XXII- À LA MUERTE

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Les heures passaient, les personnes venant au soutien passaient, les larmes continuaient de couler sur ses joues sans qu'elle ne puisse avoir la force de les essuyer. Elle était sous le choc, elle n'arrivait toujours pas à croire que tout cela était réel. La tête posée sur l'épaule de sa meilleure amie Dana, elle sanglotait doucement contre elle. Tandis que sa famille ne savait quoi dire. La mère d'Eyden était effondrée et faisait les cent pas dans la pièce, se faisant rassurer par son frère.

Eyden était dans la salle d'opération depuis maintenant trois heures. Azur fixait le mur blanc immaculé de la salle d'attente en priant pour qu'un médecin, une infirmière, une femme de ménage, quelqu'un, vienne lui donner des informations. Mais toujours rien.

Une main se posa sur son épaule, elle sursauta de peur. C'était un officier de police venu prendre sa déposition.

— excusez-moi de vous déranger à un moment pareil, mais j'aurais besoin de votre témoignage et d'un portrait-robot pour qu'on puisse commencer à rechercher la coupable.

— je... D'accord, allons-y. Dana, tu me tiendras au courant s'il y a du changement, dit elle d'une voix tremblante.

— oui bien sûr, vas-y ma chérie

Il s'écoula une trentaine de minutes, une dizaine de questions et un portrait-robot qui n'aboutit à rien. Apparemment, il n'existait aucune Bonnie dans leurs archives. Il se pourrait qu'elle ait changé son nom d'après eux. Après quelques promesses et des encouragements, elle quitta le poste de police et retourna à l'hôpital dans l'espoir d'avoir des réponses.

Une fois arrivée, elle croisa le regard rempli de larmes de sa meilleure amie. Elle entendit les pleurs de sa belle-mère et les cris des autres personnes autour. Elle comprit immédiatement ce qui était en train de se passer. Mais elle ne voulait toujours pas y croire, elle avança d'un pas décidé avec la gorge serrée vers un médecin en tenue chirurgicale. En redoutant la réponse qu'elle recevrait.

—docteur, quelles sont les nouvelles qu'est ce qui s'est passé ?

Le médecin leva un regard vers elle et prit une mine désolée en effleurant légèrement son épaule.

— je suis désolé, on a fait tout ce qu'on a pu, mais la balle avait déjà provoqué une hémorragie interne. Il n'a pas survécu...

Et soudain, le monde s'effondra autour d'elle. Elle ne savait plus quoi faire, quoi dire. Elle se rendit compte que sa seule raison de vivre n'était plus de ce monde.

Elle perdit la force de ses jambes et tomba à terre en criant et en pleurant de toutes ses forces, comme si cela aurait pu le faire revenir. Elle n'arrivait plus à respirer, elle sentit son coeur se calcifier de l'intérieur. Elle avait l'impression qu'on lui enlevait une partie d'elle même et elle périssait. Elle finit par perdre connaissance.

Quelques heures plus tard

Il se faisait tard, les hôpitaux étaient fermés aux visites. Le bruit d'un moniteur cardiaque se faisait retentir dans la chambre. Les gouttes de sérum se déversaient petit à petit. Azur était allongée et près d'elle se trouvait Dana, elle aussi endormie.

Azur avait fait une crise de panique et n'arrivait plus à se calmer, c'est alors qu'après s'être évanouie, les médecins lui donnèrent un somnifère pour l'aider à se reposer. Elles passèrent toutes deux une nuit calme.

Le lendemain matin

Azur se fit réveiller par une infirmière qui venait lui retirer sa perfusion et une autre qui lui apportait son petit-déjeuner. Elle fit immédiatement face aux souvenirs de la veille et les larmes lui remontèrent aux yeux à l'idée qu'il était vraiment parti. Mais Dana entra dans la pièce à cet instant précis.

— je t'interdis de verser une larme de plus. Je ne veux plus te voir comme ça Azur, tu n'y peux rien ce n'est pas de ta faute et on finira par la retrouver, je te promets. Elle aura ce qu'elle mérite.

— il... Il s'est sacrifié pour moi, c'était à moi de mourir. C'était moi la victime, pas lui. Il n'aurait pas dû mourir, il n'aurait pas dû mourir.

Elle se fit interrompre par son amie qui la serra dans ses bras aussi fort que le monde.

— chut, personne ne devrait mourir, mais ce qui est fait, est fait. Et je suis sûre qu'il repose en paix.

Azur ressentait une douleur inestimable dans son cœur, une douleur que jamais rien sur cette terre ne lui avait provoqué. Elle avait perdu son amour, son âme sœur, sa moitié, son tout. Et rien ne pourrait combler ce gouffre qui s'était creusé en elle. Absolument rien.

Jusqu'à la muerte : une descente aux enfers par amour ( version 2.0 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant