurs et un ciel éclatant. Elle en resta sans voix.

— oui, c'est ce que je pensais aussi quand j'ai découvert cet endroit pour la première fois dit il en s'asseyant dans l'herbe et en tapotant la place près de lui pour lui dire de le rejoindre.

C'est ce qu'elle fit sans quitter Eyden du regard un seul instant.

— je suppose que tu as beaucoup de questions. Je t'écoute.
— qu'est-ce qui s'est passé exactement

— je me souviens absolument de rien mis à part du fait que je me suis réveillé en ayant oublié mon identité et toute ma vie. J'étais dans une chambre qui m'était inconnue dans un pays qui m'était inconnu. Je suis tombé sur Catalya qui m'apportait à boire et qui me glissa rapidement '' ne crois rien de ce qu'elle te dira, tout est faux''. Je ne savais pas qui elle était, mais j'avais l'impression que je pouvais lui faire confiance.

Azur respirait difficilement et n'arrivait plus à le regarder dans les yeux.

— est ce que... Ça va.

— oui, continue

Alors j'ai ensuite appris que j'étais marié a quelqu'un et qu'une femme prénommée m'a tiré dessus le jour de mon mariage. On m'a ensuite envoyé à l'hôpital ou des médecins qui étaient alliés à Bonnie m'ont transféré autre part en faisant diversion pour empêcher mon... Mon entourage de le remarquer. J'ai donc été kidnappé et pris en otage pendant près de deux ans. Elle m'a fait croire que j'étais son petit ami, originaire de Berlin et que je travaillais dans un ranch. J'ai dû jouer la comédie pendant tout ce temps tout en montant un plan avec Catalya pour en venir à bout de cette mascarade.

— qu'est .. Ce que tu as fait

Eyden baissa la tête histoire de cacher son visage avec ses longs cheveux.

— je n'en suis pas fier, mais je l'ai empoisonné et elle est morte. Je... Je l'ai tué.