Jusqu'à la muerte : une descente aux enfers par amour ( version 2.0 )

VII- UNE RAISON DE (RE)VIVRE

Quatre mois sont passés depuis la dernière altercation. Et pourtant, ni l'un ni l'autre ne cessèrent d'y penser. Tandis qu'Azur repensait pour une énième fois à lui, elle prit son journal intime et se mit à écrire laissant libre cours à ses vagues de pensées et de sentiments contradictoires :

je ne t'écris pas pour tenter de me racheter ou pour trouver excuse à tout ça, je ne m'attends pas à ce que tu reviennes vers moi. Le truc, c'est que je n'arrive pas à me sortir totalement cette histoire de la tête, pas tant que je ne t'ai pas donné de vraies explications... Alors si tu veux laisse-moi en vu ou bloque-moi après tout ça, mais au moins, tu sauras pourquoi j'ai joué à la lâche. Je l'ai fait pour toi. Tu m'aimais et je t'aimais aussi, mais pas de la même manière. Tu étais tellement aveuglé par tes sentiments que tu ne voyais même pas que l'on fonçait droit dans un mur. On était totalement à côté de la plaque et on se disputait pour des choses qui n'avaient pas lieu d'être. C'était pour éviter que tu ne t'accroches encore plus à moi alors que moi, j'avais du mal à m'ouvrir. Je t'ai laissé trop espérer alors que de mon côté, je n'étais pas encore prête à m'engager. J'ai abusé de ton amour et j'ai joué avec ce cœur que tu m'as donné. Mais la meilleure décision était de te rendre ce cœur afin qu'il puisse un jour appartenir à une personne qui puisse en prendre soin. Pardonne-moi, j'espère que tu pourras au moins accepter mes excuses. Tu mérites vraiment tout le bonheur du monde, car tu as su me rendre heureuse pendant cette courte période. Je sais que ce message est un peu tardif, mais je n'ai plus eu le courage de venir te reparler après notre rupture, je sais que tu m'as haï de toutes tes forces... Je n'oublierai jamais tous ces magnifiques moments passés à tes côtés, j'espère que tu as su trouver l'amour ou du moins que tu es heureux. Je t'aimerai toujours Eyden, prends soin de toi.

Ce texte qu'elle avait écrit n'était au début pas dans l'optique d'être envoyé, puis après mûre réflexion elle prit son courage à deux mains et décida de le lui envoyer. Son cœur battait à cent à l'heure lorsqu'elle le fit. Puis elle attendit sa réponse.

Tandis qu'Eyden sortait du travail pour se rendre chez sa nouvelle petite amie. Il reçut un message qui bouleversa le reste de sa journée. Il s'agissait du texte d'Azur. Son cœur s'emballa.

Il se rendit dans le parc public près de son lieu de travail. Il s'assit sur un banc éclairé par le soleil doré de l'après-midi. Il prit une grande inspiration et commença à le lire avec attention. Tout au long de la lecture, il fut noyé sous une vague de sentiments et de souvenirs. Il se surprit même à sourire lors de quelques passages du texte. Toutefois, il répondit de façon diamétralement opposée :

— hey, merci pour les clarifications. Autre chose ?

Le cœur d'Azur fit une embardée, un peu déçue par cette réponse froide, elle répondit calmement.

— non, c'est tout, prend soin de toi.

— merci toi aussi

Toutefois, elle renchérit.

— je sais que j'ai eu un comportement impardonnable et je m'en voudrais toujours.

Il détourna le regard de son écran de portable quelques instants afin de prendre du recul sur la réponse qu'il allait donner. Elle devait être indifférente.

— c'est du passé, c'est juste que tu reviens de très loin avec tout un tas de souvenirs qui remontent à la surface.

— je sais, j'ai hésité longtemps avant de venir te parler. Tu méritais des explications.

— tu voulais arrêter, c'est tout, il y a rien de mal à ça.

— hmm, bon, voilà, j'ai dit ce que j'avais à dire, je te laisse.

Non, il ne pouvait pas la laisser s'en aller. Il répliqua immédiatement.

— tu pars déjà ? dit il avec un ton d'espoir

— tu n'as pas l'air de vouloir que je reste dans ta vie à nouveau.

— tu t'attendais à quoi.

— à rien, j'ai juste dit ce que j'avais à dire et maintenant, je te laisse, c'est tout.

— c'est lâche.

— ok

Il sourit.

— je plaisantais, content de te revoir. Et peu importe ce qui a pu se passer, j'ai zappé depuis bien longtemps rassure-toi.

Elle fronça les sourcils, dans l'incompréhension.

— donc quoi, tu veux qu'on reparte a zéro alors ?

— ça te fait bizarre ?

— je me suis toujours demandé comment t'as toujours eu cette capacité à me pardonner à chaque fois que je reviens.

— tout simplement parce que pendant tout ce temps, il n'y avait personne d'autre à part toi qui avait aussi bien cette capacité à me convenir.

Son cœur se serra. Comment avait-elle pu laisser partir une personne comme lui.

— ouais, si tu le dis

— tu le sais et je le sais. C'était un coup de foudre non-programmé par la météo.

— moi, je pense plutôt que ce qui s'est passé entre nous ce n'était pas du hasard. Et qu'on se retrouve là encore aujourd'hui pour une raison

— tu marques un point, mais tu en sais plus que moi. En revenant me parler, tu t'attendais à plus au fond de toi, tu le sais ne cherche pas à le nier. Il avait un sourire en coin en écrivant ce message.

Elle leva les yeux au ciel. Il n'avait pas changé.

— ... Comment tu fais pour lire en moi comme dans un livre ouvert ?

— j'te connais mieux que personne monosourcil dit- t-il d'un ton taquin

Elle sourit puis rougit face à ce surnom qui laissait remonter de nombreux souvenirs à la surface.

— ça m'avait manqué.

— quoi donc ?

— ces surnoms...

Eyden se leva, n'ayant plus la moindre envie d'aller voir sa copine et se rendit à la maison pour continuer de lui parler.

Et c'est ainsi qu'ils se remirent à parler des heures et des heures de tout et de rien. Et en l'espace d'un instant, c'était comme si rien n'avait changé. Ils réapprirent à se connaître à nouveau. Comment pourraient ils tourner la page de leur histoire, alors que le livre portait leurs noms ?